Déjà forte de 25 modèles, la famille du chantier turc accueille trois nouveaux pensionnaires dotés d'un solide appétit marin. En outre, ces trois semi-rigides de 4,90m, 5,50 m et 7 m, bénéficient d'une qualité de construction remarquable et d'un prix attractif. Reste que la conception et le design sont, eux, perfectibles… à l'essai, également, un prototype diesel destiné à la Marine, à même d'intéresser les plaisanciers en quête d'une unité endurante.
Texte et photos Philippe Leblond
Cet élégant semi-rigide familial se signale par un plan de pont original, où deux demi-consoles remplacent l'habituel poste de pilotage centré. Inspirée des bowriders américains, cette astuce qui privilégie un passavant central est ici mal exploitée, car ce dernier est trop étroit. Autre inconvénient de cette "bonne idée", le tableau de bord de la console de pilotage (celle de droite) s'avère étriqué, et il est impossible d'y encastrer le quasi incontournable combiné GPS-traceur-sondeur. Eric Forgues, l'importateur, a d'ailleurs obtenu du chantier de fournir une alternative en proposant aussi une console centrale (en cours de réalisation). Par ailleurs, le choix des sièges sur colonne n'est pas de notre goût car, malgré un réglage en profondeur, on est gêné pour piloter debout (assise dans le creux des genoux). Un leaning-post aurait nettement notre préférence… Pour le reste, la banquette arrière, confortable, et le solarium, très spacieux (260 x 147 cm), agrémentent bien le cockpit (il manque tout de même une table…), comme le grand volume de rangement réparti dans plusieurs coffres, dont un "long", capable de recevoir cannes et skis. Le roll-bar trouve ici sa justification comme support du taud de soleil. Parmi les détails notables, nous retiendrons la "marche" moulée en bordure de flotteur bâbord, à mi-longueur, pour faciliter le débarquement lorsqu'on est amarré parallèle au quai. Par contre, le puits de mouillage et les taquets sont vraiment sous dimensionnés pour une unité de cette longueur… L'expression "fort comme un Turc" reste sans doute d'actualité d'après ce qu'on a pu constater à la barre du 700 LX. Un conseil, passez par la salle de musculation avant de prendre le volant ! L'absence de barre hydraulique de série est tout bonnement à proscrire sur un tel semi-rigide, la puissance conseillée étant de 150 ch. Même facturée à 1 877 € sur la liste des options, prenez-la ! Dommage, car l'agrément de pilotage du 700 LX mérite mieux. Doté de l'Optimax 175 ch, il distille de bonnes sensations grâce à sa carène passante et bien équilibrée. à fond dans le clapot de 80 cm, on ne résiste pas à l'envie d'attaquer, à jouer de l'accélérateur et du trim. On notera néanmoins une légère prise de roulis en recherche de vitesse maxi, trimé bien haut. En revanche, comme constaté aux commandes d'autres Northstar, la rigueur de trajectoire en virage serré n'est pas son fort, le flotteur intérieur ayant la fâcheuse habitude de délester la quille, avec pour conséquence, un décrochage en forme de sous-virage. Il suffit de décélérer pour voir le nez du bateau revenir sur la trajectoire initiale… Remarque : une hélice plus longue nous aurait permis d'approcher les 45 nds….