Essai Master 750 Diving

Une carrure de porte-avions

Ses épaules parlent pour lui ! Ce Master qui fait de l'œil à la clientèle des plongeurs possède une surface de pont peu commune et une profondeur de cockpit qui traduit bien son caractère hauturier. Et il y a fort à parier que, même chargé jusqu'à la gueule, ses performances seront encore à la hauteur.

Texte et photos Philippe Leblond


 28 260 € sans moteur (tarif 2016)
 7.5 m
 24
 50,1 nds 
avec Honda 250 ch 4T
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Paru dans le Pneumag n° 97 Septembre/Octobre 2013



Ils ne sont pas nombreux, croyez-nous, les semi-rigides de 7,50 m à afficher une largeur de 3,15 m ! Ce qui laisse 1,95 mètre de largeur maxi intérieure, de quoi se donner des aises lors des sorties en équipage nombreux, que se soit pour la plongée ou la pêche… Car, c'est bien là la destination prioritaire de ce Master, comme son appellation "Diving" le souligne. On voit d'ici, un rack à bouteilles s'étaler de toute sa longueur en avant de la console dont l'implantation a été placée clairement vers la poupe pour dégager un maximum d'espace… Les plongeurs ne seront pas gênés aux entournures pour s'équiper, tout comme les pêcheurs qui pourront jouer de la canne à plusieurs, sans risquer de croiser leurs lignes.
Si l'on excepte les deux coffres latéraux à la poupe et le court pontage avant qui abrite la baille à mouillage, le pont est totalement "flush". De part et d'autre de la petite console de pilotage, les passavants sont dignes de l'avenue Foch. L'antidérapant, passé au rouleau sur l'épais plancher en contreplaqué marine, est efficace, mais sa couleur noire, au demeurant présente sur tout le bateau (flotteur et coque aussi !), n'est peut-être pas le meilleur choix dans les contrées ensoleillées… Autovideur à l'arrêt, via deux gros dalots de vidange, le pont retient un peu d'eau dans son puisard, creusé devant le tableau arrière, d'où partent les deux coffres à trappes étanches, rigidifiant l'extrémité des flotteurs. Deux taquets, fixés directement sur le tableau arrière, encadrent le moteur, un troisième se trouvant sur la discrète delphinière qui incorpore un davier pour guider le mouillage.
Point de vue rangement, ce n'est pas ce qu'il y a de plus généreux, mais c'est le lot des semi-rigides à plancher bois. Le leaning-post apporte sa précieuse contribution, de même que la console pourvue de deux compartiments, celui du bas étant partiellement occupé par la batterie. Pour ce qui est du confort, le constat est rapide : une à deux places sur le leaning-post, dont l'assise est vierge de coussin (!), tout comme le petit siège moulé sur l'avant de la console. Même la position de conduite est un peu étriquée, malgré des commandes bien placées, leaning-post et console étant un peu trop proches l'un de l'autre. Le tableau de bord, bien abrité derrière le pare-brise, offre l'espace nécessaire pour disposer efficacement les cadrans moteur et fixer, sur étrier, les GPS et autres sondeurs…
L'étrave ultra défendue du Master ne laisse planer aucun doute sur son caractère hauturier. A tel point qu'au déjaugeage, on perd un instant la visibilité vers l'avant. Cela ne dure pas, heureusement, car le Master déjauge aisément et entre rapidement dans ses lignes. On note tout de même une certaine tendance au roulis lorsqu'on approche de la vitesse maxi. Il est vrai que les flotteurs, qui ne touchent déjà pas l'eau à l'arrêt, sont encore plus haut en navigation. Surtout lorsqu'on n'est que deux à bord… A l'évidence, ce semi-rigide est destiné à naviguer avec sa palanquée de plongeurs. Sa stabilité sera à coup sûr exemplaire en charge. Alors qu'en équipage réduit, le nez se montre un peu léger et réclame un réglage de trim ajusté. En l'absence de vague le jour de notre essai, nous sommes allés chercher quelques sillages qui montrent une capacité indéniable de cette carène à amortir les impacts, grâce à une quille agressive. Même presque trop, l'étrave creusant profondément dans l'élément liquide et freinant un peu la remise de gaz, lors des réceptions… En virage, RAS : le Master enroule docilement toutes sortes de courbes, avec une gîte intérieure marquée mais régulière et un gros grip. Sur le plan des chiffres, on notera tout de même l'étonnante vélocité du 750 Diving qui atteint les 50 nœuds, le Honda BF250 mettant en exergue la fougue de son système V-tech. Et avec respectivement 26,8 et 35,7 nœuds, les régimes de croisière sont particulièrement généreux. Il est évident que ce bateau pourrait se contenter de 200 ch, voire de 175, sans tomber dans la promenade de santé.



photo Master 750 Diving


photo Master 750 Diving


photo Master 750 Diving


L'impressionnante surface de pont, presque entièrement libre (la console semble perdue...) est un atout majeur pour les amateurs de plongée, ou de pêche. Le leaning-post s'ajoute aux deux coffres arrière latéraux pour procurer un minimum de rangement. Ces derniers viennent aussi rigidifier le dernier quart des flotteurs.La batterie occupe partiellement le volume intérieur de la console. La petite delphinière est discrète (bien !), mais son davier aussi (moins bien...).




L'incroyable hauteur de l'étrave du 750 Diving laisse augurer d'un tempérament hauturier. La mer, trop calme le jour de notre essai, n'a pas permis d'en profiter. Par contre, nous avons pu apprécier la pointe de vitesse du Master et les accélérations du Honda BF250. Une puissance qui se justifie surtout pour un programme de navigation en charge.




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