Essai Narwhal Neo 620 Sport

Plus d’un tour dans son sac…

Comme l'indique son nom, ce semi-rigide est nouveau. Fer de lance de cette gamme Neo, créée l'année dernière, il réserve de nombreuses bonnes surprises, à commencer par un comportement plus homogène que ses frères de chantier. Sa polyvalence séduira aussi qui veut s'adonner à un programme multiple.

Texte et photos Philippe Leblond


 17 988 € sans moteur (tarif 2016)
 6.2 m
 15
 40,2 nds avec Suzuki 140 ch 4T
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Paru dans le Pneumag n° 61 Septembre/Octobre 2007




C'est en Espagne, dans son fief de Vigo, que nous avons pris en main le dernier-né des Narwhal. Dans cette baie profonde et bien abritée, la matinée nous réservait un plan d'eau quasiment lisse. Idéal pour procéder aux mesures de vitesse. Au régime maxi du Suzuki 140 4T, le GPS indiquait 40,2 nœuds (37,6 nds avec six passagers), une valeur légèrement en retrait par rapport à certains concurrents, mais tout à fait acceptable, sachant que le Neo Sport-620 peut recevoir un 175 ch, puissance qu'il semble à même de bien supporter. Avec 35 ch de plus, gageons que les 45 nœuds seraient à sa portée… Plus que sur la V Max, nous préférons mettre l'accent sur les rendements qui, de 3 000 tr/mn jusqu'à 5 500 tr/mn, dépassent le mille par litre consommé. Compte tenu de l'identité plutôt familiale du Neo Sport, l'économie d'utilisation fait partie des priorités. Dans ce domaine, donc, un bon point pour le Narwhal qui offre toute la latitude voulue à son pilote : opter pour une vitesse de croisière plus ou moins soutenue, mais quoi qu'il en soit raisonnable en consommation, comme le montrent les rendements identiques à 3 500 et 5 000 tr/mn. Le choix du régime dépendant alors de l'état de la mer… Pour ce qui est des accélérations, le Suzuki apporte toute satisfaction, le Neo déjaugeant en 3 secondes (5'' avec six passagers). Question autonomie – un paramètre intéressant puisque le Neo est certifié en B - cela dépendra du réservoir… Notre bateau d'essai était équipé d'un modèle en polyéthylène de 73 litres, ce qui lui donne un rayon d'action d'environ 95 milles à 14,2 nœuds. Avec le réservoir de 100 litres en inox ou alu (option aussi), celle-ci grimpe à près de 130 nautiques (la Corse devient possible !). Que ce soit avec deux ou six passagers, le Neo a fait preuve d'un comportement homogène, même en virage, secteur dans lequel, certains Narwhal ont témoigné de réactions déroutantes. Malgré un traitement de choc « spécial Pneu Mag » (braquage complet et remise de gaz brutale), le semi-rigide espagnol a montré un comportement sans faille, si ce n'est une ventilation de l'hélice dans les virages les plus serrés, le positionnement haut des flotteurs n'y étant sans doute pas étranger. La précision de la barre et le grip de la quille permettent d'enchaîner les évolutions rapides sans souci, avec un réel sentiment de sécurité. Dans l'après-midi, le vent qui s'est levé poussait un clapot à même de révéler le vrai caractère de la carène du Narwhal. Celle-ci ne nous a pas déçus. Bien équilibrée, tant en latéral qu'en longitudinal, elle se révèle même assez plaisante à piloter de manière sportive, domaine où le tempérament du Suzuki DF 140 nous a surpris en bien, pour un 4-temps. Et une fois revenu à un maniement moins nerveux de la manette des gaz, ce dernier fait bénéficier l'équipage de sa sonorité discrète sur les régimes intermédiaires. Parfait pour la balade en famille… Maintenant amarré à l’un des pontons du Yacht Club de Vigo, le Neo Sport laisse apprécier sa finition soignée, et plusieurs détails d’agencement qui montrent de réels progrès de la part du constructeur ibérique. C’est le cas du passage latéral arrière, du large passavant grâce au décentrage du siège pilote et de la console, afin de faciliter la circulation. De la même manière, on note la dissimulation du câblage moteur, dans un moulage polyester, entre la banquette et la console. On regrette néanmoins l’absence d’échelle de bain en standard, ainsi que le léger manque de stabilité du bateau à l’arrêt, les flotteurs ayant été implantés plus haut que sur les modèles des gammes HD et Lux. Par contre, de ce fait, le creux de cockpit est plus important, ce qu’apprécieront les parents navigant avec de jeunes enfants.

