Si son nom a quelque chose d'inquiétant, son comportement ne l'est pas. Pour autant, il n'est pas du genre placide. Le 90 ch, 2 temps de Mercury lui donne l'envie de mordre dans la vague, et le pilote ne s'ennuie pas. Mais, au mouillage, il sait faire patte de velours…
Texte et photos : Philippe Leblond
Si son nom a quelque chose d'inquiétant, son comportement ne l'est pas. Pour autant, il n'est pas du genre placide. Le 90 ch, 2 temps de Mercury lui donne l'envie de mordre dans la vague, et le pilote ne s'ennuie pas. Mais, au mouillage, il sait faire patte de velours… Destiné à la location, ce Predator appartient à la société Antibes Bateaux Service qui l'a aimablement mis à notre disposition pour cette prise en main. Sa ligne d'étrave très relevée, comme sur les autres modèles de la marque italienne, permet de l'identifier à coup sûr. Il est rare, en effet, de voir une proue aussi défendue. Ce port altier est encore accentué par la présence du socle de mouillage en polyester doté d'un guide de ligne et d'un taquet inox. Autre détail remarquable, le diamètre du flotteur. Avec 62 cm au plus large, il donne une assise impressionnante au bateau ainsi qu'une profondeur de cockpit appréciable sur un 5,40 m. Cette étrave profonde, caractérisée par une ligne de quille très arrondie et proéminente, génère un volume de rangement peu commun dans les trois coffres contre-moulés situés à l'avant. Un matelas de bain de soleil (132 x 112 cm) vient les recouvrir. Ce dernier n'empêche pas une circulation relativement aisée dans cette partie du cockpit que l'on gagne par de larges passages latéraux (33 cm aux genoux) de chaque côté de la console de pilotage, sur un sol à l'antidérapant efficace. Son tempérament s'accommode bien de la fougue du deux temps. La console est haute et étroite. En navigation, elle n'abrite d'ailleurs que le pilote. Celui-ci devra toutefois barrer debout, la visibilité n'étant pas suffisante en position assise. Et debout, le confort n’est pas des meilleurs, la banquette étant placée trop près de la console pour pouvoir prendre de bons appuis dans la mer formée.Par chance, les commandes tombent bien sous la main. La banquette de pilotage offre deux autres sièges et l’on en compte un quatrième, situé en avant de la console. De part et d’autre de la banquette, la poupe consiste en un gros moulage de polyester qui dessine un confortable dossier. Elle forme aussi deux plats-bords antidérapants qui facilitent l’embarquement à partir du quai. Ils sont équipés d’un vrai taquet inox pour l’amarrage, ou la fixation de la corde de ski. Pour la baignade, la douchette n’a pas été oubliée de même que l’échelle, repliée sur sa petite plate-forme. En mer, le comportement du Predator s’avère homogène. Dans le gros clapot, avec la nervosité du Mercury deux temps de 90 ch, le pilotage devient vite sportif. Seul à bord, le manque de poids sur l’avant se fait un peu sentir, lorsqu’on attaque sur la crète des vagues, et réclame une bonne gestion des gaz et du réglage de trim. Toutefois, bien qu’un peu aérien, le Predator reste très sain et se défend pas mal dans la mer par le travers. Au déjaugeage, après un cabrage marqué, la reprise d’assiette est quasi immédiate. Bien que la vitesse de pointe puisse sembler modeste, 30 nœuds procurent déjà de bonnes sensations à bord d’un bateau de cette longueur. Sauf pratique assidue du monoski, le recours à une puissance supérieure ne nous semble pas opportun.