le DR-570 n'est pas destiné au farniente. Son plan de pont favorise l'action ! Plongeurs et pêcheurs devraient l'apprécier, de même que ses performances, et plus particulièrement ses rendements économiques.
Texte et photos Philippe Leblond
Léger et vivant à la barre, le DR-570 n'a pas besoin de la puissance maxi autorisée pour faire étalage de performances qui se situent au-dessus de la moyenne. Il est vrai aussi que le 90 ch Optimax n'est pas le premier venu… Bien que lourd, ce trois cylindres deux-temps possède, et de loin, la plus forte cylindrée dans sa catégorie. Il impose d'emblée un pilotage “viril” qui réclame une certaine vigilance lorsqu'on se trouve seul à bord du DR-570, ou avec un seul équipier. Le chrono de déjaugeage, malgré un cabrage sensible, est fulgurant aide par une reprise d'assiette très prompte. La poussée du Mercury se poursuit, vigoureuse, jusqu'à la vitesse maxi ; en l'occurrence près de 40 nœuds. Une marque déjà haute que l'on devrait pouvoir encore améliorer en modifiant deux paramètres. D'une part, le moteur nous a semblé monté un peu bas, compte tenu du roulis s'accentuant lors de la recherche du régime maximal, rendant le pilotage délicat. Dans ce cas de figure, à pleine vitesse le moteur s'appuie sur sa plaque anticaviation, et lorsqu'il est monté trop bas, celle-ci fait office de lift pour la poupe, pouvant entraîner de l'instabilité latérale. D'autre part, le régime maxi que nous ayons relevé se situe 150 tr/mn au-dessus du maxi de la plage préconisée par Mercury (5 900 au lieu de 5 750 tr/mn). Ce 90 Optimax mériterait sans doute, un montage plus élevé et une hélice plus longue (une 21 pouces ?), ce qui devrait lui permettre de passer les 40 nœuds. Ce chiffre laisse augurer d'une vélocité hors norme avec un 135 ch sur le tableau arrière, mais avec une telle puissance, attention au pilotage ! à la lumière de cet essai, l’Optimax 90 ch est amplement suffisant pour un semi-rigide de ce poids, même pour naviguer rapidement à quatre ou six personnes avec du matériel. Bien sûr, pour conserver le niveau de performance initial avec un chargement maximal, le passage à un 115, voire 135 ch s’imposera, avec le risque de lester encore plus la poupe et d’alléger un nez qui l’est déjà pas mal. En ce qui concerne les performances, nous avons aussi eu la possibilité de piloter le DR-570 équipé d’un Mercury 90 ch 4-temps, pour lequel nous avions relevé une vitesse de pointe de 34,3 nds, à 5 900 tr/mn également (6 000 tr/mn maxi), et un temps de déjaugeage de 3,8 secondes. On ne peut pas dire que c’est la différence de poids entre ces deux moteurs de même puissance (175 kg pour le 4T contre 168 kg pour le 2T) qui soit responsable de cet écart sensible dans les performances, mais plutôt la différence de technologie. Retour au 90 ch 2T pour constater de très bons chiffres aussi en matière de rendement, avec des valeurs supérieures à 1,5 mille par litre, sur une large plage de régime (de 3 000 à 5 000 tr/mn). Qu’on adopte une allure de balade “cool”, à 15 ou 20 nds, ou qu’on opte pour une vitesse de croisière élevée, entre 27 et 32 nds, il est donc possible de naviguer à l’économie.
Sur le plan du comportement, nous avons évoqué plus haut la tendance au roulis à haute vitesse, à laquelle il faut ajouter un réglage de trim très réactif, donc difficile à doser. Si le DR-570 se montre à l’aise par mer de face ou d’arrière, il est plus délicat à maîtriser à haut régime avec la mer et le vent par le travers. Réduire la vitesse et régler le trim sur position neutre lui rend son équilibre.
En virage, le Valiant se montre docile et vif à la barre, malgré un réglage dur sur notre bateau d'essai, enchaînant les évolutions avec une légère glisse de la poupe, le rendant plus facile à dompter lorsqu'on attaque fort. Nous avons évoqué plus haut que, comme le veut l'esprit de la série «Diving & Rescue», le DR-570 fait l'économie de l'équipement de confort présent, par exemple, à bord des Vanguard, destinés avant tout à une utilisation familiale. Ici, pas de solarium, ni de places assises ou de coffres à profusion. La clientèle visée est clairement celle des pêcheurs, des plongeurs, ou des randonneurs sportifs. D'où l'importance d'une surface de cockpit utile maximale, avec la présence d'une console à faible emprise au sol. Sur notre bateau d'essai l'absence de siège donne encore plus de liberté de mouvements aux occupants pour parcourir le cockpit, relever ici une ligne, remonter là un plongeur à bord, ou bien poser ses casiers ou ses caisses de matériel au sol… Il est toutefois possible de piocher dans le catalogue des options pour “civiliser” quelque peu ce semi-rigide aux allures spartiates. Sans pour autant donner dans le grand confort, il est possible d'opter pour une console avec siège jockey biplace. Un solarium, une échelle de bain, ainsi qu'une glacière avec son kit de fixation sont même proposés ! Pour ce qui est de la structure du DR-570, il faut mentionner le réservoir d'essence fixe, sous le plancher, dont le nable de remplissage se trouve sur le bord du coffre avant moulé, qui peut faire office de baille à mouillage. On trouve aussi à l'arrière une trappe de visite pour la pompe de cale et le filtre de carburant. Le plancher offre un antidérapant en pointe de diamant efficace, et ses bords remontent haut sur le flotteur pour renforcer la moitié avant du bateau. Pour ce qui est des tubes, ils sont en tissu PVC gris anthracite (la console est aussi disponible dans cette couleur), ou en Poluyréthane (supplément de prix) en provenance du fournisseur allemand Malher Haku. Dotés de valves de surpression, ils comportent aussi des renforts d'assise, et une double rangée de saisines, pour faciliter la remontée à bord d'un baigneur ou d'un plongeur. Le taquet-coinceur en caoutchouc fait aussi partie de la dotation de base. .
CONCLUSION
Simple, fonctionnel, résistant à la charge (1450 kg de charge utile), le DR-570 ne fait pas d’effet de manches, ce qu’apprécieront les plaisanciers ayant une activité à bord exigeante. Grâce à ses performances élevées, dues notamment à son rapport poids/puissance aiguisé, le DR-570 distille un pilotage vivant et peut naviguer avec un équipage nombreux, à condition de ne pas embarquer un matériel fragile, car le volume de rangement reste limité.