Ce semi-rigide de belle envergure propose un plan de pont résolument tourné vers le confort, que ce soit à l’escale ou en navigation. Avec plus de 40 nœuds, sans faire appel à la puissance maxi, il se pose en dévoreur de milles pour multiplier les escales épicuriennes. Un beau spécimen.
Texte et photos Philippe Leblond
Longueur | 9,03 m |
Largeur | 3,2 m |
Diam. maxi des flotteurs | 60 cm |
Nbre de compartiments | 6 |
Puissance maxi | 2 x 250 ch (368 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 2 x 175 à 2 x 225 ch |
Poids sans moteur | 1700 kg |
Rapport poids/puissance | 5,4 kg/ch (avec le moteur de l’essai) |
Nombre de personnes | 16 |
Couchage | 0 |
Charge utile | 0 kg |
Matériau flotteurs | CR/CSM Orca 1 670 décitex |
Capacité carburant | 400 l |
Catégorie CE | B |
Constructeur | Sacs Marine (Italie) |
Importateur | Revendeurs |
Droits annuels sur la coque | 131 € |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | 500 € |
Cela fait déjà cinq ans que ce séduisant RIB s’est invité dans la gamme du chantier lombard. Une série Strider des plus impressionnantes puisqu’avec ses neuf mètres, le 900 n’est qu’un modèle d’entrée de gamme, cette dernière, pour son navire-amiral, poussant le curseur jusqu’à 19 mètres ! Audacieux dans son approche du semi-rigide, Sacs Marine s’est attaché, depuis plusieurs années, les services du talentueux designer italien Christian Grande (il œuvre aussi pour Cranchi, Sessa, Invictus…). D’où la plastique assez recherchée de la console et du leaning-post. Toutefois, pour l’essentiel, le Strider 900 impose une ligne plutôt conventionnelle et élégante, où le support de taquets en polyester qui coiffe le nez du bateau se fait des plus discrets. La poupe se prolonge par des plateformes de bain rapportées, qui étirent un peu plus la silhouette. Amarré au ponton de Marine Services, principal distributeur Sacs, qui possède une belle structure d’accueil (bureau, ponton, parking) à l’entrée de Saint-Tropez, le Strider 900 n’attend plus que notre visite !
Au ponton
Bien dans l’esprit de la gamme Strider, qui se veut résolument « premium », le 900 nous offre en signe de bienvenue ses plateformes de bain revêtues de vrai teck… avec joints gris clair, du dernier chic ! On y trouve deux des quatre trous cerclés d’inox destinés aux supports en carbone du grand taud de soleil en tissu micro perforé. Ce dernier ombragera une bonne partie du cockpit aux heures les plus chaudes. La douchette (réservoir 80 litres), située à tribord comme l’échelle de bain intégrée, fait partie de la dotation de série. Deux solides taquets fixes, haut placés sur les hiloires, permettent l’amarrage sans générer le ragage des bouts sur les flotteurs. En l’absence de passage de plain-pied, l’accès au cockpit se fait en enjambant le dossier de la banquette. Un « exercice » peut contraignant dès lors qu’il n’y a pas de roll-bar (option). Original : on notera que les plats bords en polyester sont articulés afin de mettre le Strider 900 au gabarit routier, lorsque les flotteurs sont dégonflés bien sûr. La partie arrière du Sacs propose un espace de convivialité, avec sa banquette en U et une grande table en bois verni pour partager les pique-niques à plusieurs. Et pour cause, il sera possible d’y installer sept convives. Pour les apéros, la tablette rabattue sur le bloc-cuisine devrait suffire… Le petit évier moulé, la planche à découper et le réfrigérateur inox de 42 litres apportent une touche de confort appréciable pour profiter au mieux des mouillages de midi ou de fin de journée. Ajoutons que ce carré est convertible en un solarium de 140 x 190 cm. Au plan du rangement, si l’on apprécie le volume de la soute arrière, on déplore que le fond de coque, immanquablement humide, ne soit pas isolé par un caillebotis afin de maintenir le contenu au sec… Par ailleurs, les filtres à carburant et les poires d’amorçage sont fixés sur le tableau arrière. Ramenés sur le panneau avant de la soute, ils seraient plus accessibles.