Autre conséquence due à la conception du pont contre-moulé, l’important volume de rangement qui en découle, avec de nombreux coffres de plusieurs types. Le plus notable est le long coffret latéral bâbord (logé à la base du flotteur) parfait pour accueillir des objets tels que cannes à pêche ou arbalètes de chasse sous-marine… Son étroitesse ne permet pas hélas d’y stocker les skis nautiques. Ceux-ci trouveront néanmoins refuge dans la grande cale qui sert de socle au siège biplace de pilotage, celle-ci pouvant aussi engloutir la rallonge de solarium composé de lourds éléments (ils seront faits dans un matériau plus léger à l’avenir). Doté d’un dossier rembourré d’une épaisse mousse, ce siège peut se convertir en leaning-post, offrant une bonne ergonomie pour barrer debout. En revanche, pour officier assis, on se trouve un peu loin des commandes, à moins d’être de grande taille… Autre rangement remarquable, le coffre bas de la console, avec son bac amovible, situé au-dessus du réservoir d'essence et de la batterie, et qui sert également de renfort structurel au poste de pilotage. La partie haute de la console comporte un rangement sec, dédié aux effets personnels. N'oublions pas pour autant le coffre avant qui, doté d'un bouchon de vidange, peut faire office de bac à poissons lors des parties de pêche. Enfin, il y a la baille à mouillage autovideuse, comme il se doit, mais dont l'ouverture étroite limite la taille de l'ancre. Notons pour en finir avec les coffres, que les couvercles sont tous dotés d'une bande de caoutchouc, afin de limiter les bruits parasites en navigation. Sur le tableau de bord, bien abrité derrière un pare-brise en forme de déflecteur, les instruments de contrôle du moteur ont été placés sur le côté, de telle manière que le volant ne les masque pas. Le bord supérieur est peut-être un peu étroit pour fixer un GPS ou un sondeur sur étrier, mais il est possible d'en intégrer au-dessus des cadrans. La main courante, assure une bonne prise au copilote. Les commandes tombent bien sous la main, et la visibilité s'avère parfaite. En matière d'accastillage, Narwhal propose, au cumul du standard et des options, un équipement assez complet. On notera la platine de fixation pour un mât de ski, le roll-bar en inox avec ses feux de navigation, les taquets et les chaumards inox (sur la delphinière polyester ornée d'un Narwhal), les poignées pour aider les plongeurs à remonter à bord. Le flotteur en PVC, assemblé par soudures hautes fréquences témoigne d'un savoir-faire consommé, mais il est dommage que, comme chez Zodiac ou Bombard, la ligne du tube soit légèrement « anglée », au détriment de la fluidité des formes.

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photo Narwhal Neo 620 Sport


photo Narwhal Neo 620 Sport


photo Narwhal Neo 620 Sport





CONCLUSION
C’est sans doute le modèle le plus achevé, toutes gammes confondues, produit par le chantier de Vigo. L’élégance de sa présentation, avec des finitions soignées, est ici associée à un aménagement tout au service de la polyvalence des loisirs. Balade en famille, ski nautique, plongée, pêche, farniente, personne n’a été oublié à bord de ce semi-rigide à tout faire. Fonctionnel, il est aussi doté de qualités marines certaines, et d’un confort appréciable dans le clapot. De surcroît, son tarif en fait un produit accessible, surtout si on l’équipe d’un 90 ou d’un 115 ch, dont il devrait pouvoir se contenter.




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