Bénéficiant d'une finition soignée, ce semi-rigide s'inscrit dans une catégorie de taille qui lui permet d'affronter en sécurité une mer formée. Confortable pour les sorties en famille ou entre amis, il séduit aussi par son pilotage très vivant.
Texte et photos : Jacques Anglès
Préparé pour Pneu-Mag par la société Vision Nautic qui diffuse la marque en France, le Seapioneer 500 de notre essai est monté avec un 70 ch Tohatsu 4 temps correspondant bien à son programme familial. Cette puissance permet d'apprécier le plaisir de pilotage qu'il délivre, tout en restant parfaitement maîtrisable par un utilisateur sans grande expérience, comme nous pourrons en juger tout au long de cet essai. Mais avant d'en arriver là commençons par présenter ce nouvel Arimar, un des principaux fabricants italiens de pneumatiques, qui malgré sa relative jeunesse –seize ans– se flatte d'être le premier fabricant européen d'annexes, avec 22 modèles gonflables, à fond souple, semi-rigides ou à carène démontable. Le Sea Pionner 500 s'inscrit quant à lui dans la gamme "sport" du chantier, forte de sept modèles semi-rigides de 4 à 6,50 m, gamme que complète une série professionnelle de 4,30 m à 6,70 m. Au premier regard, le Sea Pioneer 500 révèle une apparence soignée, celui de notre essai étant en outre mis en valeur par un arceau arrière inox (optionnel) d'apparence très robuste. Le flotteur gonflable comporte cinq compartiments, avec des collages nets et un large liston en caoutchouc protégeant tout le pourtour, y compris les extrémités arrière, de forme hémisphérique. L'équipement "souple" est complété par quatre poignées de portage et des mains courantes de type sangle, autour du cockpit avant et au niveau de la banquette arrière. Côté polyester, la réalisation est tout aussi flatteuse avec un gel-coat très brillant et un bon anti-dérapant de sol, type "pointe de diamant". Des détails discrets signalent le soin apporté au design, tels que la cloison verticale du coffre-solarium avant avec encastrement médian où sont fixés le loquet de fermeture du capot et un pontet d'amarrage, une disposition qui évitera de se cogner sur ces accessoires agressifs. Autre bonne idée, les gouttières latérales de cockpit drainant l'eau embarquée vers les dalots d'évacuation arrière. La proue est dotée d'un large socle en polyester avec davier à rouleau en fonte d'aluminium et solide taquet inox. Même satisfaction en ouvrant les coffres : le grand capot du coffre de proue se lève sans le moindre effort grâce à deux vérins pneumatiques et, à l'arrière on découvre sous le capot de la banquette un filet à fermeture éclair où ranger au sec, papiers et accessoires personnels.
Ces volumes sont complétés par deux compartiments secs sous la console, le plus bas recevant en option un réservoir inox fixe, à adopter d'emblée vu ses avantages par rapport aux nourrices portables (de plus, les poids sont mieux répartis). Terminons cette revue de détail par la sellerie de skaï blanc surpiqué, elle aussi de belle facture. Bref, ce modèle collectionne les bons points, ce qui n'exclut pas quelques faiblesses : on apprécierait, par exemple, un vide-poche de console pour caler les accessoires personnels tels que lunettes de soleil ou téléphone portable (un manque dont souffrent d'ailleurs la plupart des consoles); autre exemple, le pare-brise très bas et donc peu protecteur. La première impression étant positive, reste à jauger le comportement marin. Contact ! Le Tohatsu 2 temps démarre impeccablement, sans être un modèle de discrétion au ralenti. Pas de problème pour les manœuvres de port, la proue ne montrant pas de propension à déraper. La sortie du port entre les pontons serrés confirme la bonne manœuvrabilité à petite vitesse et la position de pilotage est agréable, assise ou debout, le volant étant à la bonne hauteur. Une fois sorti de la bande des 300 m, je pousse la commande de gaz dans le coin, histoire de voir ce que la bête a dans le ventre. Hop ! déjaugeage éclair (à peine plus de 2 secondes), bien en ligne, avec un cabré assez net au début (rien d'étonnant, les deux passagers étant à l'arrière) et une reprise d'assiette immédiate. Le Tohatsu "pousse" bien et procure une vitesse de pointe légèrement supérieure à 31 nœuds, à laquelle le bateau se montre très sûr, même en le pilotant sans ménagement. En virage (surtout à gauche), il reste assez à plat, affichant un tempérament de "kart" légèrement survireur, très amusant pour le pilote mais moins confortable pour les passagers qui subissent plus la force centrifuge que sur un bateau s'inclinant franchement (mais, en balade, on n'est pas obligé d'enchaîner les virages serrés…). Ce caractère survireur reste très franc, avec un comportement assez "parlant" pour que le pilote ne soit jamais surpris; il faut vraiment pousser ce Seapioneer dans ses ultimes retranchements pour le faire partir en tête-à-queue.
Seule réserve, la direction est très ferme en sortie de virages serrés à droite (un montage un peu plus haut du moteur devrait atténuer cet effet). Compte tenu de ses qualités marines, ce Seapioneer supportera facilement un 90 ch (la puissance maximale autorisée) au tableau arrière, d'autant plus que le Tohatsu de cette puissance a le même poids que le 70 ch..
Conclusion
Doté de la motorisation 70 ch de notre essai, ce modèle peut être mis entre toutes les mains. Il a pour lui une réalisation soignée, un cockpit confortable au mouillage et en navigation, des rangements généreux et un pilotage vivant. Les flotteurs assez bas seront sans doute la cause de quelques rappels un peu secs dans la mer formée mais cette réserve ne compromet pas un jugement d'ensemble largement positif. à moins de 15 000 € avec son moteur, c'est un joli jouet pour partir à la découverte des criques ensoleillées.