Essai Revenger 715

Une "offshore" abordable

Spécialiste du semi-rigide de haute performance sur mesure, le constructeur anglais a décidé, avec le 715, de mettre sur le marché un modèle plus économique à l'équipement standard imposé. Une réussite à de nombreux points de vue, et bien sûr un attrait de pilotage intact.

Texte et photos Philippe Leblond


 21 900 € sans moteur (tarif 2004)
 7.15 m
 5
 44,3 nds
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Paru dans le Pneumag n° 43 Septembre/Octobre 2004




Le mot "offshore" fait toujours rêver les aficionados du pilotage sportif. Revenger est sans doute l'une des marques de semi-rigides qui se rapproche le plus de cette philosophie consistant à naviguer en mer ouverte à l'allure la plus élevée possible… D'ailleurs, le profil de la carène du nouveau Revenger, issue du 23 pieds, ne laisse planer aucun doute sur son tempérament. Comme celle de ses frères aînés, elle est fabriquée chez Shakespeare (constructeur anglais de day-cruisers sportif haut de gamme) et ressemble à une lame de couteau avec un angle de quille à 24 degrés au tableau arrière (la même valeur qu'une Cigarette ou un Apache). Ce V profond quasiment constant est synonyme d'efficacité en mer formée et de surtout de plaisir de pilotage. Aussi, difficile de résister plus longtemps… Contact ! Le V6 Evinrude DI de 150 chevaux s'ébroue et émet sa sonorité caractéristique de deux temps. Un pur-sang bien dans l'esprit du Revenger. Un moteur nerveux mais pas pour autant gourmand puisqu'il est doté de l'injection directe (ex-Ficht Ram) et devrait consommer aux alentours de 20 litres à l'heure, en utilisation "normale". Le piège, c'est qu'un Revenger, cela donne envie d'attaquer ! Le 715 déjauge d'ailleurs en éclair (2,8 secondes !) sans presque cabrer pour atteindre la vitesse maximale de 44,3 nds en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, au terme d'une belle accélération. Ce qui surprend le plus venant de cette carène un peu extrême, c'est sa faculté à planer à basse vitesse (15 nds à 2 500 tr/mn) et la facilité avec laquelle elle glisse sur l'eau. à son bord on ne ressent aucune inertie. La mise en action est immédiate et les reprises de gaz d'une aisance exceptionnelle. Chaque geste, aux commandes du 715, est répercuté avec une précision et une rapidité stupéfiantes. Le gros clapot du Solent - "C'est notre terrain de jeu !" confirme Phil Morris, directeur des ventes - est avalé à une vitesse impressionnante et avec une facilité déconcertante. L'équilibre parfait du bateau donne une totale confiance au pilote qui ne demande qu'à relancer à fond à chaque réception de saut. On se prend presque à regretter de ne pas disposer de 50 chevaux supplémentaires (le chantier a volontairement limité la puissance pour rester dans une tranche de budget plus accessible). En courbe aussi le Revenger fait un récital : précision, adhérence, docilité… Entre l'entrée de virage et la sortie, pas un signe de ventilation, et une vitesse d'exécution hors du commun. Bref, le sans-faute ? Peut-être pourrait-on juste, par comparaison, dire qu'il est moins confortable dans la vague qu'un Rib'eye. Mais ce dernier est sensiblement plus lourd et moins fin à piloter. Dans ce cockpit profond, et donc sécurisant, on apprécie la qualité des aménagements avec la présence de deux banquettes et de la volumineuse console (passages latéraux un peu étroits) et surtout on admire la finition parfaite du flotteur (aucune collure en vue) et du polyester à la brillance immaculée. Le tableau de bord ample laisse une bonne place pour de l'électronique optionnelle. La partie basse de la console est concave pour éviter les contacts avec les genoux mais on déplore la position de la banquette fixe qui ne permet pas de piloter debout. Un leaning-post aurait été de loin préférable. Bonne idée par contre : le dossier basculant permet de s'asseoir face à face avec les occupants de la banquette arrière à l'heure du pique-nique. Par contre, les amateurs de pêche déploreront le manque de stabilité à l'arrêt (l'arrière des flotteurs ne touche pas) et les "Méditerranéens" souligneront l'absence de solarium (on peut juste utiliser la banquette arrière) et d'équipement pour la baignade (ni plate-forme, ni d'échelle, ni douchette). En revanche les anneaux de ski sont bien là. En conclusion, ceux qui cherchent un bateau super équipé en seront pour leur frais car pour Revenger, le 715 doit rester un bateau au prix attractif (relativement au 23 pieds de la marque), bien que l'équipement présent soit d'excellente qualité. Mais, l'intérêt du Revenger n'est pas là. C'est avant tout un semi-rigide de sport capable de naviguer vite en toute sécurité et d'offrir des sensations fortes à son équipage ainsi qu'un pilotage excitant.

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photo Revenger 715


photo Revenger 715





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