Essai Sacs Strider 11 Outboard Openback

La convivialité en plus

Décliné à partir des deux premières versions du Strider 11 (Inboard et Sundeck) l’Openback mise sur un remodelage de la poupe pour proposer un grand carré qui, à coup sûr, fera des heureux à l’occasion des mouillages. Elégant, confortable en navigation, le Strider 11 séduit aussi grâce à sa cabine et sa salle d’eau synonymes de croisière.

Texte Philippe Leblond - Photos Philippe Leblond et DR


 à partir de 348 000 € avec 2 x Mercury 250 ch
 11.51 m
 14
 41,8 nds avec 2 x Mercury V8 300 ch
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Essai paru le 18/05/2023

Fiche technique

Longueur 11,51 m
Largeur 3,79 m
Diam. maxi des flotteurs 70 cm
Nbre de compartiments 6
Puissance maxi 800 ch (588 kW)
Puissance conseillée par Pneumag 2 x 350 ch
Poids sans moteur 0 kg
Rapport poids/puissance 7 kg/ch (avec les moteurs de l’essai)
Nombre de personnes 14
Couchage 2
Charge utile 0 kg
Matériau flotteurs CR/CSM Orca 1 670 décitex
Capacité carburant 530 l
Catégorie CE B
Constructeur Sacs Marine (Italie)
Importateur Réseau de revendeurs
Droits annuels sur la coque 274 €
Droits annuels sur le(s) moteur(s) 1 848 €



Strider, c’est la série phare de la production du chantier de Roncello (Lombadie). Elle comporte huit modèles dont les longueurs s’étendent de 7 à 19 mètres. En son centre, le Strider 11 est l’un des best-sellers de la marque, du fait de son pouvoir de séduction qui traverse bien le temps, mais aussi de son homologation à moins de 10 mètres, marque sous laquelle, en Italie, les bateaux de plaisance ne sont pas taxés. Lancé en 2010, en version in-board (celle-ci est toujours proposée), le Strider 11 a enregistré quelques modifications de détail. Par contre, cette dernière évolution, baptisée « Outboard Openback », ajoute une véritable évolution du plan de pont. Découvrons sa différence…



 



Au ponton



Rappel : le modèle Outboard Sundeck reprend le plan de pont de l’Inboard, soit une poupe avec un solarium permanent auquel s’adosse une banquette classique. Sa plateforme de bain, moins spacieuse, est la principale différence. L’Outboard Openback, pour sa part, adopte une banquette en U convertible en solarium. Ce dernier n’est donc pas voué à l’immobilisme et doit laisser place à une dînette à l’heure des repas. Cette grande banquette en fer à cheval, lorsque la grande table sur deux pieds télescopiques est en position haute (commande électrique), est capable d’accueillir de 10 à 12 personnes autour d’une collation. Cet espace de convivialité peut s’ombrager grâce à un grand taud tendu par des perches de carbones dressées sur les hiloires de cockpit. Une fois cette table remise en position basse, un grand matelas de 196 x 216 cm (plus de 4 mètres carrés !) s’offre aux adeptes du bronzage. En cas de « surchauffe », la grande plateforme arrière d’une seule pièce (c’est assez rare sur les versions hors-bord), avec son échelle de bain et la douche sont d’un accès très commode. Le réservoir d’eau douce contient 130 litres (40 litres pour les eaux noires), ce qui – en raison de la douche intérieure – réclame une « gestion » serrée de ce précieux liquide lors les mouillages forains lorsqu’on veut y passer une ou plusieurs nuits… Car, et de ce point de vue cette version du Strider 11 n’évolue pas, la présence de la confortable cabine (couchette double de 200 x 175 cm), accompagnée de sa salle d’eau (hauteur : 1,60 m), demeure un sérieux appel à la croisière. Pour compléter cet équipement de confort, le chantier n’a pas oublié le bloc-cuisine (à l’extérieur), en prise directe avec le carré, avec son évier inox, une planche à découper (en option elle cède la place à un réchaud à gaz) et surtout deux frigos « tiroir » avec freezer pour les glaçons.



