Confortable, luxueux, convivial, le Strider 15 est un semi-rigide agréable à piloter. Sa raison d’être est avant tout de parcourir les grands espaces, en sécurité et en décontraction, cheveux au vent.
Texte Philippe Leblond – Photos Philippe Leblond et DR
Longueur | 15,0 m |
Largeur | 5,02 m |
Diam. maxi des flotteurs | 80 cm |
Nbre de compartiments | 11 |
Puissance maxi | 2 x 700 ch (1 052 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 2 x 440 ch |
Poids sans moteur | 10500 kg |
Rapport poids/puissance | 12 kg/ch (avec les moteurs de l’essai) |
Nombre de personnes | 16 |
Couchage | 4 |
Matériau flotteurs | CR/CSM Orca 1 670 décitex |
Capacité carburant | 1200 l |
Catégorie CE | B |
Constructeur | Sacs Tenorib (Italie) |
Importateur | Réseau de revendeurs |
Droits annuels sur la coque | 1108 € |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | 952 € |
Un semi-rigide de 15 mètres, aujourd’hui encore, ça impressionne ! Ce segment de marché, qui reste toutefois une niche, n’est plus le fait d’une seule marque. Si Sacs Marine a été dans ce domaine un précurseur, le Strider 15 ayant été précédé de l’Indaco (15,30 m), lancé en 2006, ces dernières années, quelques autres chantiers, italiens pour la plupart, ont également décidé de mettre un pied dans la catégorie RIB XXL. De fait, pour une unité de 15 mètres, un semi-rigide habitable fera toujours (ou presque) plus d’effet qu’un cabin-cruiser de même longueur. Certains clients extravertis n’y seraient pas insensibles… En route pour la visite !
Au ponton
L’immense plateforme de bain siglée « Strider 15 » et revêtue de vrai teck, nous accueille à quai. Quelle entrée en matière pour monter à bord ! D’autant que deux larges marches invitent à poursuivre jusqu’au cockpit, via le passage coupant en deux le solarium. Embarquer sur le Strider 15 ne demande donc aucune qualité d’équilibriste. Le module qui correspond à la partie haute du tableau arrière s’ouvre en un coffre pleine largeur, à même de « digérer » tous les accessoires humides (équipement de plongée, de pêche ou de glisse tractée…). Deux autres coffres, situés sur la plateforme elle-même, sont destinés aux amarres et autres défenses… Sacs a opté pour un carré en U et au vu de la longueur de la banquette, il est possible d’installer une dizaine de convives autour des deux tables montées chacune sur un pied télescopique permettant de régler leur hauteur. Le vaste solarium de la poupe recouvre le compartiment moteurs où dorment, pour l’heure, deux Volvo D6, deux diesels turbocompressés de 440 chevaux chacun. Précisons qu’il est possible de monter dans cette cale 2 x 700 ch, et que le chantier propose aussi une version hors-bord avec deux V12 Mercury de 600 ch. Capitonnée d’une épaisse isolation phonique, cette soute contient un parc de sept batteries et laisse aussi de l’espace de rangement. Une autre cale, technique celle-là, s’ouvre au sol dans le cockpit. Pour le stockage, il est aussi possible de profiter des quatre coffres gel-coatés situés sous la banquette. Face au carré, un grand bloc-cuisine apporte l’équipement nécessaire pour élaborer des collations dignes de ce nom : plan de travail, plaque de cuisson, évier, deux frigos, placards, dont un avec poubelle… Le hard top 100% carbone et deux perches (en carbone elles aussi) fichées dans la plateforme de bain permettent de tendre un grand taud de soleil ombrageant l’intégralité de la poupe.
Dos-à-dos avec la kitchenette, se trouve le poste de pilotage comprenant quatre sièges côte-à-côte (l’énorme largeur du Strider 15 le permet) avec assises relevables pour se tenir assis ou debout avec plus d’espace pour les jambes. On note que le passager situé au centre, à la gauche du pilote ne dispose pas de poignée pour se tenir… Face au pilote, le tableau de bord déploie une surface qui autorise le montage de deux grands écrans de 16 pouces Raymarine permettant d’alterner les affichages : carte, route, sonde, instruments moteurs. Sont aussi présents : pilote automatique, propulseur d’étrave, boîtier de commandes, joystick de manœuvres, stéréo Fusion… Un pas à gauche et c’est la porte cabine coulissante qui nous invite à descendre quelques marches afin de découvrir l’espace nocturne. Le plan d’aménagement réserve deux grandes couchettes doubles nettement séparées selon le concept mid-cabin la première occupant l’étrave, la seconde étant située en position centrale, sous le cockpit et donc sans la hauteur sous barrots alors que la partie avant avec la salle d’eau culmine à plus de 2 mètres. Le grand cabinet de toilette, outre le lavabo, est donc équipé d’une cabine de douche abritant également un WC marin électrique coffré. Bois clair, tissus beige, gel-coat brillant blanc crème, la déco intérieure est à ranger dans la catégorie « zen ». Les nombreux placards, habillés de cuir (un détail de style cher au designer attitré de Sacs, Christian Grande) devraient suffirent à accueillir les effets personnels de deux couples amateurs de croisière. Dans ce domaine, l’habitabilité et le confort du Strider 15 peuvent inciter à partir plusieurs jours. Une remarque toutefois : l’absence de vitrage de coque et les rares hublots font que l’apport d’éclairage naturel est assez limité.
