A la différence des autres motoristes, Selva possède sa propre marque de bateaux pneumatiques. Le D.570 lancé en 2009 vient de profiter d'une réactualisation, notamment avec des coloris au choix. Ce lifting lui permet de conserver intact son pouvoir de séduction.
Texte et photos Franck Van Espen
Le D.570 appartient à la série Evolution Line et vient se placer entre le D.600 et le D.540. Pour se différencier de ce qui existe sur le marché du semi-rigide de type familial, Selva Marine a privilégié la commercialisation d’une gamme qui offre un bon rapport qualité/prix, comme l’atteste ce package, en se situant sous la barre des 25 000 €. Un budget idéal pour aborder l'univers du semi-rigide, tout en étant certain de profiter d’un bateau offrant déjà un bon agrément général d’utilisation. La présentation du Selva D.570 est séduisante et ne renie pas ses origines italiennes avec une harmonisation réussie des couleurs du bateau et celles du capot moteur sous lequel se cache en fait une base mécanique issue du motoriste japonais Yamaha. Le 70 chevaux Selva, qui comme ses frères de gamme porte un nom évocateur de la faune marine, est baptisé Murena et est resté strictement d’origine, contrairement à la série XSR, version un peu plus performante en raison d’une cartographie "boostée". Si cette puissance peut paraître un peu légère pour utiliser ce pneumatique en mode sportif, elle a le mérite de pouvoir transporter une petite famille près des côtes, dans des conditions économiques, la consommation moyenne ressortant à environ 10 litres/heure. Pour les amateurs de ski où de wake board, où simplement ceux qui désirent se procurer plus de sensations à la barre, il suffira d’opter pour un package supérieur avec une puissance par exemple de 115 chevaux permettant de taquiner les 40 nœuds en vitesse maxi ! Une chose est sûre, au prix annoncé avec un équipement standard assez complet, le Selva D.570 remplit parfaitement son rôle et sans que le niveau de finition général ne s'en trouve pénalisé.
Après une inspection méticuleuse dans les coffres afin de vérifier les collages et la câblerie électrique, nous n’avons pas relevé le moindre défaut d’assemblage. A ce tarif, Selva se permet même le luxe de proposer un flotteur en en Orca de 1 100 Décitex, de quoi résister à un usage intensif avec une garantie de trois années. L’évolution de ce Selva D.570 se remarque principalement au niveau du cockpit arrière. La banquette est fixe avec une assise trois places qui se relève pour accéder à la batterie où ranger le matériel de sécurité. Cette partie désormais intégrée dans la structure du pont est beaucoup plus conviviale et esthétique qu’auparavant. Sinon, le leaning-post est toujours aussi étroit pour accueillir confortablement deux personnes mais son dossier se relève pour offrir un coffre supplémentaire. Le tableau de bord est spacieux mais le pare-brise manque toujours d’un peu de hauteur pour que l’on soit totalement protégé du vent. L’instrumentation siglée Yamaha nous rappelle la provenance de la mécanique et la commande du trim est toujours aussi mal placée pour être actionnée avec la précision nécessaire. Un coffre accessible juste en dessous de la barre permet d’accéder à la direction et de recueillir du petit matériel. Le plus grand rangement se situe bien sûr sous l’immense bain de soleil avant, mais il manque malheureusement un vérin pneumatique pour soutenir le capot en position relevé. Cet endroit nous dévoile les nombreux renforts qui témoignent des capacités de résistance de la coque. Un autre petit coffre logé dans la pointe avant permettra de contenir l’ancre et sa chaîne. Cela dit, il serait bien de prévoir un davier pour faciliter la manœuvre du mouillage…
Très facile de prise en main, surtout avec cette puissance modérée, le D.570 déjauge instantanément, avec le plein et deux personnes à bord, au terme d'une légère phase de cabrage. Le semi-rigide italien attaque le clapot du lac de Côme sans projeter le moindre embrun à bord. Cette aptitude provient sans aucun doute des nombreuses virures présentes sous la coque et de l’étrave particulièrement relevée. A pleine vitesse, soit à près de 28,5 nœuds, un V un peu plus affiné aurait sans doute permis de croiser plus confortement les vagues. Même en brutalisant ce semi-rigide, en le balançant sans ménagement dans de multiples virages serrés, il conserve un comportement très sain. Compétitif à l'achat et très économique à l’usage, ce "nouveau" D.570 confirme, en action, son très bon rapport prix/prestations.
En mer
L’essai de ce pneumatique s’est en fait effectué près de son lieu de naissance, au nord du Lac de Côme. Un endroit qui pourrait paraitre dénué de tout intérêt pour tester une carène de semi-rigide… Pourtant, un vent montagneux de près de 30 nœuds a pratiquement réussi à reproduire les conditions que l’on peut trouver en mer. Le confort reste appréciable jusqu’à 20 nœuds, mais à plus grande vitesse, il sera préférable de se maintenir debout pour amortir les chocs. Proposé avec une version package de 70 chevaux, le D.570 présente une performance honnête mais sans prétention qui sera quand même un peu juste pour pratiquer des sports nautiques.
Au Ponton
Du fait de son nouveau dessin, harmonisé avec celui du capot moteur, ce semi-rigide de 5,70 m est plutôt très agréable à regarder. Par rapport à l’ancien modèle, toute la partie arrière a été revue avec une extension en polyester qui se prolonge sur la partie supérieure des flotteurs. Deux demies plates-formes de bain avec échelle intégrée sont disponibles en option (à notre avis indispensables) au prix de 819 €. La sellerie se marie bien avec la couleur des flotteurs mais elle nécessiterait un meilleur système de fixation, lui évitant de s’envoler en navigation rapide. Par mesure de simplicité et de robustesse, le leaning-post individuel est contre-moulé dans la structure du plancher.