Le poste de pilotage biplace ne pénalise pas la circulation sur l’élégant pont en teck, laissant des passavants de 40 cm de chaque bord malgré le retour du pont à mi-hauteur des flotteurs, autant dire des « boulevards » sur une unité de ce type. Le siège de pilotage peut donc accueillir un copilote. Doté d’une demi assise relevable, il permet de barrer confortablement que ce soit assis, avec l’apport du cale-pied en teck, ou debout, en appui lombaire. Dommage par contre que cette assise ne soit pas divisée en deux, pour laisser le choix aux occupants de se tenir indépendamment l’un de l’autre, assis ou debout… Pour ce qui est du tableau de bord, mélange de formes douces et énergiques, l’agencement se fait sur deux modules, s’avérant à la fois ergonomique (volant et boîtier de commandes en bonne position) et harmonieux (intégration de la sono Fusion, large espace pour intégrer une centrale de navigation en supplément du combiné Yamaha). Le généreux pare-brise, qui semble en lévitation au-dessus du tableau de bord, protège bien pilote et copilote. En revanche, il manque pour ce dernier une poignée, car la main courante de console est un peu distante. Sur l’avant de la console, on appréciera, par beau temps, les deux places offertes par la petite banquette qui fait face au solarium avant. Grâce à l’extension offerte en standard, le matelas de bain de soleil, qui recouvre un vaste coffre de rangement, y est encore un peu plus spacieux qu’à la poupe : 190 x 160 cm. La console possède aussi une ample ouverture frontale qui donne accès au WC marin électrique (option) ainsi qu’à un grand volume de rangement. Dans la pointe avant, une trappe de visite ouvre sur le puits de mouillage qui dissimule le guindeau électrique dont on déplore qu’il ne soit pas proposé en standard. Sur un bateau déplaçant plus de 2,5 tonnes en ordre de marche, cet équipement nous semble, pour le moins, indispensable. A bord de ce Strider qui sort tout juste d’une pleine saison de location, on apprécie la belle tenue de l’ensemble, qu’il s’agisse des flotteurs, soigneusement assemblés, du polyester à la brillance uniforme, ou de la sellerie au skaï épais et déhoussable pour le nettoyage.
En mer
En préambule, précisons que ce Strider 900 avec deux Yamaha 200 ch, aimablement mis à notre disposition par Marine Services, à Saint-Tropez, venait de vivre une saison de location avec, en corolaire, un antifouling nettement chargé en mousse végétale… Ceci pour vous sensibiliser à des mesures de performances en retrait de ce qu’elles auraient pu être avec une carène vierge de cette peinture sous-marine et propre… Cette dernière, juste à la mise à l’eau, est déjà responsable d’une perte de vitesse de pointe d’environ 10%, à laquelle il faut ajouter l’effet de « frein » opéré par les algues et micro coquillages… Soit une perte de plusieurs nœuds pour notre bateau d’essai. Nous avons tout de même obtenu 41,1 nœuds au régime maxi et avec l’aide d’un réglage de trim au maximum de son efficacité. Réglage qui, ici, n’avait rien d’un exploit eu égard à l’excellente stabilité du Strider 900 et au fait qu’il n’était pas équipé de la puissance maxi autorisée (2 x 250 ch). Pour ce qui est de la vélocité pure, le chantier annonce 44 nœuds avec ce duo de Yamaha dans de bonnes conditions, ce qui nous paraît tout à fait à portée du Strider 900. On peut dès lors imaginer qu’avec 100 chevaux de plus, les 50 nœuds ne devraient pas être loin… Reste qu’avec les deux 4 cylindres en ligne de chez Yam, le Strider 900 est tout à fait dans sa logique de bateau à destination familiale.
