Sa simplicité de conception n'empêche pas une présentation soignée qui lui donne un look sympathique. Le cockpit, où l'on circule facilement, plaira aux amateurs de pêche ou de plongée, et les performances à ceux qui aime le pilotage sportif. Sa carène confortable dans le clapot se prête aussi à la balade en famille.
Texte et photos Philippe Leblond
Pas besoin de recourir à la puissance maxi pour se faire plaisir aux commandes de ce poids plume. Sa carène est vivante, et réclamera sans doute un peu d'expérience avec un moteur proche du maxi autorisé (115 ch !). Pour l'avoir essayé avec un Yamaha 50 ch, un 4-temps qui lui donne déjà des performances respectables (31,6 nds seul à bord à 5 600 tr/mn, 3,5 secondes seulement pour déjauger !), nous pouvons dire sans nous tromper que le Tarpon AD-50 possède un tempérament sportif. Sensible au trim, sa carène n'est pas du style à rester scotchée à l'eau. Un réglage positif est nécessaire pour contrer l'effet de couple et éviter une légère gîte sur bâbord, mais trop de trim positif entraîne un mouvement de roulis à la vitesse maxi. à plein régime, il faut rester concentré sur le pilotage, de même que lors de l'inscription en courbe rapide, car la gîte intérieure s'interrompt soudainement pour revenir à une assiette plate, soumettant l'équipage à la force centrifuge. Seul à bord, ou même à deux, la stabilité sera à coup sûre meilleure avec du chargement. Vivant à la barre, ce petit semi-rigide donne de bonnes sensations à son pilote. Le passage de face dans le clapot, ou dans les sillages de chalutiers, ne pose aucun problème. On apprécie son équilibre sain et sa souplesse dans la vague. Avec mer d'arrière ou par le travers, il montre également une bonne tenue de cap. C'est moins vrai avec mer par le 3/4 arrière. La poupe à tendance à louvoyer un peu (seul à bord). Un inconvénient qui s'évanouira sans doute en embarquant deux ou trois équipiers… Un conseil aussi pour éviter les retours de sillage sur le plancher : réduire les gaz progressivement. La légèreté du Tarpon s'explique par une construction traditionnelle, avec un plancher en contreplaqué marine stratifié sur les fonds. Pas de contre-moule donc, mais un creux de cockpit important et sécurisant. Revers de la médaille, pas de volumes de rangement, ni de réservoir intégré. Le cockpit se contente d’une baille à mouillage fermée par une grande trappe en plastique, et d’un tableau arrière tout simple (ni plate-forme, ni échelle de bain) renforcé par deux puissantes équerres, entre lesquelles est sanglée une batterie dans son bac. Deux gros vide-vite équipés de "chaussettes", que l’on peut relever et arrimer sur de petits taquets coinceurs, assurent l’évacuation rapide de l’eau de pluie. Le câblage du moteur court, sans gaine, le long du flotteur tribord jusqu’à la console. La base du siège pilote (biplace), dont la sellerie est confortable, sert de coffre sec (il y a un fond). La console, haute, avec son petit pare-brise sans main courante de protection, met les commandes à bonne hauteur pour piloter debout, mais la position reculée du siège fait qu’assis on se trouve loin du volant. La façade postérieure de la console est creuse dans sa partie basse pour héberger la nourrice de 25 litres. Juste au-dessus, on trouve une boîte à gants qui ferme à clé. La console comporte deux mains courantes, sur l’avant et le côté gauche, où se trouve un passavant unique mais large. La facilité de circulation est évidemment un point fort sur ce semi-rigide, aidé en cela par un pont revêtu d’un antidérapant à la silice. Au plan de l’accastillage, on notera la robuste bitte en inox pour l’amarrage à quai ou le mouillage. Ce dernier passe dans un guide en caoutchouc qui évite le ragage sur le tissu PVC du flotteur. L’anneau D, fixé sur la face intérieure du boudin à l’avant, peut servir à arrimer un chargement ou l’amarre de pointe, afin de la garder à portée de main. Enfin, deux cadènes inox à l’avant et deux autres à l’arrière peuvent aussi servir à l’amarrage ou au levage. Celles du tableau arrière sont destinées au ski ou au remorquage.Simple mais bien fini, marin et sportif, d’une manutention aisée, l’AD-50 possède aussi pour lui un tarif très concurrentiel, notamment avec un hors-bord de puissance moyenne, qui suffira amplement, vu sa légèreté..