Voici le remplaçant du V-620 Cruiser, qui arrive avec un design plus "tendance", donnant un coup de jeune à la gamme ex-Vanguard. Les performances consistantes sont au diapason de la silhouette séduisante, et du plan de pont bien étudié dans l'optique des loisirs nautiques en famille. Bref, il ne devrait pas tarder à faire sa place sur ce segment très concurrentiel.
Texte Philippe Leblond - Photos : Thierry Seray
Ce semi-rigide à vocation familiale offre des performances intéressantes, avec une puissance maxi relativement modérée (150 ch). D'ailleurs, on est étonné en consultant la fiche technique du bateau de constater qu'il pèse quand même 835 kg sans moteur… À la barre, on éprouve une sensation de légèreté qui, il est vrai, tient aussi aux accélérations vigoureuses de ce Verado 4-cylindres compressé. Dans la mer chaotique, et sous la pluie battante, qui nous a bien rincés au large de La Rochelle, nous avons d'ailleurs noté une assiette au nez léger. En rentrant le trim, c'est un peu mieux… Ce qui nous laisse à penser que le V-650 Cruiser s'accommoderait mieux du nouvel Optimax 125 ch (pour 5 000 € de moins), plus léger de 60 kg, sans trop infléchir le niveau de ses performances. Placé en porte-à-faux sur le tableau arrière, 60 kg de plus ou de moins, cela peut influer sur l'équilibre longitudinal… Car, face à la vague et au vent, le Valiant a tendance à se dresser un peu trop, quand on voudrait qu'il décolle plus à plat. Par mer d'arrière, même trimé en positif, le V-650 amorce des mouvements de lacet et quelques petits coups de raquette qui imposent au pilote de "s'occuper" du volant et des gaz. Sinon, par mer de travers ou de trois-quarts, là où ses concurrents sont parfois moins stables, sa carène passe en souplesse et fait preuve d'une bonne tenue de cap. Disons que globalement, le nouveau Cruiser a montré un comportement sain, considérant le plan d'eau anarchique qui a présidé à notre essai. C'est le cas, notamment en virage, large ou serré, ou même en opérant des remises de gaz musclées, les trajectoires sont précises et la gîte intérieure régulière, même lorsqu'on braque à fond. Par contre, malgré l'absence de ventilation de l'hélice et la bonne motricité, l'efficacité du grip de la quille "bouffe" de la puissance en sortie de virage.
De retour au ponton, même sous la pluie, on se montre séduit par le dessin harmonieux du V-650, plus actuel et plus fluide que celui de son devancier. La forme aérodynamique de la console et la présence des hiloires en polyester redessinant le haut des flotteurs produisent leur effet. Par contre, et c'est sans doute en raison de l'ampleur de ses hiloires qui courent sur plus d'un tiers de la longueur des boudins, l'homologation en passagers a été sensiblement revue à la baisse : 10 contre 17 personnes pour le V-620 ! On peut aussi regretter que le nouveau Cruiser n'ait pas mis à profit ses 30 cm supplémentaires pour s'offrir un réservoir de carburant plus conséquent (150 litres aurait été un minimum). Avec le Verado 150 ch, l'autonomie dépasse tout juste les 100 milles, et à 15 nds seulement… Sans doute un "record" sur ce segment de marché. Avec trois places sur la banquette arrière, et deux autres au leaning-post, le V-650 procure cinq vrais sièges, auxquels on pourra ajouter deux places sur les flotteurs, les passagers pouvant se tenir, en l'absence de saisines, à la main courante de pare-brise. Pour donner des dimensions décentes au solarium de proue (rallonge oblige), le constructeur a fait l'impasse sur un éventuel siège devant la console… Cette dernière, ainsi que le leaning-post, bien que biplace et offrant une bonne ergonomie de pilotage, laissent de bons passages de part d'autre, et la circulation à bord du V-650 Cruiser s'avère plutôt réussie, que ce soit vers le mouillage ou l'échelle de bain, laissée apparente sur sa plate-forme, moulée avec le pont, et flanquée opportunément d'une poignée de flotteur. Autre bon point pour le plan de pont, où l'on notera la conversion de la banquette arrière en solarium grâce au basculement du dossier, la capacité de rangement, en adéquation avec le programme familial du bateau, et notamment le grand capot avant (assisté par vérins) qui dissimule un rangement ouvert et une soute qui exploite le volume de coque. Un dernier mot pour évoquer la qualité de présentation de ce modèle qui témoigne d'une finition plus soignée que son prédécesseur : gel-coat uniforme et brillant, accastillage inox plus consistant, sellerie blanche à liseré gris plus élégante.
EN MER
La silhouette élégante du V-650 Cruiser n'est pas le moindre de ses atouts. Le poste de pilotage bénéfice d'une bonne ergonomie avec son leaning-post placé à la bonne distance. En virage, le Cruiser se montre à l'aise, faisant preuve de maniabilité et d'un bon grip qui favorise la précision des trajectoires. Il est capable de virer dans un espace restreint sans faire caviter son hélice.