… les amateurs de pêche, de chasse ou de plongée sous-marine. Car, c’est à eux que s’adresse en priorité le 600 Pro, avec un cockpit spacieux et fonctionnel pour ce type d’activité qui requiert de l’espace libre. Autre point fort : des performances assez bluffantes au regard de la motorisation.
Texte Philippe Leblond – Photos Philippe et Nicolas Leblond
Longueur | 5,99 m |
Largeur | 2,59 m |
Diam. maxi des flotteurs | 60 cm |
Nbre de compartiments | 5 |
Puissance maxi | 126 ch (171 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 80 à 100 ch |
Poids sans moteur | 460 kg |
Rapport poids/puissance | 6,2 kg/ch (avec le moteur de l’essai) |
Nombre de personnes | 14 |
Couchage | 0 |
Charge utile | 0 kg |
Matériau flotteurs | CR/CSM Orca 1 100 décitex |
Capacité carburant | 135 l |
Catégorie CE | C |
Constructeur | Selva Marine (Italie) |
Importateur | Sébastien Chevalier (83 – Les Issambres) |
Droits annuels sur la coque | exonéré |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | exonéré |
Le 600 Pro s’inscrit au centre d’une gamme qui comporte six modèles allant du petit 430 (4,33 x 1,98 m), avec console jockey ou barre franche, à l’imposant 800 (7,98 x 2,99 m qui offre une surface libre de cockpit remarquable. Cette série Pro dispose, bien sûr, de flotteurs en Néoprène/Hypalon Orca, mais fait appel à un cockpit contremoulé qui n’offre pas la liberté d’agencement des semi-rigides à plancher bois (nous pensons notamment aux RIBs anglais). Néanmoins, grâce à sa largeur importante (2,59 m) pour un 6 mètres, le 600 Pro dispose d’une surface « utile » appréciable, qui devrait satisfaire les pratiquants de pêche ou de plongée, toujours désireux de ne pas voir le pont encombré. Voyons si cela se vérifie en mettant le pied à bord…
Au ponton
Sujet d’étonnement : lorsqu’on regarde la fiche technique du 600 Pro, on lit largeur : 2,59 m. Très attentif au marché français, Selva Marine et plus largement les fabricants italiens de semi-rigides s’en tiennent généralement, pour les modèles de moins de sept mètres, à notre gabarit routier, soit 2,55 m. Tant il est vrai que de nombreux pratiquants français utilisent une remorque. Dans le cas du 600 Pro, il faudra légèrement dégonfler les flotteurs afin d’être en règle aux yeux de la maréchaussée. Pour le reste, ce Selva à l’aménagement spartiate ne surprend guère. Léger (460 kg sans le moteur et les accessoires de pont, soit d’un poids estimé à 700-750 kg prêt à naviguer), et donc facile à hisser sur la remorque, il est néanmoins bien assis sur l’eau avec ses flotteurs de gros diamètre, assurant une stabilité latérale qui devrait combler pêcheurs et autres plongeurs qui pourront se déplacer ou s’équiper à bord sans craindre de perdre l’équilibre. Autre motif de satisfaction, le pont, spacieux et peu encombré, si ce n’est par le poste de pilotage composé d’une console centrale et un leaning-post. Le 600 Pro fait l’impasse sur la banquette arrière et sur un éventuel solarium, au bonheur des utilisateurs actifs, susnommés. Les déplacements à bord sont donc facilités, et sûrs, grâce à l’espace au sol, aux passavants de largeur correcte (26 cm) et à l’antidérapant en pointe de diamant moulée. La plate-forme de bain est sensiblement plus généreuse que celle des semi-rigides de même catégorie. Par contre, pour la baignade, il faudra remonter à la force des bras, par les passages plongeurs situés à mi longueur des flotteurs. A moins d’avoir recours à l’échelle optionnelle…
On note avec satisfaction que les flotteurs sont renforcés sur leur partie supérieure par une bande d’Orca « Fabric Impression » de couleur noir mat, assurant une bonne adhérence tout en protégeant du frottement des fesses de l’équipage qui, faute de vraies places assises en nombre suffisant, s’en servira immanquablement de siège. Si le chantier a opté pour des saisines en corde tressée (ce dont on se félicite), leur matériau agressif n’est pas des plus agréables aux mains. Par mer formée, on sera bien inspiré d’enfiler des gants ! Côté rangement – généralement le point faible des semi-rigides de gamme Pro, ou HD, ou Work ou Club… - le Selva assure. Il y a bien sûr la cale arrière, bien que dépourvue de double fond. Il y a aussi l’intérieur du leaning-post, celui de la console (contenant la batterie), le coffre à mouillage, cloisonné, et surtout la belle cale située au sol, entre la console et le coffre avant. Celle-ci pourra, à la demande, être équipé en vivier avec alimentation d’eau de mer. Un point véritablement positif aux yeux des pêcheurs. Lesquels feront sans doute la moue en découvrant l’exigüité du tableau de bord. Difficile en effet – non pas d’intégrer, c’est impossible – de monter un combiné sur étrier, dans la mesure ou le bord supérieur du tableau est incliné. On paye là le positionnement de boîtier de commandes, fixé dans une encoche dédiée. Une bonne chose pour ne pas empiéter sur le passavant tribord, mais cela condamne la seule possibilité qu’il y avait d’intégrer un GPS-sondeur de moyenne dimension… Toujours concernant le poste de barre, les commandes et l’assise du leaning-post seront un peu basses pour un pilote de haute stature, et le pare-brise peu protecteur laissera passer le flux d’air frais sur le haut du corps lors des sorties par météo défavorable.
