Essai Valiant V 570 Sport

Puncheur et sprinter

Doté du dernier-né de la série Optimax, le redoutable 125 ch, ce semi-rigide poids moyen possède une force de frappe peu commune. Un 5,65 m à plus de 45 nœuds, c'est rarissime. Ses reprises asphyxient et sa vitesse décoiffe ! Mais, à condition de ne pas chercher les hauts régimes, ce petit familial sait aussi se montrer civilisé et confortable.

Texte et photos Philippe Leblond


 n'est plus au catalogue
 5.65 m
 15
 45,3 nds avec Mercury 125 ch Optimax 2T
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Paru dans le Pneumag n° 79 Septembre/Octobre 2010



Le V-570 Sport, malgré sa nouvelle appellation est une copie assez fidèle du Vanguard 570 T que nous vous avions présenté, il y a deux ans (essai dans Pneu Mag n°65). Le seul véritable changement concerne le cosmétique. Sur les tubes, le gris anthracite a remplacé le bleu marine, les saisines bleues sont devenues rouges, comme le liseré qui vient égayer l'intérieur de la bande antiragage. Pour les coussins, Valiant a joué la sobriété puisque le skaï blanc est tout juste souligné d'une couture gris clair. Le rendu est séduisant, avec un surcroît d'élégance et de sportivité.
Pour le reste, on retrouve l'agencement et l'équipement du Vanguard, déjà relooké par rapport à la première version. Le V-570 est donc la troisième génération de cette unité largement répandue sur nos côtes. Le cockpit est simple, avec une banquette-coffre à la poupe, une console décalée à tribord pour laisser un large passage à bâbord, un siège individuel sur l'avant de la console et un solarium (option à 607 e) amovible. Il est bien sûr possible d'ajouter un bimini (618 e), ainsi qu'une petite plate-forme simili de teck avec son échelle intégrée, comme sur notre bateau d'essai (468 e). Voilà pour ce qui est du confort embarqué, sans oublier le rangement dans le coffre sec de la banquette, où sous la console, la pointe avant se contentant d'offrir un coffre à mouillage.
Pour ce qui est de la construction, Valiant reste fidèle à ses flotteurs en PVC 1 100 décitex de chez Mehler Haku, et comporte une double rangée de saisines en cordelette, ainsi que des renforts d'assise antidérapants. Le nez du bateau est surmonté d'un taquet-coinceur, ce qui ne vaut pas un vrai taquet inox. La coque et le plancher contremoulés (avec banquette et puits de mouillage) sont en polyester de bonne facture, tandis que la console, avec son siège frontal, est rapportée. Celle-ci fait valoir un design agréable et fonctionnel (retrait au niveau des genoux, boîtier pupitre, grand vide-poches, large espace pour intégrer de l'électronique de navigation, lecture claire des instruments, volant sport placé à bonne hauteur, pare-brise offrant une bonne protection lorsqu'on pilote assis, robuste main courante…). Par contre, on déplore un léger manque de place entre la console et la banquette pour pouvoir piloter à l'aise debout.
Il est temps maintenant d'explorer le potentiel de cette petite GTI nautique, qui s'annonce plutôt musclée sur le papier : moins de 5 kilos par cheval ! Verdict immédiat : ça pousse fort, et ça va vite ! Au point d'en conclure que cet ensemble mérite une petite expérience en termes de pilotage, pour à la fois en tirer la quintessence et le faire en sécurité. Donc à ne pas mettre entre toutes les mains... Mais, en même temps, c'est ce qui fait son charme. Le nouvel Optimax, léger et nerveux à souhait, hurle sa rage sans faiblir, bien au contraire, semblant toujours plus à l'aise avec les hauts régimes, et compensant son couple inférieur à celui d'un 4-temps par une allonge remarquable, tolérant une hélice de 21 pouces ! Résultat du cocktail "rapport poids/puissance favorable – courbe de puissance ascensionnelle - pas long" : 45,3 nds ! À vue de nez, il me semble que c'est notre record pour un semi-rigide de moins de 6 mètres… Pour mieux situer cette performance, il suffit de rappeler la V-max que nous avions obtenue avec le Vanguard 570 équipé d'un 100 ch 4-temps de la même marque : 36,3 nds. Et, si les chiffres de déjaugeage et d'accélération (0 à 20 nds) sont un peu décevants, on ne saurait en imputer l'entière responsabilité au 2-temps Mercury. Le cabrage très prononcé du V-570 en phase de déjaugeage, et sa reprise d'assiette en deux ou trois temps n'y sont pas pour rien, et ce malgré la taille mannequin de l'Optimax 125 (11 kg de moins que le 100 ch 4T). D'ailleurs, il suffit d'installer un passager sur le siège avant pour faire tomber les chronos. Autre bon point, les rendements devraient tutoyer l'excellence en allure de croisière, avec près de 25 nds à 3 500 tr/min et de 35 à 4 500 !
Sur le plan du comportement, ainsi motorisé, le V-570 fait preuve d'un sacré tempérament. Difficile de ne pas succomber au pilotage sportif, avec la sonorité métallique (façon Porsche) qui accompagne chaque remise de gaz, que ce soit en sortie de virage ou en sautant les sillages (pas de vagues à sa mettre sous la coque ce jour-là…). Un reproche, toutefois, concernant le manque de souplesse des gaz, un peu "on-off", qui n'est sans doute pas à mettre sur le seul compte du moteur, car le levier était trop ferme. La carène fait preuve de bonne volonté pour préserver le confort de l'équipage dans le clapot, mais lui demande de se cramponner en virage rapide, car passant presque à plat, avec une précision de trajectoire perfectible. Pour ceux qui envisagent un usage plus en accord avec le programme "balade familiale" prôné par ce sympathique semi-rigide, un 100 ch, voire un 80 ch (deux puissances proposées en packages) suffira amplement.



photo Valiant V 570 Sport


photo Valiant V 570 Sport


photo Valiant V 570 Sport


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