Très attractif au regard de son tarif, le nouveau D-570 l'est aussi par ses nombreuses qualités. D'un style élégant, il bénéficie aussi d'une construction soignée. Son cockpit spacieux et accueillant, avec son solarium et ses nombreux rangements, a tout pour séduire une famille avide de criques ensoleillées. Et en plus d'être performant, il est facile à prendre en main. Succès garanti.
Texte et photos Philippe Leblond
Sensiblement moins cher que ses concurrents à flotteurs Hypaplon (comme lui), à l'exception du Capelli Tempest 570, le D-570 prend une position stratégique dans le marché actuel, dont la dimension moyenne est à peu près la sienne. Un produit "grand public" donc, mais qui affiche une qualité rarement rencontrée à ce niveau de prix. Il y a bien sûr le "total look" Selva, avec un moteur de la même marque et un code couleurs qui donne un bel effet d'ensemble. Ce semi-rigide à programme familial de taille moyenne vient s'inscrire logiquement entre le D-540 et le D-600 d'une Evolution Line qui est une réussite indéniable pour le constructeur et motoriste italien. Ce dernier a aussi su s'appuyer, pour ses mécaniques 4-temps, sur un fructueux partenariat avec Yamaha. La météo est bien maussade sur le Golfe du Morbihan, mais la robe blanche immaculée du D-570, soulignée de son logo marine, imprime la rétine. La nature du cockpit avec son agencement complet ne laisse planer aucun doute sur les utilisateurs visés : la famille ou un groupe d'amis appréciant autant les heures passées à l'ancre dans les criques ou beachées sur le sable, que la navigation proprement dite. Ainsi, le solarium qui s'étend jusqu'à la console grâce à sa rallonge, la banquette pleine largeur, en supplément du siège pilote, et les petites plates-formes d'accès à la baignade (l'échelle est en option) donnent le ton d'un confort qui vise la balade tranquille et le farniente. Ajoutons à cela les rangements dont le volume cumulé permet d'engloutir, sans encombre, tout le matériel de sécu et les affaires de l'équipage. Rien que dans la partie avant, outre une profonde baille à mouillage indépendante (non couverte par le matelas de bain de soleil), on trouve deux grands coffres. à ceux-là, s'ajoutent le haut coffre de la console (mais à petite ouverture), un petit rangement dans le leaning-post et la soute sous la banquette arrière, où la batterie et le câblage moteur ne prennent pas trop de place. Pas mal pour un moins de 6 mètres ! Toutefois, permettez-nous une réserve quant au leaning-post qui s'avère être un faux biplace. Dommage, car la place à côté du pilote est toujours un endroit privilégié pour naviguer debout en appui dorsal et profiter de la protection du pare-brise. Autre reproche, l'absence de table de pique-nique, même parmi les options… Le catalogue propose néanmoins quelques accessoires utiles : un cabriolet, une échelle de bain et un roll-bar inox avec feux de navigation. En option, Selva propose aussi un réservoir fixe, qui semble s'imposer vu la puissance des packages proposés (à partir de 80 ch). Reste le poste de pilotage, bien balancé pour piloter debout (impossible assis), avec des commandes bien placées. Par contre, on aurait apprécié un petit retrait de la face arrière de console pour le bien des genoux du pilote. En ce qui concerne la qualité de réalisation du D-570, difficile de faire la fine bouche.
Les tubes à diamètre progressif, en tissu Orca, montre une confection soignée, la sellerie est un peu ferme mais de belle facture, et la partie polyester arbore un gel-coat uniforme et brillant. Les assemblages sont bien réalisés, et l'on ne note pas d'irrégularité de finition. Pour ne rien gâter, le D-570 est au gabarit routier flotteurs gonflés. Voyons maintenant ce qu'il donne en mer… Léger et docile, le D-570 quitte facilement son emplacement dans le port du Crouesty. Dehors, le vent est en train de faire des siennes (force 5 à 6) et une houle courte, creusée et désordonnée vient à notre rencontre. Cela ne va pas être une partie de plaisir… Pour faire nos mesures, direction le Golfe, histoire de vous livrer des chiffres significatifs. Nous ressortirons ensuite pour juger du comportement marin. GPS en main, l'ensemble Selva ne va pas nous décevoir. Avec près de 40 nds en pointe, pas de doute, on fréquente le haut de la catégorie. Déjaugeant en 4 secondes, la carène est capable de rester planante à seulement 2 500 tr/mn (9,5 nds). Voilà qui laisse une marge très appréciable pour adopter une allure de croisière adéquate…De retour en mer ouverte, la pluie vient s'ajouter au vent et à l'effet de marmite que nous offre le "plan" d'eau. Bien sûr, avec son V évolutif de bateau méditerranéen, le D-570 n'est pas à la fête et peine à amortir les impacts. Mais, comme beaucoup d'autres dans les mêmes conditions. Par contre, il reste maniable et sûr, faisant preuve d'un comportement marin rassurant. Attention, vent de face, de ne pas mettre trop de gaz et de trim au sommet des vagues, car le nez se fait léger ! Sinon, pas de souci, le D-570 taille bravement sa route, profitant de la souplesse de son 4-temps pour donner un peu de velouté à ses réactions. Face au port, dans une zone plus calme, nous testons ses aptitudes en virage. Là encore, pas de mauvaise surprise si ce n'est un peu de ventilation de l'hélice. Un 100 ch, voire un 115 ch, nous semble être un bon choix pour naviguer en famille et étendre son programme au ski nautique..
Bien placé en prix, le package Selva ajoute à cela une présentation tout à fait remarquable avec, au final, un rapport qualité/prix assez exceptionnel. On ne trouve d'ailleurs pas de gros point faible à ce semi-rigide. Tout juste peut-t-on relever des lacunes de détail, comme l'absence de vérins pour le maintien des couvercles de coffres, une main courante de console difficile à prendre en main, un poste de pilotage un peu juste pour deux. Mais l'essentiel ne fait pas défaut.