Voilà pour moins de 15 000 € un ensemble capable de proposer un programme de navigation complet à une vraie famille, tout en se montrant économique à l'usage, grâce au hors-bord 4-temps. Plusieurs places assises et quelques rangements pratiques offrent un confort appréciable. Et comme le plaisir de piloter est au rendez-vous…
Texte et photos Philippe Leblond
Capable de se contenter d'une remorque légère (l'ensemble bateau + moteur ne pèse que 270 kg), ce petit pneumatique espagnol proposé à un prix contenu (flotteur en PVC), est l'archétype du premier bateau de la famille. L'occasion, pour un budget d'achat et d'utilisation raisonnable, de profiter d'une carène rigide et d'un plan de pont « à la carte » offrant la possibilité, quant les finances le permettent, d'en compléter l'équipement. à défaut de faire preuve du même soin de présentation et de la même facilité d'entretien qu'un pont contre-moulé, ce cockpit traditionnel avec éléments rapportés (console et sièges sont vissés sur le plancher, les câbles de commandes, bien que glissés dans une gaine, sont apparents…) comporte l'essentiel. La présentation et la conception de ce modèle de la série HD (Heavy Duty) sont sans fioritures. Les flotteurs en plastomère équipés d'une valve de surpression sont, comme chez Zodiac ou Bombard, composés de segments droits, et n'ont pas les courbes harmonieuses des productions italiennes ou anglaises, en élastomère.
Leur base est dotée de pattes de Velcro (elles seront remplacées par des clips en plastique) pour la fixation des pagaies. L'ouvrage en polyester se réduit à une mise en forme assez simple avec un tableau arrière classique, sans plates-formes, et un coffre avant, pouvant servir de baille à mouillage. Il faut cependant préciser que le plancher est « moussé », ce qui vaut au HD-450, comme tous ces frères de chantiers, d'arborer fièrement sur son flotteur, la mention « Insubmersible ».
L’avantage de ce type de plancher, moins volumineux qu’un pont contre-moulé, est de laisser une plus grande profondeur de cockpit, avec le sentiment de sécurité qui en découle. Les gros flotteurs (50 cm de diamètre) ajoutent aussi à cette impression, mais dictent en contrepartie une largeur intérieure limitée. Cela explique le choix d’une console étroite, intelligemment décalée sur tribord, pour favoriser la circulation à bâbord. La console, d’une bonne hauteur, surmontée d’un petit pare-brise ceint d’une main-courante en inox, contient deux coffres (celui du haut est « sec »), celui du bas se prolongeant jusque sous le siège placé sur la face avant de la console, ouvrant par l’avant. Le coffre du haut est pour sa part équipé de portes en plastique, avec joint d’étanchéité, d’un maniement pratique. Le point faible de cette console de pilotage qui, au demeurant, offre une bonne position de conduite, est son petit tableau de bord, sur lequel les instruments moteur sont malheureusement cachés derrière la jante du volant. Le dessus de la console permet toutefois de fixer le compas et le sondeur, bien à l’abri du pare-brise. La banquette de pilotage est biplace et occupe donc toute la largeur du cockpit. Le boîtier de commandes latéral est fixé à bonne hauteur, comme la barre d’ailleurs, et l’on apprécie aussi la position de conduite assise. à ceci près que ce siège-coffre d’une facture vraiment basique (échantillonnage léger et sellerie sommaire), choisi chez Accastillage Bernard, est dépourvu de dossier. Nous aurions, à coup sûr, préféré le siège qui figure sur le catalogue Narwhal… Pour ce qui est de l’amarrage, un vrai taquet inox est placé à proximité du puits à chaîne, tandis qu’un simple guide de mouillage orne le nez du bateau. Des cadènes, au nombre de quatre, peuvent aussi servir à l’amarrage, de même que, jusqu’à un certain point, les poignées de portage et les ralingues. Enfin, un nable à manche caoutchouc, placé à la base du tableau arrière, assure la vidange du cockpit pour les eaux de pluie ou les paquets de mer. Prompt au démarrage, rapide en pointe.Notre essai ayant eu lieu sur le lac du Bourget, par météo clémente, il est nous difficile de vous transmettre des informations complètes sur la carène du HD-450. Son comportement en mer formée, eu égard aux prestations d'autres Narwhal essayés dans des conditions plus parlantes, devrait être positif… Mais, nous nous contenterons de nos impressions du jour, avec le franchissement de quelques petits sillages, exercice dans lequel le HD-450 a fait preuve d'aisance. à la barre, les sensations sont bien présentes, la carène du Narwhal se montrant réactive aux sollicitations du pilote. Le déjaugeage, marqué par un cabré important mais une reprise d'assiette prompte, est sanctionné par un bon chrono. La vitesse de pointe, 30 nds pile à notre GPS, est elle aussi satisfaisante, avec 50 ch 4-temps seulement sur le tableau arrière. Ce qui devrait laisser augurer, en charge, une vitesse supérieure à 25 nds, valeur tout à fait correcte pour un 4,50 m. Reste que les amateurs de sensations fortes ne pourront guère obtenir plus puisque la puissance maxi autorisée est de 60 ch… Le comportement en virage n'est, en revanche, pas des plus agréables. Deux raisons à cela : un refus de la carène de gîter franchement vers l'intérieur, ce qui limite l'attaque en virage serré, et une ventilation excessive de l'hélice, même avec un trim négatif (montage moteur trop élevé ?),pénalisant les sorties de virages..
CONCLUSION
Comme nous l’avons déjà dit, le HD-450 présente les atouts d’un produit d’appel : budget raisonnable, mise en œuvre facile, capacité d’accueil largement familiale (9 personnes), qualité de réalisation correcte, performances satisfaisantes, peu de points faibles… Voilà un petit semi-rigide qui offre le profil du bateau idéal pour faire son entrée dans l’univers du motonautisme, avec sa petite famille et un programme polyvalent comprenant, entre autres activités, les sports de glisse tractés. Ce Narwhal présente aussi l’avantage de l’insubmersibilité, ce qui reste rare à ce niveau de longeur.