Le 540 Evo sait apprivoiser les vagues, pour passer confortablement, malgré sa taille modeste. Programme familial oblige, il se plie aux impératifs du temps passé au mouillage avec banquettes et solariums. Reste quelques détails perfectibles…
Texte et photos Philippe Leblond
Longueur | 5,35 m |
Largeur | 2,43 m |
Diam. maxi des flotteurs | 62 cm |
Nbre de compartiments | 5 |
Puissance maxi | 115 ch (84,6 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 70-100 ch |
Poids sans moteur | 340 kg |
Rapport poids/puissance | 6,6 kg/ch (avec le moteur de l’essai) |
Nombre de personnes | 8 |
Couchage | 0 |
Charge utile | 900 kg |
Matériau flotteurs | CR/CSM Orca 1 100 décitex |
Capacité carburant | 90 l |
Catégorie CE | C |
Constructeur | Selva Marine (Italie) |
Importateur | Sébastien Chevalier (83 – Les Issambres) |
Droits annuels sur la coque | exonéré |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | exonéré |
S’il n’est pas avare de nouveautés, le chantier de Côme n’oublie pas de « recycler » ses anciens modèles. Avec son appellation « Evo », le D.540 n’est autre qu’un membre depuis longtemps titulaire de la gamme « Evolution Line ». Sans trop en faire – notez sa sobre élégance – il s’actualise lentement mais sûrement afin de conserver son statut de semi-rigide d’entrée de gamme pour la famille, face à une concurrence nombreuse. En effet, dans cette série Evolution Line qui s’étend en 13 modèles de 4,74 m à 9,60 m, le 540 est le troisième en partant du bas. Embarquons pour détailler son plan de pont…
Au ponton
Première constatation, le D.540 Evo possède certainement l’un des plus grands solariums dans sa catégorie : avec son extension (livrée de série), il se déploie sur 208 x 160 cm ! A l’arrière aussi, il est possible, dans une moindre mesure, de s’offrir une séance UV en partie allongé, grâce au dossier de banquette qui peut s’abaisser vers le moteur. La rallonge de bain de soleil avant peut se stocker dans le grand coffre avant, où elle sera plus au sec que dans la soute arrière qui ne possède pas de caillebotis pour isoler les affaires du fond de coque. Autre point remarquable de l’agencement de ce Selva, le siège pilote distinct de la banquette arrière. Cette dernière peut accueillir trois passagers, tandis que le leaning-post est monoplace. On gagne ainsi une place assise, là où sur nombre de semi-rigides de cette longueur le pilote prend place sur la banquette arrière. Le D.540 ajoute également une place assise sur l’avant de la console, ce qui porte à cinq le nombre de vraies places assises. Il est aussi possible de faire naviguer deux passagers supplémentaires, assis sur les flotteurs, ceux-ci se tenant à la main courante de la console.
Le choix d’un poste de pilotage monoplace, en position centrale, permet d’obtenir deux passavants de bonne largeur (32 cm), de part et d’autre de la console comme du leaning-post. Le dossier de banquette rabattable favorise l’accès à la plage de bain prolongée par deux petites plates-formes rapportées. Un passage en avant du bac moteur permet de se rendre facilement de l’une à l’autre. L’échelle inox télescopique est semi-encastrée et les taquets (fixes) sont bien placés pour faciliter l’amarrage. En l’absence du roll-bar optionnel, les larges plats bords antidérapants peuvent servir à embarquer à partir d’un quai de manière assez sûre. Bref, la facilité de circulation à bord de ce Selva est à souligner. Pour les manœuvres de mouillage, on note néanmoins l’étroitesse de l’ouverture du coffre à mouillage et la discrète delphinière en polyester, armée d’un taquet axial. Au rayon équipement, compte tenu de la destination du bateau, on déplore l’absence de douchette et de table pour le pique-nique, même sur la liste des options. Un coup d’œil au poste de pilotage permet de constater une ergonomie agréable (volant vertical à bonne hauteur, commande de gaz tombant bien sous la main, siège pilote bien dessiné), à ceci près que la console n’effectue pas de retrait au niveau des genoux, avec le risque de contact en mer formée.
