Essai Selva D 680 Evolution Line

Un puncheur dévoué

Monté avec le 150 XSR, version boostée du Killer Whale, le D.680 ne manque pas de punch ! Pour autant, il n'oublie pas sa vocation familiale. Bain de soleil, places assises et coffres ne manquent pas pour les escales farniente. Léger et donc facile à transporter ou à mettre à l'eau, il demeure un modèle phare de la marque.

Texte et photos Philippe Leblond


 42 090 € avec Selva Killer Whale 150 XSR 4T (tarif 2016)
 6.75 m
 12
 41,3 nds
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Essai paru le 11/08/2016



Si l'on voulait ne pas y mettre les formes, on dirait que le D.680 ne date pas d'hier. C'est vrai qu'il a quelques années de carrière derrière lui. Une carrière qui dure justement parce qu'il reste un modèle bien placé, tant en longueur qu'en prix. Sous la barre des sept mètres, donc non concerné par les droits de navigation, et très attractif en termes de tarif car bénéficiant de la politique de vente en packages "Selva & Selva". Avec, sous le capot, une mécanique d'origine Yamaha… Donc, pas mal d'atouts. Et même si sa largeur excède un peu le gabarit routier, légèrement dégonflé, il a le droit de sillonner les routes.

*Au ponton*
Malgré ses flotteurs de diamètre imposant, le D.680 réserve une surface de pont appréciable. Ainsi, le chantier italien a pu jouer la carte du confort, sans perdre de vue des impératifs tels que la facilité à se déplacer de la poupe à la proue, ou l'importance d'un bon volume de rangement. Il est un fait que les passavants sont larges (30 cm), qu'il y a de l'espace entre la console et les coffres (quand la rallonge de bain de soleil n'est pas à poste), que les plats-bords antidérapants sont généreux, que le roll-bar est élevé, permettant de passer dessous sans trop courber l'échine. Bref, on peut bouger à bord sans jouer les contorsionnistes, tout en profitant d'un poste de pilotage biplace. L'accès aux petites plates-formes de bain est plus délicat, mais dans le cas où le bateau est équipé du roll-bar (une option montée sur notre exemplaire d'essai), il est assez facile en prenant appui sur lui, de passer par les larges plats-bords.

Conçu pour partager en famille ou entre amis les loisirs nautiques, le D.680 propose un nombre de vraies places assises record (entre 8 et 10) pour un semi-rigide de sa longueur. Notamment grâce à la petite banquette biplace, au dos du leaning-post. Par contre, on sera un peu déçu de ne pas trouver, même parmi les options, une table ou une tablette afin de mieux profiter des pauses pique-nique, ou un mât de ski pour les séances de glisse tractée. Pour ce qui est du poste de pilotage, outre le fait qu'on peut s'y tenir à deux, derrière une console protégeant bien, son tableau de bord est apte à intégrer une petite sono avec dock pour le branchement d'un smartphone, ou un petit combiné GPS-sondeur. A moins que vous ne préfériez le fixer sur étrier, derrière le pare-brise… En revanche on déplore certains détails que le chantier devra faire évoluer à plus ou moins court terme, pour rester dans le coup. Nous pensons à la liste restreinte d'équipements en option, l'absence de vide-poches, les nables de cockpit en plastique, les saisines en corde de nylon qui "brûlent" les mains, les charnières de coffres saillantes représentant un risque pour les pieds nus, ou bien encore la console dont la face postérieure verticale avec laquelle vos genoux peuvent faire connaissance dans la mer formée… Certes, le D.680 reste d'un bon rapport qualité/prix, mais il ne faudra pas tarder à adopter des finitions plus poussées, car la concurrence progresse.

*En mer*
Au large du Lavandou, sous un mistral de 5 beauforts et sur des creux de 50 à 70 cm, le D.680 met le pilotage à contribution. Propulsé par le très nerveux 150 XSR, il passe d'une vague à l'autre avec brio, mais réclame un minimum de vigilance si l'on veut maintenir un rythme élevé. Au-dessus de 4 500 tr/min aux abords des 35-40 nœuds et au-delà, à lège, il se montre sensible à la mer et au vent par le travers, avec quelques petits coups de raquettes (rebonds d'un flotteur sur l'autre) qui incitent le pilote à modérer son ardeur. De la même manière, à la recherche de la vitesse maxi et sous l'effet d'un trim positif, la carène amorce un roulis qu'il faut savoir contenir. Un exercice rendu un peu délicat en raison d'une commande de gaz très ferme, difficile à doser. Sans doute un montage à peaufiner… Mais, entre 3 500 et 4 500 tr/min, la plage de régimes idéale pour la croisière avec des vitesses comprises entre 24 et 34 nœuds, l'ensemble Selva se montre très docile et agréable à barrer, passant sans encombre dans le clapot cassant. Sur le plan de la consommation, le Killer Whale 150 XSR (version pimentée du 150), dont on sait qu'il développe une bonne poignée de chevaux supplémentaires (Selva parle d'une quinzaine) se montre relativement sobre, signant des rendements de 1,04 m/l et 0,93 m/l aux vitesses susnommées. De surcroît, l'importante capacité du réservoir fixe (250 litres !) autorise une autonomie longue distance.

Vif et plaisant à piloter, à condition de ne pas trop accélérer en sortie de courbe (ventilation en virage serré), le D.680 peut largement se contenter du 150 XSR, d'autant que les 41,3 nœuds que nous avons obtenus avec ce bateau, en pleine saison de location (antifouling et coque un peu sale), en valent pas loin de 45. Pas besoin donc de passer commande du Grey Whale de 200 ch, à moins de couver des gênes de pilote offshore ! D'ailleurs, le premier package, avec le Killer Whale 150 suffira bien, même pour les navigations en famille.



photo Selva D 680 Evolution Line


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