Réputé pour ses carènes fines et sportives, typiques de “l'école anglaise", Ribeye élargit son entrée de gamme avec la série T, des annexes et des petits bateaux dotés d'une solide coque en alu, diffusés en packages motorisés par Yamaha-France. À étudier de près, pour ceux qui veulent accéder au pneumatique sans se saigner aux quatre veines !
Texte et photos Jacques Anglès
Présentés par Yamaha au dernier salon nautique, les nouveaux modèles “T“ du constructeur britannique viennent compléter par le bas une production qui commençait jusque-là à 5 m. Cette nouvelle série, riche de treize modèles de 2,40 m à 4,80 m, vise principalement le marché des annexes, mais les plus grands modèles, TS et TA, peuvent toutefois être considérés comme des bateaux à part entière pour de petites navigations, en mer ou sur plans d'eau intérieurs. C'est dans cette optique que nous avons testé dans la baie d'Hyères trois modèles, les TA 480, TA 430 et TS 370. Deux autres petits modèles, les TS 310 et TL 260, ont également retenu notre attention, avec essais en mer.
Bien que siglés Ribeye et construits avec sérieux suivant les spécifications maison, les modèles T, construits en Chine, n'ont pas grand-chose à voir avec les semi-rigides classiques de la marque, construits eux en Afrique du Sud et dotés de flotteurs en tissu Orca et coque polyester. L'atout maître des Série T, c'est leur coque en alu. On bénéficie des deux avantages de ce matériau : la légèreté et, surtout, une robustesse sans égale qui permet, entre autres, de beacher en toute sérénité sans crainte d'écailler le gel-coat. Du plus petit au plus grand, les cinq modèles sélectionnés ici montrent une qualité de fabrication constante, qui inspire toute confiance. Notez qu'il s'agit de coques en aluminium soudé, relativement épais, à la différence de certaines coques américaines ou nordiques, qui utilisent la technique de l'aluminium collé et riveté, généralement laissé brut. Ici, la rigidité des coques soudées est exceptionnelle. Les soudures montrent un cordon très régulier, d'aspect impeccable, et la finition en laque Epoxy blanche est du meilleur effet. Enfin, le tableau arrière, renforcé par deux larges équerres soudées, paraît largement surdimensionné.
Autre différence qui distingue les Série T des Ribeye “classiques“, le flotteur est fabriqué en tissu Hypertex soudé à chaud. C'est en fait un PVC qui ne dit pas son nom, avec les avantages et les inconvénients connus de ce matériau : mise en œuvre industrielle à qualité constante et moindre coût dans la colonne “Plus“, sensibilité aux UV supérieures au CR/CSM (Néoprène-Hypalon), plus difficile à réparer à froid que le CR/CSM dans la colonne “Moins“. Sur ce point, les Ribeye Série T ne font pas preuve d'originalité, le PVC étant très largement dominant dans la production des pneumatiques de petite taille, à l'exemple des Bombard, Zodiac ou Plastimo.
Ribeye TA 480 :
Performant et marin
Un vrai bateau, marin, simple et joliment fini. Le cockpit, bien conçu, se prête aussi bien à la balade en famille, avec la possibilité d'embarquer quatre à cinq personnes, qu'aux sorties de pêche ou de plongée. Il est autovideur (avec un puisard arrière digne de ce nom) et dispose d'une console de pilotage décalée sur la droite, à côté de laquelle se trouve un petit siège fort pratique. Sous ce siège, le réservoir fixe en inox est un luxe rare dans cette taille. Le large espace disponible derrière la banquette de pilotage, très commode pour stocker du gros matériel, fera le bonheur des plongeurs et des pêcheurs. De plus, trois coffres permettent de ranger le matériel de bord sans problème. Bon point pour les selleries, entièrement déhoussables. Quelques critiques : il manque des bandes antidérapantes sur les côtés du fond de coque, très glissants, ainsi que des poignées de maintien sur les boudins autour des zones avant et arrière (celles au niveau du pilote ne servent à rien); il manque aussi un blocage du dossier basculant de la banquette. Équipé d'un 50 ch, ce modèle s'avère vif et équilibré. Il déjauge bien, avec un cabré marqué et navigue ensuite à plat. Le 50 ch procure une vitesse de croisière d'environ 20 nœuds avec un excellent rendement, et l'on dépasse les 30 nœuds à pleins gaz. En courbes, il accroche bien, presque sans gîter, avec un caractère survireur assez ludique.