Nous avons publié l'essai du 650 Silverline dans notre numéro 47. Peu de temps après, sa carène recevait de profondes retouches. Nous avons depuis eu l'occasion de le reprendre en main, ainsi modifié. Le changement a porté ses fruits. La bête s'est réveillée !
Texte Philippe Leblond. Photos - Philippe Leblond et Philippe Dureuil
Ce robuste semi-rigide a inauguré la série Silverline, une gamme que le chantier de français a voulu plus « plaisance », afin de diversifier sa clientèle essentiellement composée des administrations (Marine Nationale, Police, Douanes…). C'est bien sûr le 650 RIB UM qui a servi de base au Silverline. Ce changement d'identité n'a donné lieu qu'à des évolutions discrètes avec en premier lieu une poupe refondue marquée par la création d'une banquette arrière moulée en polyester noir, comme celui de la coque, du plancher et de la console. « Noir c'est noir ! » chantait Johnny, et effectivement, hormis le gris de la sellerie des discrets coussins de la banquette arrière et des coffres avant, ou le jaune du logo, on ne relève pas d'autres coloris. L'impression visuelle dégage une certaine force, et confirme à coup sûr l'identité 4x4 des mers qu'affectionne Sillinger. Le caractère sérieux et complet du tableau de bord conforte cette image du semi-rigide fait pour les longues randonnées, ce que lui autorise son réservoir de 200 litres. Pour peu que l'on choisisse un 135 ch, voire un 115 ch, l'autonomie est vraiment importante. Avec la puissance maxi, soit les 200 ch du bateau que nous avons pris en main, le 650 Silverline est encore capable de croiser pendant plus de huit heures ! Voilà qui cadre bien avec la certification B, dans l'optique de se concocter un programme hauturier. à cet égard, le choix des bolsters n'est pas innocent. Les clients du 650 Silverline, c'est écrit, seront des « bouffeurs de milles.
C’est le type même de canot qui n’est pas juste là pour faire beau dans la marina mais pour naviguer, quelle que soit la météo… Les supports de cannes témoignent aussi d’un bateau multi usage pour propriétaires hyperactifs. La circulation aisée autour de la console, et jusqu’aux apparaux de mouillage (pas de solarium sur le chemin !), les nombreuses prises qu’offrent les mains courantes et les bolsters du pilote et du copilote témoignent d’un esprit ou le fonctionnel prend le pas sur l’esthétique. Encore que, les équipements avec leur inox brillant et leur gel-coat noir aient une certaine « gueule ». C’est lors du Raid A vos Marck, que nous avons eu l’occasion de prendre en main, pour un petit run de quelques milles seulement, cette nouvelle carène. Précisons que celle-ci équipait un 650 RIB UM et non un Silverline. Peu importe, vu la proximité des deux modèles, le test a tout de même une certaine valeur. Connaissant bien la carène précédente, qui avait tendance à coller à l’eau et nécessitait un réglage de trim franchement positif pour se mettre à vivre, la nouvelle épure (nouveaux bouchains plus accentués, virures redessinées, quille en V plus marqué sur toute la longueur, flaps fixes plus larges et plus épais) donne tout de suite la mesure d’un tempérament nettement plus joueur. Et bien que le 200 ch Verado qui équipé le bateau du raid soit un 4-temps particulièrement vif, le 200 ch Optimax (2-temps) n’est pas en reste dans ce domaine. Donc, le vrai plus en matière de comportement, il est dû à la nouvelle carène. Et ce n’est pas tant dans les chiffres des performances (la vitesse de pointe 46,7 nds est quasiment la même que celle que nous avions atteinte avec le 200 ch Optimax, avec un monté trop bas il est vrai, mais c’était encore le cas du Verado sur la nouvelle carène) qu’il faut chercher l’avantage de cette évolution, mais dans le « feeling » bien meilleur que procure la barre et la plus grande agilité de la carène à négocier les vagues (un bon mètre de houle de face). Voilà qui change tout !.