 



Cette kitchenette est placée au dos du poste de pilotage, lequel offre deux confortables sièges avec demi-assise relevable permettant de naviguer assis ou debout, selon l’état de la mer. Un élégant T-top, gris métallisé, est solidement fixé sur les flancs de la console et le leaning-post. Sa protection, ajoutée à celle du haut pare-brise, sera appréciée lors des sorties par temps frais. Quant au pont avant, il se couvre en intégralité d’un grand matelas que l’on pourra atteindre en empruntant les passavants, relativement étroits au regard du gabarit de ce semi-rigide grand format. Cela n’empêche pas d’apprécier le teck aux joints gris clair dont les lattes sont parfaitement alignées. L’élégance elle est aussi dans l’accastillage avec ses beaux taquets rétractables qui se fondent à la ligne de pont, mais aussi dans les nombreux rangements dissimulés sous le pont afin de ne pas faire enfler les superstructures. A cet égard, le dessin de Christian Grande, designer non exclusif mais fidèle à Sacs Marine, conserve sa finesse initiale et a de quoi séduire encore quelque temps…



 



En mer



Le Strider 11 se présente sur l’eau avec un V de 24° d’angle au tableau arrière. Cette valeur, qui ne perturbe pas sa stabilité à l’arrêt (le tiers arrière des flotteurs est au contact), est la même que sur la plupart de carènes sportives depuis les années soixante et l’avènement de l’ère moderne de l’offshore (Cigarette, Formula, Apache, etc). De fait, les 70 cm de clapot désordonné qui nous attendaient dans la baie de Cannes pour cet essai, n’ont perturbé en aucune manière le comportement dynamique de ce grand semi-rigide dont la première version remonte à 2010. Avec deux Mercury V8 AMS 300 ch, que ce soit aux régimes de croisière (entre 23 et 35 nœuds) ou à la vitesse maxi (41,8 nœuds), le confort reste appréciable et la déflexion efficace de la vague d’étrave et des embruns garde l’équipage au sec. Idem en virage, larges ou serrés, où le Strider 11 fait preuve de maniabilité avec un grip régulier pour des trajectoires précises. Au rythme de croisière (de 3 500 à 4 500 tr/min), le Strider 11 est capable de parcourir entre 125 et 150 milles nautiques, soit largement plus qu’une traversée Cannes/Calvi. En revanche, le réservoir, d’une capacité un peu juste (530 l) au regard de la puissance maxi autorisée (2 x 400 ch), risque de se montrer un peu « court » pour les longues navigations en « mode voyage ».  



 



Facile à maîtriser avec les V8 Mercury de 4,6 litres à embase AMS, le Strider 11 pourra sans problème supporter 200 chevaux de plus. Le hard top « mange » sans doute deux nœuds de V-max mais, avec 41,8 nœuds au GPS (à demi charge lors de notre essai), le Strider 11 est en peu en décalage avec ses concurrents dont beaucoup approchent, voire dépassent, les 50 nœuds. Nous conseillerons donc d’opter pour 2 x 350 ch, afin d’assurer un niveau de performance plus concurrentiel.



photo Sacs Strider 11 Outboard Openback


photo Sacs Strider 11 Outboard Openback


photo Sacs Strider 11 Outboard Openback


photo Sacs Strider 11 Outboard Openback





Qualité de réalisation        

Comportement        

Performances      

Equipement      

Adéquation programme        

Rapport qualite/prix      

Le comportement sûr
La position de pilotage assis
L’immense carré arrière
Le bloc-cuisine bien équipé
Le confort pour la croisière
Les passavants un peu étroits
La position debout trop proche du volant
L’absence de penderie dans la cabine
Le tissu de la sellerie un peu trop « rustique »

Face a la concurrence…

Modéle Flyer 36 GranTurismo 12 Mito 40
Marque BWA (Italie) Lomac (Italie) MV Marine (Italie)
Imporlation Réseau de revendeurs Stélie Nautic + revendeurs Réseau revendeurs
Longueur 11,05 x 3,62 m 11,70 x 3,58 m 12,14 x 3,86 m
Nb de personnes 16 20 16
Matériau flotteur CR/CS CR/CSM CR/CSM
Prix 282 000 € (sans moteur) 292 500 € (sans moteur) 275 400 € (sans moteur)
PERFORMANCES
Vitesse maxi 41,8 nds à 6 000 tr/min
Vitesse de croisière rapide 34,4 nds à 4 500 tr/min
Vitesse de croisière economique 23,6 nds à 3 500 tr/min
Temps de jaugeage 6,4 secondes
Accélération de 0 a 20 nds 5,3 secondes
Vitesse minimale d’hydroplanage 17 nds à 2 800 tr/min
Consommation en usage courant (estimation) 74,4 l/h
Autonomie en usage courant (estimation) 151 milles
Hélice de l'essai inox 3 pales