Impressionnant dans la grosse mer où il se joue des vagues, l'Odyssée 500 est un costaud, capable de passer par tous les temps, pas un bateau de midinette pour bronzer dans les criques. Place aux baroudeurs !
Texte Jacques Anglès. Photos Jacques Anglès et Philippe Leblond
Avec son cockpit pratiquement vide, l'Odyssée 500 se positionne d'emblée à contre-courant de la tendance actuelle qui consiste à garnir le pont de banquettes, tables de pique-nique et bains de soleil à gogo. La version de notre essai se contente en effet d'une console de pilotage, d'un davier sur socle polyester et d'une petite cloison de proue transversale délimitant une baille à mouillage ouverte. Précisons tout de même que rien n'interdit d'ajouter des éléments à choisir chez les équipementiers. Peu importe d'ailleurs, car le plus intéressant sur ce modèle n'est pas l'équipement, mais la carène et la construction. Voyons d'abord la première, caractérisée par son V très aigu (24°), digne d'un offshore, et par son étrave longue et basse qui pourrait faire penser qu'elle va mouiller dans les vagues (on verra qu'il n'en est rien). La coque est construite comme une véritable poutre, avec la quille et deux longerons repris sous le plancher, et un tableau arrière costaud, renforcé par deux grosses équerres stratifiées. Ce châssis de 4x4 fait preuve d'une rigidité exceptionnelle (on peut sauter sur le plancher sans déceler la moindre faiblesse), ce qui se paie par un poids conséquent. Dommage qu'aucun réservoir fixe ne soit prévu, ce qui est un vrai manque sur un bateau de cette trempe. Côté "boudin", c'est aussi du sérieux. Ce dernier est réalisé en Néoprène-Hypalon 1 100/1 300 dtx, avec cinq compartiments, un gros liston intégral englobant les extrémités arrière, des renforts latéraux pour plongeurs et des mains-courantes sur toute la longueur. C’est toutefois sur l’eau que l’Odyssée 500 emporte l’adhésion. En l’occurrence, ça décoiffe au large de la Ciotat ! Jugez-en : à 30-35 nœuds, notre Odyssée 500 vole littéralement de vague en vague contre un vent d’ouest de force 5 et des creux de deux mètres. Les sensations sont celles d’un offshore, autant dire pas vraiment confortables (mieux vaut se cramponner fermement), mais l’assiette reste impeccable, avec des reprises de contact amorties par cette carène aiguisée. Et surtout, on n’a jamais l’impression que la coque est à la peine, là où la plupart des bateaux friseraient l’explosion. Incroyable pour un modèle de tout juste cinq mètres ! Certes, le patron du chantier a son bateau bien en main, mais j’éprouve les mêmes sensations d’équilibre en prenant à mon tour les commandes. Quel que soit l’angle d’attaque des vagues, ce bateau passe «à donf» dans cette mer démontée. Qui peut le plus peut le moins : ces bonnes dispositions se confirment en regagnant la rade, plus abritée. On note toutefois une tendance à ventiler en virage, due sans doute, dans le cas présent, au montage haut du moteur. à cette réserve près, la tenue de mer et la robustesse sont les atouts maîtres de ce bateau conçu pour naviguer à la dure, et auquel il conviendra d’offrir un moteur assez puissant..