Essai Solent 690

L'offshore attitude

Vitesse de pointe hallucinante, comportement sportif majuscule, plaisir à la barre intense, voilà le cocktail détonant qu'offre ce semi-rigide anglais. Sa carène est son trésor, mais le cockpit, doté de nombreuses places assises ergonomiques, met l'accent sur le partage, pour faire découvrir à tout l'équipage les sensations de l'offshore.

Texte et photos Philippe Leblond


 16 792 € sans moteur (tarif 2009)
 6.9 m
 12
 61,3 nds avec Mercury 250 XS Optimax 2T
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Paru dans le Pneumag n° 72 Juillet/Août 2009




La carène du Solent tranche l'eau comme un scalpel, dessinant des trajectoires à la précision chirurgicale. On ne se lasse pas, en effet, de goûter à cette prodigieuse efficacité, génératrice de sensations fortes, que ce soit en virages ou face à la vague. Un régal ! D'autant que le tableau arrière est occupé par le hors-bord le plus communicatif du marché, nous voulons parler du Mercury 250 XS Optimax, le roi des deux-temps, en termes de sportivité. Un V6 au son rageur, qui donne des frissons à chaque remise de gaz, distillant dans le juste tempo quelques doses d'essence calibrées pour animer cette lame aquatique qu'est le Solent. Pas de doute, les chevaux sont là, mais aussi, plus rare, la réactivité ! Reste que lorsqu'on privilégie la vitesse de pointe – ce qui est normal vu l'esprit de ce semi-rigide – on pénalise le déjaugeage. Cela explique le chrono très modeste du Solent pour parvenir au planning (plus de 5 secondes). Une hélice de 26 pouces, il faut l'emmener ! Mais, une fois qu'elle a vissé, l'accélération qui se faisait attendre, met tout le monde d'accord. Les chiffres du GPS sont soudain pris de folie, et l'on est stupéfait de voir avec quelle aisance le Solent monte dans les tours. L'impression de glisse est phénoménale, sans inertie… 40, 50, 60 nœuds. Encore une petite pincée de trim et c'est 61,3 nds (113 km/h) qui vont s'inscrire en cristaux liquides. Qui dit mieux avec 250 ch ? Dans le domaine strict de la plaisance, nous ne voyons pas… Car, le cocktail magique de cet ensemble tient essentiellement en un rapport poids/puissance record : 3 kilos par cheval ! Bien sûr pour dépasser les 60 nds, il faut rester très vigilant sur le volant et le trim car, même si la hauteur de montage moteur n'est pas extrême (+ 6 cm), elle n'est pas anodine, et un léger roulis accompagne nos runs les plus rapides. Mais, dans un usage moins poussé, le Solent s'avère très serein. Par exemple, en virage, quel que le rayon, la carène obéit au doigt et à l'œil, donnant envie de pousser l'accélérateur sans retenue, tandis que la gîte intérieure s'accentue, avec un grip énorme et sans ventiler. à vous le "grand huit" ! Pour apprécier la souplesse de cette carène, il est nécessaire de passer dans la vague au bon rythme, à savoir qu'elle peut se montrer plus confortable en augmentant sa vitesse. Par ailleurs, grâce à sa légèreté et à sa vélocité naturelle, le Solent est en mesure de signer des rendements remarquables (nous ne devrions pas nous tromper de beaucoup en donnant plus d'1 mille par litre à mi-régime). Au ponton, surprise, le Solent 690 se montre tout à fait stable. La raison en est toute simple : ses flotteurs touchent l'eau à l'arrière, contrairement à nombre de semi-rigides britanniques. Il est vrai aussi que l'angle de carène au tableau n'est pas si fermé qu'on pourrait le croire. Comme pour les autres semi-rigides de la marque, le 690 se contente d'un cockpit fonctionnel, laissant au propriétaire le soin de l'aménager à sa guise, à l'aide de sièges jockey ou classiques. Pas de solarium, ni de carré, ni d'échelle à bord de ce coursier conçu plus pour naviguer que pour se prélasser au mouillage. Par contre, l'un des points forts du modèle essayé est le nombre de vraies places qu'il propose : neuf en comptant le petit biplace intégré sur l'avant de la console ! Et disons quatre pour les sorties musclées (sièges jockey). Ces derniers sont bien conçus et sécurisants avec assise bien rembourrée, dossier et poignée inox pour permettre aux passagers de derrière bien se tenir. Leur assise bascule pour offrir un volume de rangement, qui s'ajoute à ceux de la banquette arrière (accès limité par le basculement insuffisant du dossier) et de la console. On peut y ajouter aussi le coffre situé au sol à l'avant et la baille à mouillage, fermés par des capots très résistants. S'il n'est pas des plus esthétiques, l'antidérapant à la silice garantit un bon grip. Les flotteurs, assemblés avec du tissu Orca chez le spécialiste anglais Henshaw, sont impeccables et pourvus de valves de surpression. Leur diamètre progressif dynamise la ligne du Solent et forme un creux de cockpit important, d'autant que le plancher en bois stratifié se situe très bas grâce à un réservoir d'essence très plat, épousant le V de la quille. L'abaissement du centre de gravité entre aussi en compte dans le bon équilibre du bateau. Et ce qui ne gâte rien, le Solent, avec moins de sept mètres, échappe à la taxe….



photo Solent 690


photo Solent 690





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