Ils l’ont rêvé, l’importateur Valiant l’a fait. Un semi-rigide spécialement conçu pour les amateurs de pêche. Si le package est inédit, la base, elle, est déjà connue. Présenté à son lancement comme une série limitée, ce DR-620 customisé pourrait bien devenir un best-seller.
Texte et photos Philippe Leblond
Coup de maître réussi par Brunswick Marine in France, l’importateur Valiant : présenter la version « fishing » de son DR-620 en situation, à l’occasion du concours de pêche du Grand Pavois ! Ce semi-rigide équipé d’un tout nouveau « pack » pêche a été mis à la disposition des participants de ce tournoi, tous des pêcheurs en mer confirmés. Impossible de manquer la flotte des huit Valiant, lorsqu’on arpentait les pontons de l’exposition rochelaise en septembre dernier ! C’est l’un de ces bateaux que nous avons pu essayer, celui de Paul-André Rascle, cofondateur du site Internet www.pêcheur.com. Mais, sans plus attendre, voyons de quoi se compose ce fameux pack. Paul-André ne se fait pas prier pour nous fait l’article : « Il y a d’abord ce combiné GPS-sondeur Humminbird 898c Side Imaging, fixé un étrier, à hauteur de l’œil, et la VHF fixe Navicom. Il y a aussi les quatre supports de cannes du leaning-post. Et, n’oublions pas le vivier à circulation d’eau de mer (ndlr : une glacière Igloo de 88 litres, alimenté par une pompe électrique), qui permet de conserver les vifs ou les poissons au frais.» Lorsqu’on interroge Paul-André sur cet équipement et les qualités du semi-rigide en utilisation pêche, sa réponse fuse… « Le semi-rigide, c’est la stabilité, la sécurité, et en plus il est facilement transportable. On peut sortir par tous les temps, ou presque. Pour ce qui est de l’équipement pêche ajouté, il y a l’essentiel. Je préfère de loin le leaning-post au siège classique, c’est tellement mieux pour piloter dans la mer formée. Après, l’agencement du cockpit, cela reste personnel… »
Le décor est planté ! De l’avis de ce pêcheur averti, le pack conçu par Brunswick tient la route. Voilà qui devrait séduire bon nombre d’aficionados de cette pratique qui reste curieusement ignorée des constructeurs de semi-rigides, à l’exception de rares exemples (Gommonautica, avec son 48 Fish – c’était il y a plus de 15 ans ! – ou Zodiac avec son Pro 15 Man accastillé par Amiot). Il est vrai que les chantiers, connaissant bien les « lubies » des pêcheurs, préfèrent leur offrir un pont vierge, aménageable à leur guise… Saluons toutefois cette initiative, avec le choix d’un châssis éprouvé, celui du DR-620 que nous avions déjà essayé avec un Optimax 115 ch et un Verado 150 ch (voir Pneu Mag n°61). Un bateau disponible hors-package depuis deux ans (comme les autres DR), avec un flotteur PVC Melher Haku de 1100 décitex, ou en Polyuréthane (option), plus résistant encore. Pour sa série limitée, Brunswick a choisi de le doter de la puissance maximale : 150 ch ! Un choix osé car, propulsé par le Verado 150 ch, le DR-620 réclame une certaine accoutumance, surtout lorsqu’on pilote seul à bord et lège de carburant. Voilà un ensemble pour le moins sportif, mais source d’un grand plaisir de pilotage. Un peu plus chargé, comme lors de notre essai, avec 90 l d’essence, deux personnes à bord et l’équipement de pêche, il s’avère facile à maîtriser malgré ses performances décoiffantes. Avec près de 43 nœuds en pointe et des accélérations de dragster (parmi les meilleurs de nos chronos dans ce domaine), les spots de pêche vont sembler plus proches ! Et, bien que nous n’ayons pu relever les chiffres de consommation, le DR-620 est à même de revendiquer des rendements de tout premier ordre. À côté de ces performances remarquables, le DR-620 démontre un comportement efficace, grâce à une assiette bien équilibrée et un confort de bon aloi dans le clapot de 40 cm (2-3 beauforts) que nous avons rencontré au large de La Rochelle. La quille bien angulée amortit les impacts, et la tenue de cap reste sereine, même au régime maxi et trimé, malgré un léger roulis, facile à contenir. Autre satisfaction : le comportement en virages « sportifs ». L’inscription franche et le guidage impeccable permettent de dessiner des trajectoires limpides. En l’absence de ventilation de l’hélice, la motricité intacte permet de belles relances. Bref, il y de quoi se faire plaisir aux commandes du DR-620, qui pourrait très bien se contenter de 115 chevaux. Mais, pour le Fishing, c’est le package qui décide…
AU PONTON
La bonne surprise, c'est évidemment la dotation pêche. Les semi-rigides conçus et équipés pour cette activité, par le chantier, restent très rares, et l'on ne peut que saluer ici l'effort de Valiant. L'équipement retenu est vraiment bien ciblé : sondeur-GPS Side Imaging de Humminbird, VHF fixe Navicom, leaning-post avec porte-cannes inox, sans oublier la glacière Igloo Marine faisant office de vivier grâce à une pompe électrique l'alimentant en eau de mer...
EN MER
On connaissait les qualités nautiques du DR-620, celles de la version Fishing, juste un peu plus lourde, sont de la même veine. C'est-à-dire satisfaisantes, puisque nous avons atteint 42,6 nds avec un Verado 150 ch, des chronos d'accélération de premier ordre, et surtout, dans l'optique de la pêche, une plage d'utilisation particulièrement large, puisque le bateau plane à partir de 10,9 nds et 2 400 tr/min. Un véritable atout pour les pêcheurs qui, on le sait, naviguent nettement plus que la moyenne des plaisanciers et dans (presque) toutes les conditions.