Deux à bord et avec les pleins (essence 400 litres et eau 80), sa carène à 21° (V moyen) nous a permis de déjauger en moins de 5 secondes et de planer dès 3 100 tr/min. De quoi facilement adapter son allure aux conditions de navigation (mer, chargement, timing…) en ne dépassant pas si possible 4 500 tr/min, régime à partir duquel les rendements chutent sérieusement. Le pilote dispose donc d’une plage de plus de 1 000 tr/min pour naviguer à bonne vitesse et sans trop consommer. Nous retiendrons à cet effet, l’excellent ratio vitesse/distance parcourue obtenu à 3 500 tr/min grâce à une consommation contenue à 36,7 litres à l’heure, permettant de parcourir 0,60 milles au litre, à 22 nœuds. Une valeur très satisfaisante pour une cavalerie de 400 chevaux. L’autonomie à ce régime atteint 216 milles en conservant 10% de réserve, soit un peu mieux que les 200 milles revendiqués par le chantier.
Difficile ici, pour nous, de porter un jugement définitif sur le confort à la mer du Strider 900, tant le plan d’eau était clément le jour de notre essai dans le Golfe de Saint-Tropez. Il a fallu aller chercher l’un des rares sillages à notre portée pour récupérer quelque impression sur le passage dans la vague. Nous avons tout de même pu sauter le sillage d’une petite vedette passagers, sans noter quoique ce soit d’anormal : assiette sereine, réception plutôt en souplesse... Avec ses 30 pieds de long, le Strider est à même, il est vrai, d’assumer la part de confort que l’on attend d’un semi-rigide de ce gabarit. Au-delà de cette petite frustration concernant l’absence de mer, nous mettrons l’accent sur la facilité de pilotage du Sacs, sa faculté à changer de cap, à tracer des courbes larges ou serrées, avec une bonne dose de gaz, sans que le pilote n’ait à se plaindre de la précision de ses trajectoires, de son accroche, de sa prise de gîte intérieure (naturelle), de sa motricité en relance… si ce n’est de sa direction un peu trop démultipliée et un poil trop ferme. Pour conclure, la bimotorisation nous semble une bonne option sur ce semi-rigide de grand gabarit et le duo des « petits » 200 Yamaha (4 cylindres, 2,8 litres) semble tout à fait suffisant pour permettre au Strider 900 de faire étalage de ses qualités. Toutefois, à titre personnel, je verrais bien des 200 chevaux d’une cylindrée supérieure (Honda V6, Mercury V8, Suzuki V6) ou deux Yamaha 225 ch V6… Histoire de conserver un certain dynamisme dans le cas d’un équipage nombreux, compte tenu que ce Sacs peut confortablement embarquer six à huit passagers.
Modéle | Clubman 28 | Adrenalina 8.5 | 28 GS |
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Marque | Joker Boat (Italie) | Lomac (Italie) | Nautica Led (Italie) |
Imporlation | Hyères Espace Plaisance (83 – Hyères) | Réseau de revendeurs | Bat Marine (33 – Cap Ferret) |
Longueur | 8,50 x 3,15 m | 8,49 x 3,00 m | 8,60 x 3,50 m |
Nb de personnes | 16 | 16 | 16 |
Matériau flotteur | CR/CSM | CR/CSM | CR/CSM |
Prix | 86 590 € (sans moteur) | 94 000 € (sans moteur) | 63 400 € (sans moteur) |
Vitesse maxi | 41,1 nds à 6 000 tr/min |
Vitesse de croisière rapide | 30,0 nds à 4 500 tr/min |
Vitesse de croisière economique | 22,0 nds à 3 500 tr/min |
Temps de jaugeage | 4,6 secondes |
Accélération de 0 a 20 nds | 5,3 secondes |
Vitesse minimale d’hydroplanage | 15,2 nds à 3 100 tr/min |
Consommation en usage courant (estimation) | 36,7 l/h à 3 500 tr/min |
Autonomie en usage courant (estimation) | 216 milles à 22,0 nds |
Hélice de l'essai | inox 3 pales |