Nous avons pu tester le dernier-né de la gamme V par des conditions pénibles, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il ne se laisse pas abattre. Marin et sûr, il est toutefois plus dans son élément lors de navigations ensoleillées, à la recherche de petites criques, où son gabarit compact permet à son équipage d'occuper les premières loges.
Texte : Philippe Leblond – Photos : Thierry Céray
Averse continue, nuages bas, vent soutenu, mer désordonnée, les essais organisés par Brunswick, importateur Valiant et Mercury à La Rochelle, ont douché nos vestes de quart et notre matériel de prise de vue… Pas de quoi nous empêcher de prendre la barre, notamment celle du nouveau V-500 Sport qui vient s'inscrire entre le 520, rebaptisé 525, et le 450 (voir essai dans Pneu Mag n°78). En tout cas, le caractère joueur du V-500 nous a redonné des couleurs dans cette sordide grisaille ! Avec des performances, somme toute de bon niveau, comme le montrent les 32 nds de V-max et les 5 secondes pour déjauger, malgré un cabrage prononcé. Cependant, il est important de préciser que nous n'étions que deux à bord, et que l'accélération pour atteindre les 20 nds, à partir de l'arrêt, s'est avérée un peu poussive (12,8 secondes). Ce qui laisse présager un certain manque de vivacité avec un équipage familial et le lot d'affaires qui va avec. Dans cette optique, nous préconiserons un 60 ch.
Pour le reste, le comportement du Valiant s'est avéré très positif, avec un équilibre sain et une carène capable de bien amortir les réceptions lors des sauts de vagues. Par mer et vent de face, il faut quand même se montrer vigilant, car le vent s'engouffre sous la coque et a tendance à créer de la portance aérodynamique, le nez finissant par regarder vers le ciel. Reste que d'être deux assis à l'arrière n'était pas fait pour servir la balance du Valiant… Mais, de toute façon, ce dernier reste prévenant et il suffit de bien doser les gaz pour adopter un pilotage sportif dans lequel le V-500 se révèle plutôt à l'aise. C'est moins bien par mer d'arrière, dans les creux d'un mètre, même avec ce qu'il faut de trim positif : le bateau a tendance à faire du lacet et à raquetter lorsqu'on attaque fort. Il suffit de réduire un peu les gaz pour retrouver une tenue de cap régulière et un équilibre serein. Terminons par quelques virages bien attaqués… Pas de souci, le V-500 ferme ses courbes avec précision, avec une gîte intérieure marquée et sans faire ventiler l'hélice. Un régal. Manque juste ces quelques chevaux évoqués plus haut pour se relancer avec brio. Quoiqu'il en soit, chapeau au V-500 qui, dans des conditions défavorables, nous a rendu le sourire ! Sur le plan de l'aménagement, le V-500 fait les choses simplement. Le cockpit, relativement étroit (les flotteurs de 48 cm, qui dictent une belle stabilité latérale à l'arrêt, sont en partie responsables), offre trois vraies places assises : deux sur le siège de pilotage plus une sur le devant de la console. Il est bien sûr possible d'asseoir deux personnes supplémentaires en navigation sur le flotteur bâbord. Elles pourront se tenir aux poignées du flotteur et de la console. Voilà pour le confort des passagers qui devront se restreindre en matière de "bagages", car la capacité de rangement à bord du V-500 n'est pas l'un de ses points forts. On trouve de la place dans le coffre de la banquette arrière, mais pas beaucoup, car il héberge déjà la nourrice de carburant. Même réflexion pour le coffre de la console qui abrite la batterie. Reste le coffre de la pointe, mais qui servira logiquement de baille à mouillage, dont la ligne pourra être frappée sur le taquet coinceur qui coiffe le nez du bateau. Une remarque sur le poste de pilotage qui consiste en un tableau de bord étroit (les cadrans Mercury sont faciles à lire, mais il n'y a que peu de place pour une aide électronique à la navigation) équipé d'un joli volant sport siglé Valiant, et en une banquette à assise fixe qui, assis, garantie une confortable position de conduite, mais gêne un peu au niveau de jambes lorsqu'on veut barrer debout. Autre bémol, la console n'étant pas très haute, les commandes s'avèreront un peu basse pour un pilote de grande taille. Certes, mais une console plus haute pénaliserait la ligne. Tel quel, le V-500 qui joue la carte de la polyvalence (bonne circulation à bord), plus que celle d'un semi-rigide purement familial (pas de solarium, peu de rangement), arbore une silhouette sympathique et une finition en progrès, notamment pour ce qui est du polyester. Ses qualités marines, son comportement sûr et ludique, font de lui un bon choix, notamment comme premier bateau, vu son tarif attractif.
AU PONTON
L'agencement de ce petit semi-rigide est sans surprise. Il offre ce qu'un 5 mètres peut offrir et fait le choix judicieux de décaler sa console sur tribord afin de laisser un large passavant, plutôt que deux passages étriqués. Par contre, parmi ses points faibles, on note le manque de rangement. Le coffre avant étant dévolu au mouillage, et celui de la console à la batterie, il ne reste que la banquette arrière. De quoi abriter le sac de sécurité, mais pas les affaires de l'équipage… ou l'inverse !
EN MER
Pour naviguer à deux à bord du V-500 Sport, un 50 ch peut suffire, mais pour s'adonner à la promenade ou au ski nautique en famille un 60 ch sera nécessaire.
En virage rapide, la précision de la carène du V-500 est constante, même lorsqu'on ferme brutalement la courbe. Par ailleurs, l'absence de ventilation permet de ressortir correctement des virages, même si on aimerait bien disposer de quelques chevaux supplémentaires...