Pour se rendre à l’avant, les larges passavants sont engageants, mais l’absence de mains courantes, de part et d’autre de la superstructure, fait qu’il n’est pas conseillé de s’y rendre en navigation. Au mouillage, une fois à l’avant, difficile de résister à l’envie de se prélasser sur l’immense solarium qui n’a pas grand-chose à envier à celui de la poupe. Discrète, la delphinière qui ponctue le haut de l’étrave, intègre le guindeau électrique avec télécommande locale, deux grands taquets rétractables, ainsi qu’une seconde douche de pont alimentée par un réservoir d’eau douce de 225 litres.
En mer
Comme attendu avec ce genre de maxiribs, la qualité première du Strider 15, c’est son confort en navigation. Fort de sa longueur de flottaison de plus de 13 mètres et de son poids en ordre de marche (plus de 12 tonnes lors de notre essai), il gomme le clapot de 80 cm et franchit en souplesse de gros sillages laissés par les yachts qui sillonnent la baie de Cannes. Le choix d’une motorisation diesel in-board contribue au relatif silence en croisière, la cale-moteurs bénéficiant d’une bonne isolation phonique. Le pilotage justifie ici l’expression un peu usée – vous nous pardonnerez – « c’est un vrai vélo ! », tant les commandes sont douces (direction assistée par vérins hydrauliques, commandes de gaz et d’inversion de marche électroniques), au diapason de cette longue carène qui répond au pilote au doigt et à l’œil. A l’œil ?... ce n’est pas tout à fait juste, car la configuration du poste de pilotage (tableau de bord très haut, siège trop bas) ne permet pas de barrer assis (l’horizon est bouché) et pour officier debout avec une visibilité acceptable, mieux vaut mesurer plus d’1,80 m. Dans le cas contraire, prévoyez une petite estrade… Revenons au pilotage pour confirmer l’aisance de ce semi-rigide XXL, notamment en virage, avec une carène réactive à l’inscription dans les courbes prises pleins gaz et un guidage précis des trajectoires malgré une gîte intérieure modérée. La petite brise (force 3) ne nous a pas permis de tester plus avant les qualités nautiques du Strider 15, ou de constater son pouvoir de déflexion que nous supposons efficace compte-tenu de ses flotteurs de 80 cm de diamètre et de sa capacité à naviguer bien déjaugé, haut sur l’eau.
Concernant les performances, il convient de mentionner la modeste puissance installée sur notre bateau d’essai : 2 x 440 ch seulement, soit un rapport poids/puissance peu favorable de 12 kilos par cheval… Nous n’avons pu faire mieux que 37,8 nds à 3 300 tr/min (300 tr/min sous le régime maxi motoriste), alors que la V-max revendiquée est de 42 nœuds avec ces deux Volvo D6 à embase DuoProp. Mais, pour un bateau tel que le Strider 15, cette V-max modérée n’est pas trop rédhibitoire, car le programme d’un tel semi-rigide n’est pas de challenger d’autres unités plus sportives. Et l’on sait aussi qu’avec des diesels, la vitesse de croisière, qu’elle soit économique ou rapide, se situe plus près du régime maxi qu’avec des moteurs essence. Par ailleurs, il ne faut pas s’attendre, malgré les embases à doubles hélices contre rotatives à un décollage fulgurant. Une fois poussé les accélérateurs, il faut attendre l’entrée en action des turbocompresseurs pour sentir une véritable accélération. Pour ceux qui voudront une vitesse de pointe supérieure, pas d’inquiétude, le Strider 15 est capable de recevoir jusqu’à 2 x 700 chevaux en in-board (2 x 600 en hors-bord pour une V-max annoncée de 51 nœuds) ! Cela dit, la motorisation basse de l’essai n’est pas un gros handicap à nos yeux pour un croiseur longues distances tel que le Strider 15. Grâce à la relative sobriété des Volvo D6 sur le plan de la consommation, l’autonomie est bien en phase avec son domaine d’utilisation orienté croisière : plus de 300 milles !
Qualité de réalisation
Comportement
Performances
Equipement
Adéquation programme
Rapport qualite/prix
Modéle | Tempest 50 | Prince 50 | 50 |
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Marque | Capelli (Italie) | NuovaJolly(Italie) | Pirelli (Italie) |
Imporlation | Yamaha Motor France (95 – Saint-Ouen l’Amône) | FBM (06 – Mandelieu La Napoule | OMV (83 – Grimaud) Mercurio Yachting (83 – Saint-Tropez) |
Longueur | 15,00 x 4,20 m | 14,99 x 4,54 m | 15,20 x 4,70 m |
Nb de personnes | 18 | 20 | 14 |
Matériau flotteur | CR/CSM | CR/CSM | CR/CSM |
Prix | 888 560 € avec 4 x 450 ch HB | 958 589 € avec 3 x 300 ch HB | 1 108 800 € avec 2 x 430 ch ch IB |
Vitesse maxi | 37,8 nds à 3 300 tr/min |
Vitesse de croisière rapide | 30,5 nds à 2 800 tr/min |
Vitesse de croisière economique | modérée : 24,4 nds à 2 500 tr/min |
Temps de jaugeage | 7’’8 secondes |
Accélération de 0 a 20 nds | 7’’5 secondes |
Vitesse minimale d’hydroplanage | 16,2 nds à 1 900 tr/min |
Consommation en usage courant (estimation) | 87 l/h |
Autonomie en usage courant (estimation) | 303 milles |
Hélice de l'essai | doubles hélices contre-rotatives 3 pales |