Il n'aura pas fallu longtemps à Valiant pour recomposer une gamme plaisance attractive, après l'abandon de son usine portugaise, au profit de son partenariat avec Arimar. Nous avons eu la chance de pouvoir tester, dans la houle du Cap d'Agde, les cinq nouveaux modèles de la série Classic. Etat des lieux.
Texte et photos Philippe Leblond
Après la présentation l'an passé, des séries Comfort et Sport puis, plus récemment, des deux Fishing 630 et 760 au Grand Pavois de La Rochelle, c'est au tour de la gamme Classic d'avoir les honneurs de la presse nautique. Organisés à partir de l'immense port de plaisance de Cap d'Agde, ces essais en mer nous ont permis de mieux faire connaissance avec les Valiant que nous avions pu découvrir sur le terre-plein du Grand Pavois, en septembre. Des modèles élaborés à partir de carènes Arimar (gammes Stile et Premium). Entre la gamme Comfort et la nouvelle gamme Classic, la différence réside dans l'adoption de flotteurs à tissu élastomère (de type Néoprène/Hypalon), en lieu et place du plastomère (PVC de Melher Haku). Le choix de Valiant, s'est porté sur de l'Orca 1 100 décitex (500, 550 et 580 Classic) ou 1 670 décitex (630 et 685 Classic), une référence en la matière.
Déjà pourvus de nombreuses places assises et de surfaces de bain de soleil, les Classic, conçus pour les sorties en famille ou entre amis, se voient proposer de nombreux équipements bien en phase avec le programme visé, à dominante de balade, baignade et farniente. Pour ce qui est nos bateaux d'essai, dotés d'aides électroniques à la navigation, sachez que celles-ci n'en figurent pas moins sur la liste des options. Il est cependant bien tentant d'y céder car, ainsi pourvus, ces Valiant sont vraiment complets pour répondre au mieux à leur cahier des charges.
Avant de vous laisser découvrir le résultat de ces essais, précisons que toutes nos mesures de performances ont été réalisées par des conditions météo favorables et sur un plan d'eau lisse, à savoir dans le vaste avant-port de Cap d'Agde, grâce à la compréhension et à la permission du capitaine du port, que nous remercions au passage. Sur un plan plus technique, précisons que la hauteur de montage moteur était de type "plaisance" (trou n°3), pour tous les bateaux de l'essai.
Au ponton :
En comparaison de ses trois petits frères, le 630 Classic marque une nette évolution en termes de plan de pont. Non seulement, il dispose d'un siège de pilotage indépendant de la banquette arrière, mais son espace entre le siège moulé sur l'avant de la console et le coffre avant, qui supporte le solarium, permet de dresser une petite table de pique-nique (embase au sol pour pied colonne, plateau en polyester). Il est vrai qu'en partant du 580, le presque demi-mètre supplémentaire de longueur hors tout est répercuté en totalité sur la longueur intérieure… L'ergonomie de pilotage est satisfaisante grâce au leaning-post biplace sur structure inox (pas de rangement, mais une faible emprise au sol), avec des commandes à bonne hauteur et une console protectrice (la même que celle du 580). Très bien agencé, le tableau de bord ne manque que d'un petit vide-poches ou d'un emplacement pour pouvoir poser de petites affaires à portée de main. Il y a, cependant, le rangement haut de la console qui est assez facilement accessible et sec… En navigation par mer formée, les passagers de la banquette arrière (trois places), peuvent se tenir à la main courante du leaning-post. Deux autres peuvent aussi se tenir à celle de la console, debout dans le passavant.
Comme sur les modèles déjà présentés, il est impossible d'ouvrir en grand la soute arrière, lorsque le mât de ski est en place, ni baisser le dossier en position "bain de soleil". L'accès à la baignade se fait de la même manière que sur le 580, via une petite plate-forme intégrant l'échelle de bain télescopique. Une petite poignée inox, fixée sur l'hiloire de cockpit, aide à remonter à bord. La douche de pont est à portée de main. La partie avant, avec son solarium à rallonge sur coffre de rangement et coffre de mouillage, dominé par un davier sur socle polyester, est identique à celle du 580. En fait, la différence avec ce dernier tient dans l'allongement de la coque (les largeurs intérieure et extérieure sont les mêmes) qui permet d'intégrer le leaning-post et la table. Comme le 580, le 630 Classic est au gabarit routier flotteurs gonflés.
En navigation :
Pas de doute, ainsi motorisé, le 630 Classic est le trublion de la bande des cinq ! Il est vrai qu'il bénéficiait du concours de l'excellent Mercury 150 Fourstroke, dont le lancement l'an passé par le motoriste américain était soutenu par une communication particulièrement prometteuse. Ce moteur possède des chevaux partout. A tel point que le semi-rigide n'a pas encore repris son assiette (déjaugeage en 4"2) lorsqu'il casse la barrière des 20 nœuds, et que son chrono (3"6) est le meilleur de notre base de données, un dixième de seconde devant celui réalisé par un certain Valiant 630 Fishing, propulsé par… le même moteur. Donc, ça pousse sérieux et la vitesse maxi est atteinte en moins de temps qu'il n'en faut pour noter ladite performance. Précisons toutefois que le 630 Classic était le seul, avec le 685, à disposer pour cet essai de la puissance maxi autorisée par sa fiche technique…
Ainsi équipé, le 630 Classic possède du tempérament à revendre et, en comparaison des trois précédents, réclame un peu de pilotage. Notamment en raison de l'effet de couple, sensible à l'accélération (le phénomène s'atténue avec du trim positif), et lors des remises de gaz, en pilotage rapide dans les vagues. Résultat, il a un peu tendance à se réceptionner sur bâbord. Rien de bien grave, mais cela gâte un peu le plaisir d'attaquer à ses commandes. D'autant que la carène bénéficie d'une balance longitudinale exemplaire et fait preuve de souplesse dans le franchissement, son étrave soulageant bien lors de réceptions, même avec mer d'arrière. Pour compléter ce tableau élogieux, n'oublions pas de mentionner la brochette de rendements économiques (plus de un mille par litre de 2 500 à 4 500 tr/min !), appréciables en croisière, et son caractère incisif et précis en virages, montrant un grip et une gîte intérieure constants, ainsi que de franches relances en sortie. Au vu de ces prestations, le 630 Classic pourrait se contenter d'un 135 ou même d'un 115 ch, sans perdre de ses qualités dynamiques.
PRINCIPALES OPTIONS : MÂT DE SKI INOX : 530 € - BIMINI TOP POUR ROLL-BAR : 560 € - DOUCHETTE DE PONT : 540 €