Plutôt destiné aux pêcheurs ou plongeurs qu'aux adeptes du farniente, ce modèle à succès du constructeur portugais tient la distance sans s'essouffler. Le 150 ch Verado lui va bien et met en valeur ses incontestables qualités de baroudeur dans une mer chiffonnée par la tramontane.
Texte et photos Jacques Anglès
Les gens du coin le savent bien : quand la tramontane s'en mêle, mieux vaut rester au café du port si l'on tient à son confort. Nous saisissons au contraire l'occasion d'un test musclé pour le V-620, équipé en l'occurrence d'un Verado 150 ch, proche de la puissance maxi autorisée (160 ch). Contact et sortie immédiate ! Dehors, le clapot est dur, même près de la terre, et se creuse vite au large sous un vent qui, après avoir rugi en tempête la veille, affiche encore force 5 à 6. Avec deux personnes à bord et le réservoir à moitié plein, le V-620 reste plutôt léger pour ces conditions, ce que confirme la séquence de prise en main en attaquant les vagues sous des angles variés. Notre V-620 serait plus "facile" avec un peu de poids sur l'avant, ne serait-ce qu'un mouillage complet avec sa chaîne dans le pic avant (alors que pour l'heure, il se trouve dans le sac "sécu" transportable, rangé dans la soute arrière, seul vrai coffre du bord). Bien que ce "nez léger" exige de l'attention lors des sauts de vague, surtout vent debout, on aime la franchise de cette carène rapide et très "passante" qui se joue des embûches de la mer, sur un mode sportif et ludique. Facile à régler, le V-620 est toutefois gourmand de trim, atteignant sa limite de stabilité si on lui lève trop le nez, tandis que la commande de gaz SmartCraft (électrique) s'avère presque trop douce dans cette mer formée. Mais pour peu que l'on opère avec doigté, on tire beaucoup de plaisir de ce bateau, qui délivre des performances flatteuses. à près 40 nœuds au GPS (à 6 000 tr/min.), en survolant les crêtes des vagues, on a tout lieu d'être satisfait ! D'autant plus que le bateau affiche un bon équilibre, en latéral comme en longitudinal, sans éviter quelques "coups de raquette", notamment par mer de travers. sûr et stable en ligne droite, où il requiert un peu d'attention en tenue de cap à haute vitesse, le V-620 se montre également très accrocheur en virage, adoptant une forte inclinaison quand on réduit le rayon de giration, avec une légère tendance survireuse, assez plaisante, quand on remet les gaz. Seul regret, l'état de la mer ne nous permettra pas d'exploiter toute la puissance du Verado 150, qui peut grimper jusqu'à 6 400 tours, laissant espérer des maxi de 43-45 nœuds par mer belle. On notera d'ailleurs que toutes les performances de notre tableau seront à relever de 1 à 3 nœuds par mer belle. Par égard pour le matériel, nous en resterons là, en constatant, lors du retour au port, que nous n'avons pas pris un seul paquet de mer. Un point de plus à mettre à l'actif du V-620.
Sans aucun doute, le Verado 150 aura la faveur des baroudeurs malgré son poids conséquent (231 kg), mais il ne faut pas pour autant éluder les autres motorisations proposées en package. Le 135, identique au 150, a pour seul atout une économie de 1 000 € à l'achat. En revanche le 115 ch 4-temps allège à la fois le bateau (50 kg de moins que le 135-150 ch) et le budget (3 200 euros de moins que le Verado 150 et aussi moins de consommation). Cette motorisation, conseillée par le constructeur, s'avérera largement suffisante pour la plupart des plaisanciers, avec une vitesse maxi de 36-37 nœuds et des vitesses de croisière de 20 à 25 nœuds. Très convaincant par ses qualités dynamiques, le V-620 montre un cockpit joliment traité, où le polyester blanc, les selleries blanc et bleu, le design curviligne de la console et le plancher en stratifié imitation teck antidérapant font assez bon effet. On apprécie les doubles saisines de flotteur, héritage direct de la gamme utilitaire DR, ainsi que les renforts sur le haut des boudins. Bon point également pour la profonde baille à mouillage, à large ouverture, où l'on range facilement une ancre de grande taille, ainsi que les amarres et défenses. Une soute arrière, bénéficiant elle aussi d'une grande ouverture, et trois compartiments sous la console (un ouvert, deux fermés) complètent les rangements, qui restent toutefois assez limités. Tout comme l'équipement, qui s'en tient au minimum, à l'image du leaning-post, simple structure d'inox avec assise formant appui lombaire. Celle-ci offre deux places, auxquelles s'ajoutent les trois de la banquette arrière. C'est suffisant pour les baroudeurs mais pas tout à fait pour les sorties en famille. Pour plus de confort, il faut donc piocher dans la liste des options, où l'on trouvera l'échelle de bain, la douche (avec réservoir de 45 l), le taud de soleil, la glacière (adaptée au logement sous le leaning-post) et le roll-bar. Côté flotteur, Valiant reste fidèle au PVC 1 100 décitex fourni par le manufacturier allemand Mehler, soudé à chaud, et garanti cinq ans pour le tissu et les collages. Si le flotteur anguleux n'a pas l'élégance des coupes en long "à l'italienne", la réalisation est soignée, avec double liston extérieur, six grosses poignées/taquets en caoutchouc et un gros taquet-coinceur en caoutchouc à la proue, auquel on préférerait toutefois des taquets classiques en inox, plus sûrs pour l'amarrage. C'est en mer que le V-620 Sport emporte le morceau, le 150 ch Verado lui permettant d'exprimer le meilleur de ses qualités. Si cet ensemble a de quoi séduire les pilotes d'expérience, nous conseillerons aux autres le package 115 ch, procurant lui aussi d'excellentes performances, avec une économie conséquente à l'achat et à l'usage. Le cockpit dégagé favorise la pratique de la pêche ou de la plongée, sans faire l'impasse sur la balade en famille. Dommage que les options soient un peu trop nombreuses… .
CONCLUSION
C'est en mer que le V-620 Sport emporte le morceau, le 150 ch
Verado lui permettant d'exprimer le meilleur de ses qualités. Si cet ensemble a de quoi séduire les pilotes d'expérience, nous conseillerons aux autres le package 115 ch, procurant lui aussi d'excellentes performances, avec une économie conséquente à l'achat et à l'usage. Le cockpit dégagé favorise la pratique de la pêche ou de la plongée, sans faire l'impasse sur la balade en famille. Dommage que les options soient un peu trop nombreuses…