Essai Master 830 Canapé

Digne d'un salon

Nouveau, le MV 700GT se distingue de la version Fashion par une présentation plus sobre, sans rien céder sur la construction high-tech qui fait la renommée du chantier. Très véloce et agréable à piloter, il offre aussi un cockpit bien conçu. On aime !

Texte et photos Jacques Anglès


 80 108 € avec Mercury Verado 250 ch 4T (tarif 2013)
 8.3 m
 20
 45,2 nds
Banniere_axa

3_bannie_re-he_lice-540x145
Orca-logo_rvb

Paru dans le Pneumag n° 93 Janvier/Février 2013



Marque italienne historique connue pour la solidité et les qualités marines de ses canots (la fondation du chantier remonte à 1985), Master a construit jusqu'à plus de 1000 unités par an dans ses meilleures années. Après une éclipse en France au début des années 2000, elle y revient en confirmant l'évolution de sa gamme plaisance vers des modèles plus luxueux. À l'image du 830 Canapé, avatar le plus récent, et le plus réussi à nos yeux, du modèle 830 du constructeur sicilien. Par rapport au premier 830 Open in-board, avec son volumineux compartiment moteur surmonté d'un solarium, et à la déclinaison hors-bord qui en reprenait le pont à l'identique, cette nouvelle mouture bénéficie d'un nouveau carré arrière pouvant accueillir six convives, lequel vient doubler le carré-solarium avant. Plus spacieux et plus convivial que les précédentes versions, le 830 Canapé affiche une franche orientation pour la balade en équipage nombreux, en famille ou entre amis. Utilisée au mieux, sa largeur exceptionnelle (3,30 m, record absolu dans sa catégorie), lui permet d'offrir une habitabilité supérieure à ses concurrents, et c'est son atout maître. Avec en point fort un nombre de places assises dont peu de modèles de cette longueur peuvent se prévaloir. Il peut en effet accueillir aisément neuf à onze passagers sans que l'on se sente à l'étroit (trois à quatre à l'avant, deux au poste de pilotage et quatre ou cinq à l'arrière) voire un peu plus en se serrant un peu. Et lors des séjours dans les criques, on appréciera les belles surfaces de farniente, la commodité de circulation et la grande plage de bain arrière avec échelle de bain incorporée.
La réalisation est de bonne facture, tant en ce qui concerne la coque (généreux renforts structurels, rigidité des planchers, gel-coat brillant), que les tubes, réalisés en tissu Orca et protégé par un double liston périphérique. Bon point également pour la qualité de l'équipement (selleries, accastillage inox), ou rien de nécessaire ne manque. Enfin, le design, moderne et sobre, n'oublie pas les aspects fonctionnels. Quelques exemples : la console de pilotage avec face arrière concave pour éviter de se cogner les genoux en pilotage sportif, le coffre à mouillage accessible directement, ou le tableau de bord large et très lisible. Côté critiques, signalons le relevage obligatoire, avant de relever le moteur, du banc de poupe donnant sur la plage de bain (risque d'endommager le capot moteur en cas d'oubli), l'absence de cale-pieds en pilotage assis, et quelques détails de finition sur le prototype de notre essai (capots de coffres arrière trop étroits, qui devraient être modifiés sur le modèle définitif).
Séduisant au niveau du pont, le 830 Canapé l'est-il autant en navigation ? Voyons ce qu'il en est, avec un Mercury Verado 250 ch au tableau arrière (54 ch de moins que la puissance maxi autorisée), sur un fort clapot en rade et de la houle au large. Poignée de gaz à fond, le 830 Canapé bondit en se cabrant nettement au déjaugeage avant de reprendre son assiette, inconvénient qui devrait toutefois disparaître avec une charge normale des coffres avant, absolument vides lors de l'essai. L'accélération est ensuite très dynamique et la carène, nerveuse et sensible au réglage du trim, révèle un excellent potentiel de vitesse, avec un maxi de plus de 45 nœuds au GPS, sans aucun doute améliorable par mer calme. Très stable en latéral, le 830 Canapé décolle volontiers sur les vagues tout en restant bien ligne, mais paye le tribut de sa largeur extrême lors des reprises de contact dures, qui n'incitent pas à prolonger la voltige. Mieux vaut réduire les gaz pour naviguer confortablement entre 25 et 30 nœuds. En virages, l'accroche est bonne, avec une inclinaison intérieure raisonnable, mais la ventilation de l'hélice survient assez vite quand on resserre le rayon de giration. En résumé : une coque rapide, stable et plaisante à piloter, mais plus à l'aise en longues courbes qu'en virages serrés, avec, côté confort, un cockpit très spacieux, bien conçu pour des sorties à la journée avec six à douze passagers.



photo Master 830 Canapé


photo Master 830 Canapé


photo Master 830 Canapé


AU PONTON
Profitant de sa largeur exceptionnelle, le cockpit du 830 Canapé est sans conteste le plus spacieux de sa catégorie et peut accueillir deux familles au complet sans que personne ne se bouscule à bord. On y appréciera notamment la possibilité de dresser deux carrés avant et arrière pour le confort des repas dans les criques, avec huit à dix places assises. La vaste plage arrière pourvue d'un grande banquette transversale se révèle elle aussi très agréable au mouillage, mais attention à ne pas oublier de relever cette banquette avant de remonter le moteur.




EN MER
Le 830 Canapé reprend une carène qui avait déjà fait la preuve de ses qualités sur les 830 Open avec montage hors-bord ou in-board. Il signe des performances de haut niveau mais sa largeur record impose sa limite à haute vitesse dans les vagues où il vaut mieux lever le pied pour préserver le confort des passagers en adoptant une vitesse de croisière, où ce modèle reste encore très rapide. La largeur de la coque nuit aussi quelque peu à la capacité à virer très court, où l'on décèle une tendance assez nette à déclencher la ventilation de l'hélice.




2
3
je suis la