Essai Arimar X-Pioneer 580

Très famille

Le nouvel Arimar ne fait pas mystère de ses intentions. Un seul regard suffit à comprendre où va sa priorité : grand solarium, nombreux rangements, belle banquette, plates-formes de bain… Bref, il ne manquera pas de séduire les pères de famille, d'autant qu'il est esthétique et performant.

Texte et photos Philippe Leblond


 12 046 € sans moteur (tarif 2007)
 5.84 m
 10
 41,3 nds avec Tohatsu TLDI 115 ch 2T
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Paru dans le Pneumag n° 60 Juillet/Août 2007




Ploemeur, Finistère. Dommage, l'éclairage mi-figue mi-raisin qui filtre d'un épais tapis de nuages ne met pas en valeur la jolieligne du dernier-né du chantier italien. élégant dans sa robe grise et blanche, le X-Pioneer 580, qui remplace le Seapionner de la même longueur, se signale comme tous les Arimar dont la dénomination commence par « x » (x-system), par son flotteur en PVC amovible. La carène en V profond est légèrement aplanie à la poupe par un discret patin de quille, tandis que les virures (deux de chaque bord) prennent naissance loin derrière une étrave aux entrées d'eau fines. Moins classique est le petit « rail » latéral (sorte de bouchain très marqué) qui n'est pas sans faire penser à celui des Bombard 600 et Avon 580. La sellerie blanche à liseré bleu marine, bien coupée et garnie d'une mousse ferme, ajoute une touche de classe indéniable, de même que l'arceau en polyester rejeté vers l'arrière et les saisines en forme de brides. Sur le plan pratique, nous préférons (nous l'avons souvent dit) la cordelette traditionnelle.La poupe est typique du savoir-faire italien, avec un moulage sophistiqué qui encadre la banquette de pilotage, servant de support à l'arceau et formant un seul tenant avec les bordés du cockpit qui remontent haut sur la face interne des flotteurs. Pour faciliter le transport et la manutention, l'arceau est monté sur des charnières permettant de le rabattre vers l'avant. Les parties planes sont toutes recouvertes d'antidérapant en pointe de diamant. Efficace. Notons, toutefois, le manque relatif de rigidité des couvercles de coffres, un peu minces à notre goût…Le grand bac moteur récupère l'eau acheminée de la double coque par une pompe de cale électrique. Dans le tableau arrière intérieur, percé de deux vide-vite à clapet guillotine, on trouve aussi le filtre décanteur et la poire d'amorçage. La banquette de pilotage qui compte trois places, possède une assise centrale relevable, permettant de barrer en position semi-fléchie. Cette banquette non contre-moulée, mais pourvue d'un fond, constitue un volumineux rangement sec. Le dossier se rabat vers l'arrière pour former une assise qui double de surface. . Difficile toutefois de la considérer en l’état comme un second bain de soleil… La console aussi est rapportée. Placée au centre, elle laisse deux passages latéraux de largeur égale, à la différence que le boîtier de commandes latéral est un obstacle sur tribord. La position du barreur est assez efficace, laissant un espace suffisant pour les jambes. Mais, lorsqu’on pilote debout, le levier de gaz est un peu bas. Le tableau de bord offre une lecture facile des instruments, et l’on apprécie autant la position axiale du compas que la proximité du sondeur Humminbird, fixé sur étrier. Le petit pare-brise ne protège que lorsqu’on pilote assis. Une critique à l’égard de la main courante, dont la prise est trop étroite. Par contre, on appréciera forcément la présence du coupe-batterie à proximité de la clé de contact (pas besoin d’aller le chercher au fond d’un coffre !). En parlant de coffre, l’Arimar n’en est pas avare, même si celui du bas de la console est encombré par le conduit du réservoir fixe en inox, les câbles et la batterie. La moitié haute de la console réserve un espace bien sec pour les affaires les plus délicates. Pour les « encombrants », le coffre de la banquette et celui qui se trouve sous le solarium disposent d’un volume satisfaisant. Un bémol toutefois, l’absence de coffre long capable de recevoir des skis ou des cannes à pêche… Le petit siège de console offre deux places supplémentaires, à condition de ne pas mettre à poste la rallonge du bain de soleil, puisqu’elle vient s’appuyer sur sa base. Celle-ci porte sa surface à un niveau rarement vu sur un semi-rigide de moins de 6 mètres… Entre le siège de console et le coffre avant (qui ferme à clé), on trouve au sol une trappe de visite pour le réservoir, qui a été implanté sous la console et le solarium, donc plutôt en avant. Pour terminer ce tour du propriétaire, un mot sur le mouillage.

Le puits à chaîne est profond, mais n'offre qu'une ouverture étroite, ce qui contraint à utiliser une ancre de taille modeste. Pas de delphinière en polyester sur le nez, mais un simple taquet coinceur, qui sert aussi de guide pour le câblot. La silhouette ne s'en porte pas plus mal…Dans le domaine dynamique, le X-Pioneer 580 retient l'attention d'abord pour ses performances, malgré une motorisation encore loin du maxi (150 ch). Bien aidé par la fougue du Tohatsu 115 ch 2-temps, il signe chrono de 3,9 secondes au déjaugeage, et un beau 41,3 nds au régime maxi. Ce second chiffre pourrait même être sans doute amélioré avec une hélice plus longue si l'on s'en réfère aux 6 000 tr/mn atteint avec la 17 pouces, alors que la fourchette du motoriste fait état de 5 150 à 5 850 tr/mn. Un léger surrégime donc, qui n'empêche pas l'Arimar d'obtenir une collection de rendements très attractifs. Notamment un exceptionnel 1,29 mille par litre à 4 000 tr/mn, ce qui correspond à 27,7 nds, une vitesse de croisière tournée vers la performance. L'injection directe TLDI, économique par sa précision, n'y est pas pour rien. Pour ce qui est du comportement, il est plus sage que les performances. La sensibilité au trim reste moyenne, comme le montre la stabilité de la carène même en recherche de vitesse maxi. Il est dommage que notre bateau d'essai ait été affublé d'un léger déséquilibre latéral sur bâbord, semblant causé par un mauvais réglage de la dérive anticouple. Heureusement, le phénomène s'atténuait avec la montée du trim… Malgré l'absence de vague, un petit clapot a mis en évidence un confort de passage correct et une bonne tenue de cap. En virage, l'Arimar a fait preuve d'aisance, malgré une gîte intérieure peu prononcée, et une légère tendance de l'hélice à ventiler lors des remises de gaz franches (moteur trop haut ?). Un bon grip, un bon équilibre, un guidage précis : bref, un comportement sain dans les évolutions serrées. .



photo Arimar X-Pioneer 580


photo Arimar X-Pioneer 580


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CONCLUSION
Fort d’un agencement de cockpit bien maîtrisé dans l’optique d’une utilisation familiale, et offrant une prise en main facile malgré des performances élevées, le nouvel Arimar se montre sous un jour attractif. Sa silhouette élégante se double d’une finition habile, sans pour autant exempte de critiques en termes d’échantillonnage (voir les couvercles de pont). De plus l’équipement est présent au rendez-vous, le prix de base canon permettant de s’offrir quelques options, à la carte du fait du pont de type « open » (console et siège rapportés).




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