Essai Selva D 680 Evolution Line

La bonne affaire !

Esthétique, doté d'un équipement complet, ce semi-rigide construit en Néoprène-Hypalon possède toutes les qualités pour s'imposer sur un marché devenu hyperconcurrentiel. Sa conception de type familiale, alliée à un comportement marin homogène, son prix attractif, sont aussi des atouts qui joueront en sa faveur au moment du choix.

Texte et photos Philippe Leblond


 41 370 € avec Selva 150 ch 4T (tarif 2016)
 6.75 m
 12
 39,4 nds avec Selva 150 ch 2T
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Paru dans le Pneumag n° 49 Septembre/Octobre 2005




En présentant, au dernier Salon de Gênes, sa toute nouvelle gamme « Evolution Line », Selva a capté l'attention de tous, visiteurs, comme spécialistes… Cinq modèles du 490 (4,85 m) au 800 (8,01) qui ont fait forte impression. D'abord grâce à un effet de gamme harmonieux – chaque modèle étant une subtile déclinaison de l'autre – mais aussi par une présentation élégante : gel-coat de belle qualité, assemblage des flotteurs soigné, correspondance graphique du tube et du moteur… Bref, un sans faute ! Cette cohérence visuelle étant, bien sûr, renforcée par le fait que le moteur est de la même marque que le bateau. Le 680 est le deuxième modèle en partant du haut. Un beau semi-rigide au flotteur blanc souligné d'une bande antiragage à deux tons, bleu marine et gris pâle, reprenant les couleurs du capot et de l'embase du hors-bord. En l'occurrence, nous devons préciser que le bateau qu'il nous a été donné d'essayer était équipé du Selva 150 ch 2-temps à injection directe, propulseur qui n'est pas disponible en France. Jusqu'à nouvel ordre, le seul package proposé dans l'Hexagone se contente du 115 ch 4-temps…Nous n'avons pas eu pour autant le cœur à laisser passer cet essai ! Ce dernier nous a révélé, à la lumière des performances enregistrées avec le V6, que le 4 cylindres devrait parfaitement suffire dans le cadre d'une utilisation familiale, ce qui constitue la destination première du D.680. Pour bien connaître le 115 ch 4T, d'origine Yamaha (comme l'essentiel de la gamme du motoriste italien), on devrait pouvoir facilement tabler sur 30 nœuds de vitesse maxi en charge. Forts du 150 ch 2T à injection directe haute pression (encore un Yamaha aux couleurs de Selva), nous avons frôlé les 40 nds (39,4) malgré des flotteurs sous gonflés et un plan d'eau pas idéal (mer par le travers). Une démonstration convaincante de la vélocité de cette coque en V évolutif, qui parvient à hydroplaner en seulement 3''3 grâce au brio du 2-temps. L'homologation à 200 ch laisse entrevoir un comportement vraiment sportif ! Toujours est-il que le 150 ch, le D.680 se montre vif à la barre, fidèle à son cap et précis dans ses trajectoires. Les virages sont négociés sans crainte, même à haute vitesse, avec néanmoins l'obligation de se cramponner car la carène accroche bien et la gîte intérieure est modérée. L'absence de ventilation de l'hélice, même dans les virages très serrés, permet de ressortir rapidement des courbes. Ce qui témoigne d'un montage moteur plutôt « sage ». Le guidage de l'étrave reste parfait, même lorsqu'on remet les gaz sans discernement. En ligne droite, la vitesse maxi est rapidement atteinte, et la bonne « réponse » du 2-temps pousse à s'amuser dans le restant de houle qui vient à notre rencontre Quelques petits sauts de vague vont nous montrer que l’équilibre général est bon, avec cependant un peu de légèreté du nez qui, face à un vent fort, peut obliger à « rendre la main ». Mais, il est vrai que nous n’étions que deux à bord… Le passage dans le clapot, bien que correct, n’est pas des plus confortables. à cette occasion, on constate le sérieux de la construction Selva, avec une rigidité structurelle évidente, et l’absence de vibrations parasites (les couvercles de coffres sont munis de joints de caoutchouc) lors des impacts sur la mer. L’utilisation du trim est nécessaire pour bien faire vivre la carène, mais l’obtention de la vitesse maxi n’entraîne aucun mouvement de roulis, même avec un réglage franchement positif. De retour ou port, on apprécie la stabilité à l’arrêt, la moitié arrière des flotteurs reposant bien sur l’eau.

