Essai Tarpon AD-46

Le sens du devoir

Léger, simple, fonctionnel, doué de belles aptitudes dynamiques, ce semi-rigide espagnol saura se mettre au service d'un plaisancier porté sur des activités du type chasse sous-marine ou pêche. Son plan de pont, dépouillé en standard, peut s'étoffer avec l'apport de quelques options proposées par le chantier.

Texte et photos Philippe Leblond


 6 793 € sans moteur (tarif 2016)
 4.6 m
 10
 23,8 nds avec Mercury 30 ch 4T
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Paru dans le Pneumag n° 93 janvier/Février 2013



Rival direct du chantier compatriote Narwhal, Tarpon propose sensiblement la même gamme de pneumatiques que lui. Sa production repose sur une vingtaine de modèles, qui comme les Narwhal, sont équipés de flotteurs en PVC (plastomère) assemblés par thermosoudure, et majoritairement destinés à des professionnels ou des plaisanciers autres que les amateurs de farniente. Si certains modèles sont équipés de banquettes ou de solarium, la plupart d'entre-eux sont des bateaux aménageables "à la carte", en piochant dans le catalogue des accessoires Tarpon (consoles, sièges classiques ou jockey, roll-bar, râtelier à bouteilles, cabriolet…), ou chez un fournisseur extérieur. Par exemple, notre bateau d'essai, présentait pour tout accessoire de pont, une console de pilotage. Pas de siège, donc… Il est évident que l'acquéreur de ce modèle peut faire ajouter un siège permettant de barrer assis. Un siège coffre serait d'ailleurs le bienvenu, car l'AD-46 est plutôt avare de rangements. Son seul coffre, c'est celui de la console, déjà occupé (en partie) par la batterie, le coffre à mouillage étant logiquement accaparé par… l'ancre.
Compte tenu de ce dépouillement, vous l'aurez compris, la liberté de mouvement sur le pont est à la hauteur des attentes des amateurs de pêche ou de plongée, activités qui ne font pas bon ménage avec les banquettes, solariums et autres tables envahissants. La console décalée sur tribord (à dessein, pour atténuer l'effet de couple des moteurs avec hélice pas à droite), laisse aussi un large passage à bâbord. Bien que les câbles du moteur courent sur le plancher (une solution de facilité) ils sont tout de même rassemblés dans une gaine de PVC, dissimulée sous le flotteur tribord. Les avirons sont "clipsés" sur les boudins, mais ne sont guère gênants. Dépourvu de réservoir fixe, l'AD-46 doit se contenter de la nourrice Mercury de 25 litres. Celle-ci est sanglée entre les renforts de tableau arrière, encadrés par deux gros nables de vidange fermés par des manchons relevables.
Modestement équipé d'un Mercury 30 ch quatre temps, cet AD-46 n'a pu signer de grosses performances, se contentant d'une pointe à 23,8 nœuds et, en corollaire, d'allures de croisière (entre 13 et 17,5 nœuds) pouvant être considérées comme un minimum sur un semi-rigide, certes petit, mais doté d'une carène en V profond (22° au tableau arrière). En l'absence de compte-tours, nous avons fixé ces vitesses de croisière "à l'oreille". Elles sont donc à prendre avec précaution, et devraient correspondre à des régimes allant de 4 000 à 5 000 tr/min… Si le chrono de déjaugeage est encore acceptable, l'accélération jusqu'à 20 nœuds est quelque peu laborieuse. Suffisant pour des sorties en solo ou à deux, ce 30-chevaux devra laisser place à un 40 ou 50-chevaux dès lors que l'usage dominant prévoit de naviguer avec un équipage de quatre ou cinq personnes.
Pour ce qui est du pilotage et du comportement, rien à signaler ou presque dans la colonne "débit". En l'absence de vague, nous sommes allés chercher quelques sillages qui laissent à penser que l'AD-46 devrait se montrer plutôt confortable dans le petit clapot et bien équilibré dans la houle. Son assiette, légèrement positive, ne donne pas l'impression que le "nez" soit trop léger (attention si moteur plus gros, un 50 ch de la même marque pesant 34 kg de plus !) et sa tenue de cap s'avère irréprochable, même lorsqu'on abuse du trim (pas de roulis). Seul bémol, une propension à virer à plat qui génère assez facilement la cavitation de l'hélice lorsqu'on braque serré. Les reprises en sortie de virage n'étant pas brillantes…



photo Tarpon AD-46


photo Tarpon AD-46


photo Tarpon AD-46


AU PONTON
Le plancher en bois stratifié du Tarpon permet de l'équiper sur mesure. Il est possible de placer le poste de pilotage plus ou moins en avant, d'opter pour un siège-coffre, ce qui procurerait un peu de rangement supplémentaire, point sur lequel, l'AD-46 n'offre qu'une partie du corps de la console, celle-ci abritant déjà la batterie. Tel quel, le Tarpon propose un cockpit très dégagé, laissant une grande liberté de mouvements, aux amateurs de pêche ou de plongée.




EN MER
Rassurez-vous, il est possible de piloter ce Tarpon assis, le chantier espagnol proposant plusieurs types de sièges. Pour naviguer en équipage réduit (une ou deux personnes) le 30-chevaux suffira. Mais, pour des sorties en famille ou de l'initiation au ski nautique, il vaudrait mieux opter pour un 50-chevaux. Avec sa carènre en V profond, l'AD-46 devrait supporter aisément cette puissance et approcher, voire dépasser, les 30 nœuds.




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