Le DR-620 est, comme tous les modèles de cette gamme à caractère utilitaire, destiné en priorité aux pratiquants privilégiant l'action au farniente. Dans cette optique, le cockpit est aménageable à la carte, comme nous le montrent les deux versions que nous avons essayées, d'abord avec un 115 Optimax, puis avec un 150 Verado.
Texte et photos Philippe Leblond
Dans un premier temps, nous avons essayé le DR-620 avec un Mercury 115 ch Optimax. Plus récemment nous avons eu l'opportunité de le prendre en main, équipé d'un Mercury 150 ch Verado, la puissance maxi autorisée (il est affiché à 27 290 c avec ce moteur). Commençons par les chiffres, avec un net avantage au 150 ch : 45 nds (mesure non vérifiée par nos soins en raison de l'état de la mer) contre 37,3 nds, et surtout un déjaugeage en seulement 2 secondes au lieu de 5,4. Voilà qui concrétise les 35 chevaux supplémentaires. Mais quand on connaît la sobriété du système Optimax, on peut se dire que les rendements seront nettement à son avantage. Une « revanche » que nous ne pouvons pas chiffrer n'ayant pu relever les consos du Verado. L'excellent 1,62 mille par litre obtenu à 4 000 tr/mn, soit à 26,4 nds, est édifiant de l'économie de fonctionnement du 115 Optimax et confère au DR-620 une remarquable autonomie de 150 nautiques. Que demander de plus pour un bateau homologué en C ? Au plan du pilotage, si le DR-620 (doté de la même carène que le Vanguard 620) s'accommode fort bien du 115 Optimax, il s'avère plus difficile à maîtriser avec les 150 ch du Verado à compresseur. En effet, il n'est facile de « passer » toute la puissance dans la mer formée, avec seulement deux personnes à bord. D'autant que le boîtier de commandes électriques DTS (très agréable lors des manœuvres) ne donne pas un feeling évident dans le maniement des gaz (léger temps de réponse) quand on est à l'attaque. Toutefois, le DR-620 passe correctement dans la vague et montre de bonnes aptitudes sportives malgré un nez un peu léger dans les sauts. Il se montre très à l'aise en virage, restant sain même lors des remises de gaz avec des vagues par le travers. Moins vive, plus docile, la version 115 ch jouit d'un bon équilibre général, donnant toutefois l'impression de coller un peu à l'eau malgré un trim positif. La nourrice pleine d'essence placée dans la baille à mouillage, ajoutée au réservoir plein, situé lui aussi dans la partie avant, peut expliquer cette assiette « extra plate ». Un bon point pour affronter la mer et le vent de face. Un poids sur l'avant qui limite aussi le cabrage au déjaugeage, mais semble pénaliser les efforts du 115 Optimax, qui signe un chrono plus que modeste. On note par ailleurs, une tenue de cap perfectible par vent de travers (force 4). En virage, le DR-620 se montre très à l'aise, avec un bon grip, une légère glisse intervenant lorsqu'on remet les gaz à fond. Côté équipement, le DR-620 se plie à tous les désirs, sans sortir toutefois du registre baroudeur. Ici, le bain de soleil n’a pas le droit de cité ! Mais, les utilisateurs actifs que sont les pêcheurs, chasseurs et autres randonneurs, apprécieront le fait de pouvoir agencer le cockpit à leur guise. Ainsi, le premier des deux DR-620 que nous avons essayé était-il du genre plutôt spartiate... Une simple console « debout », sans siège, légèrement excentrée vers tribord pour contrer l’effet de couple et laisser un large passavant, et c’est tout. Le DR-620 propulsé par le Verado se distingue nettement du premier, avec une large console accompagnée d’un leaning-post biplace. On notera aussi, deux sièges jockey monoplace, dont la base sert de rangement (les assises s’ouvrent grâce à deux charnières inox). Pourvus d’un dosseret rembourré et d’un arceau inox sur l’avant, ils offrent une position confortable et sûre. Il est à noter cependant que dans les deux cas, les consoles de pilotage ont révélé des faiblesses dans leur fixation, ayant tendance à branler de manière excessive en navigation, de même que leur main courante. Une solide contre-plaque de fixation sous le plancher s’impose !
Compte tenu de leur différence de gabarit, les deux consoles n’offrent pas le même tableau de bord. Sur le premier (celui de l’Optimax), la place est mesurée, le speedo et le compte-tours étant à moitié masqués par le volant, de même que le mini Smart-Craft fournissant les chiffres de consommation. Difficile également de trouver un emplacement correct pour l’installation d’un sondeur ou GPS… Sur le second, la planche de bord est assez spacieuse pour installer une vraie centrale de navigation, encore que le Smart-Craft, livré avec le Verado, soit déjà une vraie mine d’informations… Autre point positif, la commande de gaz et d’inverseur (ici une DTS électrique) est de type « pupitre », à la différence de celle qui commande l’Optimax, un boîtier latéral standard placé sur le flanc de la console. Cette dernière n’offre pas, loin s’en faut, le volume de rangement de la plus grosse. En ce qui concerne le leaning-post du DR-620 « équipé », il consiste en une simple armature inox, supportant un dosseret pour piloter en appui lombaire. Il n'en est pas moins un accessoire de confort et de sécurité appréciable (voire indispensable) pour les longues randonnées… Pour le reste, les deux bateaux fournissaient la même base, le plancher gris contre-moulé, avec antidérapant pointe de diamant, comportant au tableau arrière une soute abritant la batterie et la pompe de cale (de série) d'un débit de 2 700 litres/heure, pour l'assèchement du fond de coque. Pour ce qui est de la vidange du cockpit, elle est assurée par deux nables de bon diamètre. Bien que le dessus de ce coffre soit doté de surfaces antidérapantes, on ne trouve pas d'échelle pour le bain, tandis que deux robustes cadènes au tableau arrière se proposent pour la fixation d'un V de ski. La baille moulée dans la pointe avant est profonde et bénéficie d'une large ouverture permettant d'opter pour une ancre de taille respectable. L'orifice de remplissage du réservoir fixe (106 litres), lequel est implanté entre ce coffre et la console, se tient à l'avant. Parmi les options, signalons l'échelle de bain latérale, la glacière marine de 72 litres avec coussin, les racks à bouteilles de plongée, le roll-bar en inox avec ses feux de navigation, ainsi que le guide de mouillage en caoutchouc. Le taquet coinceur fait partie de la dotation de base. Comme tous les modèles de la gamme Diving and Rescue, le DR-620 arbore un flotteur gris (ou orange, au choix) cerné d'une épaisse bande de ragage noire. Il comporte aussi de nombreux renforts d'assises antidérapants et une seconde saisine intérieure en corde Nylon (pratique pour se hisser à bord). Réalisé avec un tissu PVC 1 100 décitex, le flotteur est doté de valves de surpression. Le DR-620 est aussi proposé avec un tube en Polyuréthane (réputé plus résistant que le PVC), toujours dans les mêmes tons, gris foncé ou orange vif. .
CONCLUSION
En résumé, le DR-620 affiche un comportement marin sûr, à condition de ne pas vouloir utiliser la puissance maxi, à lège et seul à bord, dans la mer formée. Pour cette raison, un 115 ou un 135 nous semble suffire pour bien exploiter les aptitudes de cette carène plaisante à piloter. Ceux qui aiment se mouvoir sans encombre sur le pont retiendront le côté pratique de la console debout, mais ceux qui désirent plus de confort trouveront parmi les équipements proposés par le constructeur, matière à se composer un cockpit plus accueillant. Ce côté « caméléon » est un atout essentiel du DR.