Sur le plan de la conception, le D.680 se situe à mi-chemin entre les modèles italiens très équipés, très « polyestérisés », et ceux plus traditionnels, où le tube est laissé libre de tout appendice moulé. Ainsi, la poupe est-elle dépourvue de plate-forme de bain, Le moteur, comme l’échelle pliante, étant directement fixés sur le tableau arrière. Deux petits marche pied, antidérapants, sont moulés de part et d’autre du bac moteur. Le module polyester intègre le dossier de la banquette et les hiloires, qui servent de support aux taquets inox, s’ouvrent en deux petits coffres à amarres. Ceux-ci peuvent être aussi utilisés comme vide-poches par les passagers de l’arrière qui peuvent prendre place à quatre sur la banquette. Le nable de carburant est bien placé, à l’aplomb du bac moteur. C’est à cet endroit que le câblage moteur part sous le plancher. Le grand coffre qui sert de support à la banquette arrière abrite, comme souvent, la batterie, le réservoir d’huile et la pompe de cale. On y voit aussi traverser les tuyaux des deux gros vide-vite assurant la vidange du cockpit, mais il reste beaucoup de place pour ranger du matériel. Le pont, les sièges, les coffres et la console sont moulés d’une seule pièce, ce qui facilite l’entretien et accroît la rigidité. En parlant de sièges, celui qui se trouve au dos du leaning-post est réellement de trop. Il est quasiment impossible de s’y installer en présence des occupants de la banquette principale. Il eut été préférable d’exploiter cette place avec une table de pique-nique, rabattable le long du leaning-post, ce qui aurait permis de reculer un peu ce dernier pour ménager plus de place au pilote, un peu à l’étroit derrière son volant. Son seul mérite est de servir de support à l’extension du bain de soleil arrière (option) dont les dimensions sont plus modestes que celles du solarium avant (160 x 80 cm contre 205 x 146 cm).

à bord de ce semi-rigide, les rangements sont légion puisqu'on en trouve encore sous le leaning-post, la console (avec son siège frontal), et bien sûr le solarium de proue auquel on accède par deux passavants de 30 cm de large en esquivant la main courante de console. Les deux grandes cales ferment à clé. Autre point positif : la baille à mouillage n'est pas couverte par le matelas. Cela facilite le travail au moment de jeter ou de remonter l'ancre. Un crochet de blocage du couvercle est toutefois désiré afin qu'il évite de battre en navigation. Le nez du bateau est doté d'un large mais discret socle en polyester qui supporte le taquet et le petit davier discrètement intégré dans une « niche ». On apprécie également les saisines classiques (cordage de Nylon), interrompues à mi-longueur pour faciliter la descente à l'eau. Le tableau de bord est généreux, offrant toute la place nécessaire à l'intégration d'aides électroniques à la navigation. Soulignons aussi la présence, à portée de main, d'une boîte à gants étanche. La finition générale ne prête pas le flanc à la critique. La sellerie, entre autres, comporte une mousse ferme et entièrement déhoussable. Des détails que l'on apprécie d'autant que le prix de l'ensemble, bateau et moteur, reste compétitif. .



photo Selva D 680 Evolution Line


photo Selva D 680 Evolution Line


photo Selva D 680 Evolution Line





Conclusion
Il ne fait pas de doute que le D.680 possède les atouts pour réaliser une belle carrière dans le registre du grand semi-rigide familial. Sa présentation est flatteuse, son plan de pont savère à la fois fonctionnel et convivial, et ses qualités dynamiques à la hauteur. Sa liste d’options permet de compléter un équipement de base tout à fait correct, sans pour autant se ruiner. La présence d’un moteur Selva d’origine Yamaha, à la mécanique éprouvée, est un atout supplémentaire, d’autant que le prix package est tout à fait alléchant, pour un semi-rigide de cette taille construit en Néoprène-Hypalon.




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