Concernant la qualité de fabrication, on apprécie l’assemblage soigné des tubes en tissu Orca 1 100 décitex (type Hypalon) et le brillant du gel-coat. Par contre, dès que l’on s’assoie on déplore la fermeté de la sellerie (très mince), les saisines de flotteurs dures aux mains, les grilles d’aération de la soute arrière et les vide-vite en plastique, les fermoirs de coffres de qualité minimale… Cela n’empêche pas cet ensemble Selva d’afficher un bon rapport qualité-prix, son tarif étant très raisonnable au regard de ce qu’il offre. Précisons que le D.540 Evo est aussi proposé avec des flotteurs noirs, la sellerie adoptant des parements d’un gris un peu plus soutenu.
En mer
Après un premier essai infructueux pour cause de montage moteur trop élevé (ventilation intempestive de l’hélice), nous repartons à l’assaut du chronomètre, avec le moteur un trou plus bas. Cette fois-ci, la motricité est bien meilleure et nous gagnons deux nœuds au régime maxi, mais surtout deux secondes en accélération de 0 à 20 nœuds et une demie seconde au déjaugeage. Toutefois, malgré le caractère affirmé du Murena 70 version XSR (affûté au niveau de la cartographie d’injection), notre avis est que, pour 1 500 euros supplémentaires, le package avec le Selva Marlin XSR 100 ch vaudrait l’effort financier, car ce surcroît de puissance permettra de conserver son dynamisme au bateau au cas où l’on naviguerait avec un équipage nombreux (cinq ou six personnes et le matériel qui va avec). La bonne surprise lors de cet essai n’est pas venue des performances, somme toute ordinaires, mais du comportement du D.540 Evo et plus particulièrement du confort de sa carène dans le gros clapot formé par un tenace petit vent d’Est (force 3) accompagné de pluie, troublant la baie d’Hyères. Dans une mer hachée de 80 cm à un mètre, avec deux personnes à bord et la moitié du plein de carburant (30 litres sur les 60 du réservoir standard), le Selva s’en est tiré avec les honneurs. Stable, malgré un cabrage sensible lors du déjaugeage, sa carène s’est montrée habile à amortir les impacts, franchissant les vagues en souplesse et sans mouiller son équipage, que ce soit mer de face, de travers ou d’arrière. Un très bon point pour un semi-rigide de ce gabarit. A l’aise dans ces conditions même à vitesse élevée, il a enchainé les virages de toutes sortes avec aisance, malgré encore un restant de ventilation lorsqu’on braquait court. Déjà juste pour cette motorisation, la capacité du réservoir standard sera nettement insuffisante pour une puissance plus élevée. Nous recommandons vivement d’opter pour le réservoir optionnel de 90 litres (1 219 €) surtout si le ski nautique est programme.
Qualité de réalisation
Comportement
Performances
Equipement
Adéquation programme
Rapport qualite/prix
Modéle | Tempest 530 Open | 53 Classic | Sunrider 550 |
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Marque | Capelli (Italie) | BSC (Italie) | Bombard (France) |
Imporlation | Yamaha Motor France (95 – Saint-Ouen l’Aumône) | Réseau de revendeurs | Réseau de concessionnaires |
Longueur | 5,32 x 2,21 m | 5,30 x 2,50 m | 5,50 x 2,18 m |
Nb de personnes | 9 | 10 | 11 |
Matériau flotteur | CR/CSM | CR/CSM | CR/CSM |
Prix | 25 330 € avec Yamaha 70 ch | 21 960 € (sans moteur) | 11 760 € (sans moteur) |
Vitesse maxi | 33,6 nds à 5 900 tr/min |
Vitesse de croisière rapide | 25,1 nds à 4 500 tr/min |
Vitesse de croisière economique | 17,8 nds à 3 500 tr/min |
Temps de jaugeage | 4,3 secondes |
Accélération de 0 a 20 nds | 8,5 secondes |
Vitesse minimale d’hydroplanage | 12,1 nds à 2 700 tr/min |
Consommation en usage courant (estimation) | 7 l/h |
Autonomie en usage courant (estimation) | 7 h 45 min (rés. 60 l) |
Hélice de l'essai | 3 pales alu |