Sa fiche d'homologation est généreuse en passagers et son aisance à déjauger devrait en faire un excellent porteur, notamment pour partir plonger à plusieurs. Reste à savoir si la vitesse, déjà modeste, tiendra le coup sous la charge…
Texte et photos Philippe Leblond
Les initiales HD signifient Heavy Duty, et le 530 au vu de sa carrure semble à même de les honorer. Il fait en effet partie de la caste très fermée des plus grands pneumatiques pliables, qui ne sont qu'une petite dizaine à cinq mètres et plus. Ce qui impressionne avec le Quicksilver, c'est la surface de plancher disponible malgré des tubes de bon diamètre (53 cm). Les quatre larges planches d'aluminium, réunies par de solides longerons, forment un ensemble très rigide (nous le verrons en navigation) et très esthétique sur le plan visuel. C'est aussi un plus quant à la simplicité d'entretien (un coup de jet ou d'éponge suffit, pas de vernis à refaire…). Précision tout de même que les deux planches qui tendent l'étrave sont en contre-plaqué marine. Le constructeur a eu la bonne idée de les traiter avec de l'antidérapant. L'une des deux planches est percée pour laisser apparaître le bouchon de gonflage de la quille, qui contribue à donner un peu de V à la forme très plate de la carène, et va surtout servir de colonne vertébrale au plancher. Le tube est réalisé en PVC rouge vif, une couleur souvent présente dans ces gammes à vocation utilitaire ou professionnelle. Le mariage avec l'alu est à l'abri de toute critique. On ne trouve pas de valve de surpression sur le flotteur qui bénéficie d'un assemblage par thermosoudure et d'une finition exempts de reproche. Les saisines en corde courent sur toute la longueur du flotteur et offrent une bonne prise en main. Pratiques aussi, les quatre anneaux D situés côté cockpit pour arrimer du matériel. Les pagaies sont aussi fixées sur les tubes, vers l’intérieur, à l’aide de Velcro. Les poignées de portage, par contre, manquent d’ergonomie, puisqu’on peine à y passer la main.En outre, la bande antiragage apparaît un peu mince pour offrir une protection efficace. Il est à signaler que le kit de fixation de la nourrice (pontets + sangles) figure parmi les options comportant aussi un sac fourre-tout imperméable, que l’on ne saurait trop vous conseiller.
Au moment de prendre en main une barre franche qui libère les 40 pur-sang d’un 2-temps carbus, on doit faire preuve de concentration. Mais, bien assis sur sa grande largeur, le gros Quicksilver apaise en partie vos craintes. Bonne surprise : le cabrage lors du déjaugeage reste très limité, garantissant une bonne visibilité vers l’avant, malgré la poussée impressionnante (2’’4 !). Si par mer de face, ou d’arrière, la tenue de cap ne pose pas de problème, la barre franche devient plus difficile à maîtriser par mer et vent de travers. C’est aussi le cas en virage, ou il faut bien se concentrer avant « d’envoyer du gaz ». D’autant, qu’il n’est pas facile de bien caler ses pieds sur le plancher glissant. Au plan des performances, il ne fait pas de doute que, même en charge, le Mercury 40 ch permettra de déjauger sans difficulté. En revanche, la vitesse maxi obtenue avec seulement deux personnes à bord (22 nds) incite à s’interroger. Il y a fort à parier que, pour tenir une allure correcte (15 nds au moins), il faudra faire appel à toute la cavalerie, avec à la clé une consommation conséquente.
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