Simple dans sa conception, mais plutôt soigné dans ses finitions (les tubes sont vraiment proprement assemblés), le 600 Pro s’affiche à un prix package attractif qui devrait équivaloir à environ 17 000 € sans moteur.
En mer
Sans disposer de la puissance maxi proposée en package par le chantier (115 ch), notre 600 Pro d’essai, équipé d’un Selva 100 ch, s’est révélé à la fois vivant à la barre et performant. Très performant même… Cela faisait longtemps, chez Pneu Mag, que nous n’avions pas atteint les 40 nœuds sur un semi-rigide de 6 mètres avec « seulement » 100 chevaux, même si c’est probablement 115 étant donné le traitement « XSR » (cartographie d’injection revue à la hausse). Un résultat d’autant plus intéressant que cela permet de disposer d’allures de croisière élevées. Ainsi, aux régimes de référence que sont 3 500 et 4 500 tr/min, les vitesses stabilisées sont respectivement de 21,5 et 30 nœuds. En l’absence de la fonction débitmètre, nous ne sommes pas en mesure de vous fournir les consommations et les rendements, mais ces derniers s’annoncent flatteurs. Et, fort d’une capacité en carburant importante (135 mitres), l’autonomie devrait être assez exceptionnelle. Selon nos estimations, elle devrait largement dépasser les 200 milles. De quoi espacer les stops au poste de carburant, une chose surtout appréciable en haute saison, où il n’est pas rare d’y constater des files d’attente. Un avantage aussi lorsqu’on planifie une longue navigation dans des zones où les possibilités de ravitailler sont rares… Les amateurs de pêche ou de chasse sous-marine qui naviguent beaucoup et souvent loin, apprécieront.
C’est dans la baie d’Hyères que nous avons pu prendre les commandes du Pro 600. Un clapot d’environ un demi-mètre et une brise de force 2-3, par une température atmosphérique de 15° nous attendaient. Avec deux personnes à bord, et deux tiers du plein d’essence, le tandem Selva s’est montré pêchu, réactif, et sûr à barrer. Absence de roulis au régime maxi, malgré un réglage de trim généreux, pas de pompage (marsoin) non plus. L’assiette bénéficie d’un bon équilibre et la tenue de cap est rigoureuse, même avec le vent pas le travers. Après un déjaugeage marqué d’un cabrage modéré, l’accélération se poursuit, assez énergique, jusqu’au régime maxi de 5 700 tr/min. Le choix d’une hélice à pas long (21 pouces) explique qu’il manque 300 tr/min et l’excellente pointe de vitesse. Pour qui naviguera le plus souvent bien chargé (nombreux équipiers ou matériel lourd) il conviendra de monter une hélice plus courte (19 pouces) de manière à ce que le bateau « résiste » bien à la charge. Ou alors, peut être opter pour 115 ch… Par contre, même en équipage réduit, nous ne sommes pas partisans de choisir le package « spécial Italie » avec le Selva 40 ch XSR (sensé valoir 55/60 ch), car les allures de croisière réduiront comme peau de chagrin, et se traduiront par l’adoption d’un régime plus poussé source de niveau sonore plus élevé. Un mot tout de même sur les aptitudes marines de cette carène de 6 mètres qui se montre très sûre dans le passage de vague et plutôt confortable. D’ailleurs, plus l’allure est élevée, meilleur est le confort, sans toutefois pouvoir éviter quelques impacts secs. Malgré une direction trop démultipliée et une commande de gaz à câble manquant de précision, nous avons pu apprécier le comportement du 600 Pro dans les virages larges ou serrés, même si dans les seconds la motricité de l’hélice est prise en défaut, en relance, sous l’effet de la ventilation.
Qualité de réalisation
Comportement
Performances
Equipement
Adéquation programme
Rapport qualite/prix
Modéle | Navigator 610 | Patrol 600 Open | 600 Club |
---|---|---|---|
Marque | Brig (Ukraine) | Highfield (Australie/France) | Lomac (Italie) |
Imporlation | Hica Boat (13 – Marseille) | Groupe YB (29 – Gouesnou) | Stélie Nautic + revendeurs |
Longueur | 6,10 x 2,30 m | 6,00 x 2,46 m | 5,95 x 2,33 m |
Nb de personnes | 10 | 12 | 16 |
Matériau flotteur | CR/CSM | CR/CSM | CR/CSM |
Prix | 14 576 € (sans moteur) | 23 988 € (sans moteur) | 18 300 € (sans moteur) |
Vitesse maxi | 40,3 nds à 5 700 tr/min |
Vitesse de croisière rapide | 30,0 nds à 4 500 tr/min |
Vitesse de croisière economique | 21,5 nds à 3 500 tr/min |
Temps de jaugeage | 4,6 secondes |
Accélération de 0 a 20 nds | 5,7 secondes |
Vitesse minimale d’hydroplanage | 13,5 nds à 2 500 tr/min |
Consommation en usage courant (estimation) | 9 l/h |
Autonomie en usage courant (estimation) | 13 h 25 min |
Hélice de l'essai | 21’’ alu 3 pales |