Essai Nuova Jolly King 720 Extreme

Performance et farniente

Bien construit, et convaincant en pilotage, ce modèle séduira aussi ses passagers par son agencement convivial et ses grands bains de soleil, parfaits pour les escales dans les calanques. Sa capacité d'acceuil et ses performances élevées en font un bateau de grand tourisme. A vous les longues traversées !

Texte Philippe Leblond. Photos Philippe Leblond et Jacques Anglès.


 50 696 € (tarif 2006)
 7.15 m
 18
 47 nds
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Paru dans le Pneumag n° 53 Mai/juin 2006




Dans la gamme déjà riche du constructeur italien, le nouveau King 720 vient s'intercaler entre le 670 et le 750. De même largeur que ce dernier et doté d'une carène très proche, il pourrait même le concurrencer sérieusement...voire le remplacer à terme, compte tenu de tarifs eux aussi très voisins. Comme tous les King, le nouveau 720 se classe parmi les pneus haut de gamme, avec une qualité de fabrication et de finition sans compromis, que ce soit pour le flotteur, en Néoprène-Hypalon à six compartiments, ou pour la partie polyester, qui présente un aspect impeccable, une excellente rigidité en navigation, et un design fluide. Dommage que le massif de proue, très proéminent, alourdisse quelque peu la silhouette (mais on apprécie sa large surface antidérapante quand on embarque par l'avant). L'accastillage et les détails de finition sont tout aussi soignés, à l'image des valves de flotteur en inox ou des petites portes en teck, très classe (sans même parler du plancher teck optionnel, le summum du raffinement). Ce tableau lumineux comporte néanmoins quelques ombres. Par exemple, le manque de mains courantes et de renforts-marchepieds sur les boudins, ou la faute de goût du tableau de bord en faux carbone. Plus gênant, les loquets de capots nécessitent une clé spéciale chaque fois que l'on veut accéder à un coffre ; vraiment pas pratique, sans compter le risque de perte ou de casse de la clé (en plastique) !Côté espace, le King 720 offre un cockpit sensiblement plus long (5,43 m) que ses concurrents de même taille, ceci grâce à sa carène ultra-longue qui recule le tableau arrière au niveau de l'extrémité des flotteurs. Cet avantage est renforcé par une exploitation intelligente de l'espace, avec un poste de pilotage central départageant deux zones, avant et arrière, toutes deux très conviviales. L’adoption d’un leaning-post favorise le pilotage debout (ce dont on ne se plaindra pas), avec un appui sur le bas du dos un peu surprenant au début, mais confortable à l’usage. De plus, la forme «rentrante» de la console permet de bien avancer les pieds quand on se cale sur le leaning-post. En revanche, mieux vaut oublier la position fauteuil (avec l’assise basculée vers l’avant) : on est assis trop haut, sans cale-pied, et le mini-dossier est dur.

Principalement destinée au farniente, la zone avant est dotée d’un coffre-banquette en forme de V arrondi, convertible en grand solarium (194 x 138 cm) et d’un siège sur la face avant de la console. Confortable en navigation, ce dernier est doté d’une assise relevable qui permet de dégager la zone de circulation autour de la console quand le bain de soleil est installé. Ultime astuce, la planche d’extension du bain de soleil peut aussi servir de table d’apéritif.

La zone arrière est allouée à une grande banquette en U qui occupe toute la largeur du cockpit et fournit 4-5 larges places assises en navigation, ou 6 en se serrant. Ce coin mérite la palme de la convivialité, en se configurant à volonté en dînette, une fois la table installée, ou en second solarium avec le kit d’extension (tous deux fournis en standard). Seul inconvénient de ce spacieux «salon de poupe», il faut marcher sur la banquette pour accéder à la plate-forme arrière.

Dernier point fort de ce cockpit, ses nombreux rangements, avec onze coffres de formats divers, bref de quoi stocker sans peine le matériel de bord et les effets personnels, avec juste un regret concernant l’absence de séparation entre les trois coffres arrière.

L'équipement standard mérite lui aussi des louanges. Il inclut en effet bon nombre d'accessoires souvent proposés en option : guindeau électrique, gonfleur électrique, direction hydraulique, roll-bar avec feux de navigation et avertisseur intégrés...à ce bilan «cockpit» largement positif, le King 720 ajoute une prometteuse carène en V profond, ultra-longue (ce qui devrait favoriser la stabilité longitudinale) avec une étrave fine en pointe de flèche et une bonne répartition des poids (le réservoir de carburant, 320 l tout de même, est placé au centre de gravité). Voyons ce qu'il en est, en commençant une légère tendance à bouchonner à l'arrêt, tout au moins avec seulement deux personnes à bord, car les flotteurs sont alors au-dessus de l'eau, ce phénomène disparaissant avec un peu de charge. C'est bien le seul point faible de ce modèle très marin qui aligne les bons points. Il déjauge bien en ligne et sans cabrer, la longueur de la carène procurant une bonne sustentation, avec une capacité à rester déjaugé à basse vitesse (13-14 nds) malgré son V aigu. On trouve une vitesse de croisière économique super-confortable à 23-24 nœuds pour 3 500 tr/mn. Ensuite le plaisir croît au fil de la montée en régime. à 30 nœuds dans des vagues cassantes, on a la sensation d'un régime de croisière tranquille, avec une stabilité parfaite, y compris par mer de travers. ça passe toujours très facilement à 5 000 tours et plus de 36 nœuds, la carène amortissant toutes les vagues sans qu'aucun embrun ne mouille le cockpit. Au-delà, le pilotage dans cette mer courte demande du doigté sur le trim et l'accélérateur, mais à aucun moment le 720 n'est à la peine, nous gratifiant d'un long bord à 44 nœuds, vent et mer debout, et d'une pointe à 47 nœuds. Trois qualités se dégagent de ce test : sécurité, plaisir de pilotage, et confort dans la mer. Que demander de plus ?.



photo Nuova Jolly King 720 Extreme


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photo Nuova Jolly King 720 Extreme





Conclusion
Sportif et sûr par tous les temps, doté d’un cockpit très bien conçu, ce nouveau King a de quoi se faire une place au soleil. Ses vastes rangements et ses deux grands bains de soleil, formants lits, le prédisposent à la randonnée en couple avec deux enfants, en l’équipant de la tente de camping proposée en option. Sachant que l’on est à la limite des modèles transportables : il faut dégonfler les boudins pour être au gabarit routier, et un véhicule puissant est indispensable. Si votre budget s’inscrit dans ce registre, ce modèle est à regarder de près.




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