Avec le lancement de ce superbe semi-rigide, situé au cœur du marché, Arimar vient de frapper un grand coup. Le soin apporté au détail vient s'ajouter aux qualités intrinsèques du bateau pour faire la différence. Confort, esthétique, habitabilité, polyvalence, performances, c'est quasiment un sans faute. Et pour un budget compétitif !
Texte et photos : Philippe Leblond
Dans sa robe gris perle surmontée d'un élégant arceau polyester, le nouveau Sea Pioneer a vraiment fière allure. Si la silhouette est réussie, le tour de force tient aussi dans la qualité de la finition et surtout l'attention apportée à une foule de détails qui ont leur importance. Dans le domaine du semi-rigide, les Italiens ont souvent placé la barre assez haut dans l'ordre de la sophistication, mais l'on aura rarement rencontré un modèle de moins de six mètres aussi évolué. Parmi les détails marquants présents sur le Sea Pioneer 580, nous retiendrons la sellerie bien sûr. Entièrement déhoussable, et dotée d'une mousse particulièrement ferme (elle ne devrait donc pas se tasser avant de longues années), son originalité vient de la présence de coussins complémentaires fixés sur les flotteurs à l'aide de Velcro. Ces derniers, présents de part et d'autre de la banquette arrière, et tout autour du solarium, ajoutent encore au confort du bateau et à son élégance. Il y a aussi la qualité des coffres et autres bacs de rangement, la plupart dotés de vérins à gaz pour une ouverture sans effort, et enduits de gel-coat concourant à leur propreté et leur facilité d'entretien. L'étanchéité des coffres et des cales est assurée par le fait qu'ils sont tous partie intégrante du moule de pont : pas d'interstices laissant passer l'eau et un entretien simplifié lors du rinçage de ce dernier. Le moulage du pont joue également un rôle important sur le plan structurel en remontant assez haut sur la face interne des flotteurs. On notera aussi l'arceau polyester amovible pour faciliter le transport, et l'intégration de l'échelle de bain dans la plate-forme arrière. La barre siglée Arimar est une preuve supplémentaire de l'implication du chantier pour proposer un produit de qualité. Pour ce qui est de la conception générale, on ne peut que constater l'intention d'Arimar d'offrir un maximum de confort aux passagers. Si le nombre de places assises est assez limité, celles-ci sont de qualité. La large banquette arrière comporte trois places dont une assise relevable pour le pilote, lui permettant de s'adosser pour barrer en position semi-fléchie. La partie postérieure du cockpit est matérialisée par un important moulage en polyester incorporant des plats-bords dotés de taquets et de mains courantes, ainsi que deux bacs amovibles, l’un abritant la batterie sanglée dans son logement. La console excentrée vers tribord laisse, à bâbord, un large passage vers l’avant. En revanche, lorsque l’immense solarium (250 x 120 cm) est en place, il couvre la totalité de la partie avant du plancher. Il n’y a donc pas à hésiter : pour aller au mouillage, il faut nécessairement passer dessus. On arrive alors jusqu’au socle de proue, d’un dessin élégant, qui supporte un petit davier classique et un taquet. Toujours par souci d’esthétique, les poignées en caoutchouc ont remplacé les saisines. Ce que l’on peut regretter d’un simple point de vue fonctionnel… Terminons par le poste de pilotage. Si la console arbore un dessin et des proportions particulièrement élégants, elle s’avère un peu avare en surface pour ce qui est d’intégrer un GPS, un sondeur ou une VHF. Bien que le choix du moteur ne nous semble inadapté sur ce genre de bateau, l’Arimar s’est montré à son avantage. En dépit du manque relatif de punch du Honda au démarrage, et de son poids éléphantesque, une fois passé le cabrage prononcé au déjaugeage, le Sea Pioneer fait preuve d’un bon équilibre. Signalons toutefois une amorce de roulis lorsque le trim atteint une valeur nettement positive. On constate aussi un léger mouvement de marsouin, d’où l’importance de bien ajuster son correcteur d’assiette. Mais, rien de bien inquiétant… Pour le reste, le semi-rigide italien s’avère très réactif et amusant à piloter. Bien installé derrière la barre (sauf en position assise, où il se trouve un peu loin des commandes), le pilote prend un plaisir non dissimulé à enchaîner les virages, appréciant la docilité et la vivacité du bateau. On notera dans les virages les plus serrés, pris plein gaz, un léger manque de guidage de l’étrave, même avec le trim rentré. L’Arimar passe avec une glisse progressive avec une gîte intérieure modérée. Difficile, en revanche, de porter un jugement définitif sur son comportement dans la vague, l’Adriatique étant désespérément calme le jour de notre essai… Toutefois, sa facilité à couper le sillage des autres bateaux nous a semblé de bon augure à défaut d’être un test significatif.
Les 40 nœuds obtenus au régime maxi, malgré un hors-bord au rapport poids/puissance défavorable, témoignent d'un dessin de carène efficace au plan de la vélocité. Sa capacité à planer dès 2 600 tr/mn (13,5 nds) offre, par ailleurs, un éventail très large en ce qui concerne le choix d'une allure de croisière. Nous retiendrons, par mer calme, la valeur de 26,2 nds à 4 000 tr/mn, un régime auquel le moteur semble ronronner sans effort. Les amateurs de vitesse n'auront pas manqué de noter que la puissance maxi autorisée est de 150 chevaux… Avec un deux temps de cette puissance, la vitesse maxi ne devrait pas être éloignée des 50 nœuds. De quoi se faire respecter sur tous les plans d'eau ! .
Conclusion
Au moment de rendre les clés du nouveau Sea Pioneer, notre opinion est limpide. Ce semi-rigide, qui témoigne d’un raffinement rarement rencontré dans cette catégorie, nous a faits forte impression. La ligne est séduisante, la finition au top et surtout, la conception ne laisse aucune place à l’à-peu-près. Quant aux performances, malgré un Honda 130 ch décalé, elles sont plus que convaincantes. Affiché, de surcroît, à un tarif raisonnable, ce bel Italien fait valoir un super rapport prix/prestations.