Simple et costaud, telle pourrait être la devise de ce pneu qui fait valoir son caractère marin à toute épreuve. Le modèle de base est hyper-rustique, mais rien n'interdit de le "civiliser" pour un programme familial.
Texte et photos Jacques Anglès
Dans un environnement où tous les constructeurs s'échinent à concevoir des cockpits de plus en plus sophistiqués pour séduire une clientèle familiale soucieuse de confort, le chantier marseillais Oversea préfère garder le style baroudeur qui a fait son succès, notamment auprès des plongeurs et pêcheurs. La recette est simple, tout au moins en apparence : robustesse, aménagement minimal du cockpit, qualités marines. La robustesse tient d'abord à une construction de coque type "caisson étanche" : le fond en V, en polyester, est renforcé par une contre-quille stratifiée en omega, quatre virures et trois couples en contreplaqué marine stratifié. Le plancher, également en contre-plaqué, est stratifié sur ce fond de coque, formant une poutre-caisson totalement étanche, avec tableau arrière en contreplaqué super-épais, renforcé par deux grosses équerres reprises sur le fond et le plancher. Cette technique, associée à l'échantillonnage généreux de la construction, procure une rigidité exceptionnelle. De plus, la flottabilité de la "coque-caisson", ajoutée à celle du flotteur, accroît la sécurité. En revanche, la coque elle-même ne peut fournir aucun volume de rangement. C'est le seul point faible de ce concept par rapport à la plupart des semi-rigides (à plancher "ouvert"), d'autant plus que le modèle de base ne comporte pour tout aménagement qu'une petite console avec un rangement très limité dessous. Il faut donc prévoir des sacs étanches pour le matériel embarqué, solution peu compatible avec un programme familial, pour lequel des équipements optionnels sont indispensables. La banquette-coffre biplace dont est doté notre exemplaire d’essai représente à cet égard un minimum. Autres points intéressants, l’absence de "baignoire" arrière séparée profite directement à la longueur du cockpit, et le puisard arrière profond évacue efficacement l’eau par une manche souple de fort diamètre. à l’instar de tous les Oversea, le 15 Sport montre une carène en V constant, soulignée par quatre virures de fond, avec des flaps qui débordent du tableau arrière pour prolonger la surface portante et accroître la stabilité longitudinale. L’étrave très inclinée est également un trait caractéristique de la marque. Pour notre essai, le 15 Sport est équipé d’un Yamaha 50 ch (10 ch de moins que le maxi autorisé), ce qui paraît judicieux au regard de la taille et du poids du bateau, ainsi accessible aux possesseurs de la Carte mer. En prenant place aux commandes, on remarque l’absence de pare-brise sur la petite console de base, qui expose directement aux embruns les éventuels appareils fixés ici (sondeur, GPS…), un point à améliorer. Pour un bateau de cette taille, on est relativement bien installé au poste de pilotage, assis ou debout, et l’on apprécie la main-courante de console offrant une bonne prise.
Déjaugeage assez rapide, comportement vif et sûr, voilà les points essentiels qui se dégagent en comportement dynamique. Les vitesses sont bonnes au regard de la puissance moteur et le pilotage est plaisant, avec une réponse franche au trim. Globalement, on se sent en sécurité, et il faut vraiment la provoquer pour prendre la carène en défaut (à haute vitesse avec excès de trim, ou en virage très brusques). Le confort est certes limité dans les vagues (coups de raquettes), mais ce petit bateau ne craint pas la mer formée, répondant en cela aux besoins de ceux à qui il s’adresse. On conseillera toutefois de charger un peu la proue par vent debout pour compenser la répartition des poids assez reculée. à ce propos, on apprécierait des points d’amarrage pour bouteilles de plongée ou autre matériel. Cela dit, ce modèle peut se prévaloir (en version Pro) d’une sérieuse référence : les marins-pompiers secouristes l’ont choisi pour sa manœuvrabilité et sa tenue dans le gros temps. .