Jusqu'à nouvel ordre, la gamme Sport Fishing du constructeur américain affiche complet. Après le lancement des 630 et 760, l'an passé, ce sont les 550, 580 et 690 qui ont eu les honneurs du Grand Pavois Fishing. Signal fort en direction des pêcheurs : tous sont dotés d'un vivier à circulation d'eau de mer.
Texte Philippe Leblond - Photos Philippe Lebond et DR
Partenaire du Grand Pavois, et plus précisément du tournoi de pêche organisé chaque année lors du salon nautique rochelais, Valiant a pris l'habitude de présenter ses nouveaux modèles dédiés à la pêche (gamme Sport Fishing, ex-gamme DR) à cette occasion. L'an passé, nous avions pu essayer les deux premiers modèles sortis du chantier Arimar (Valiant fait produire ses semi-rigides chez ce constructeur italien, depuis deux ans), les Sport Fishing 630 et 760. Cette année, la flotte Sport Fishing s'est enrichie de trois nouveaux venus, avec les 550, 580 et 690. Le remplacement de la série DR (sept modèles de 4 m à 7,50 m), qui était fabriquée dans le chantier historique du Portugal, aura donc été rondement mené… Pour l'instant, Brunswick (le groupe américain qui possède Valiant) n'a pas annoncé d'élargissement de cette gamme par le bas, mais la série Sport (dont est déclinée la Sport Fishing) compte aussi un 470 et un 500, alors…
Ces nouveaux Valiant dédiés à la pêche présentent deux différences majeures avec leurs prédécesseurs : des flotteurs exclusivement constitués de tissu Orca (type Néoprène/Hypalon) 1 100 ou 1 670 décitex (les DR étaient proposés avec des tubes en PVC avec option Polyuréthane), et un vivier optionnel alimenté à l'eau de mer, placé sous le plancher, à l'exception de celui du 550 (le vivier des DR était posé sur le plancher). Pour le reste, la dotation pêche est assez comparable avec quatre supports de cannes à pêche et une centrale de navigation (SmartCraft, VHF fixe Navicom et combiné Humminbird). D'autre options sont aussi proposées : échelle de bain, saisines extérieures, roll-bar inox avec feux de navigation, T-top (pour les 630 et 760), feux de navigation sur console (en l'absence de roll-bar)… Voyons ce que ces semi-rigides ont "sous le capot", sachant que tous nos essais se sont déroulés sur un petit clapot, par 22 degrés, avec deux personnes à bord et le plein d'essence.
Conclusion : Les Valiant ont changé de lieu de construction, passant du Portugal (chantier d'origine) à l'Italie (chez Arimar). Ce ne sont plus les mêmes bateaux, et leur tempérament est assez différent d'ailleurs… Les anciens Fishing de la série DR étaient plus vivants à piloter, tandis que les nouveaux, moins joueurs, ont le mérite d'une prise en main plus facile, notamment avec la puissance maxi autorisée. C'est ce que nous montre le 690 qui, malgré la pêche du Verado 225 ch, reste très facile à maîtriser. Pour ce qui est de leur conception, les "fishing" made by Arimar poussent un peu plus loin l'équipement dédié à la pêche avec des viviers intégrés (sauf pour le 550), une circulation à bord fluide et des postes de pilotages bien étudiés, tout en optant pour des flotteurs en Orca (Hypalon), tissu de référence s'il en est en termes de qualité.
Sachant que le Sport Fishing 550 est capable d'accepter une puissance de 120 chevaux, nous étions curieux de voir quels seraient ses performances et son comportement avec un 80-chevaux. Sans atteindre des sommets, les mesures obtenues restent décentes (31,1 nœuds de V-max, 4"2 pour déjauger avec un cabrage modéré). Bien que le Mercury possède la plus forte cylindrée de son segment, il risque de s'avérer un peu juste si l'équipage compte quatre membres ou plus… Dans ce cas, sans recourir au 115-chevaux, nous conseillerons le F100 EFI. Pour ce qui est des allures de croisière, il faut fixer l'aiguille du compte-tours sur 3 300 tr/min pour obtenir une vitesse de 15 nœuds, synonyme d'économie de carburant, et sur 4 200 tr/min, pour approcher les 22 nœuds, rythme auquel l'ensemble bateau/moteur vit bien. Au-delà de ce régime, le F80 EFI devient assez bruyant… La mer, particulièrement clémente le jour de nos essais, n'a pas permis de valider les aptitudes marines du Sport Fishing 550, comme celles de ses grands frères d'ailleurs. Par contre, nous avons pu apprécier sa facilité de prise en main, le sentiment de sécurité à la vitesse maxi, même copieusement trimé, le Valiant montrant une stabilité de cap et d'assiette imperturbable.
Certes, le 550 est le plus petit des Sport Fishing, mais son apparence et son équipement est quasiment équivalent à celui de ses grands frères. Hormis une surface de pont plus modeste et le vivier (qui peut fermer à l'aide d'un cadenas) posé sur le plancher, il est très proche du 580. Par exemple, il possède le même poste de pilotage que ce dernier, avec une console et un leaning-post décalés sur tribord, afin de laisser un large passage à bâbord (48 cm !), plutôt que deux étroits passavants. De surcroît, le positionnement de la console à droite, permet de contrer l'effet de couple généré par l'hélice (pas à droite). Comme pour les autres modèles, le 550 est doté d'un pont antidérapant et autovideur, via deux nables à bouchons, percés dans le tableau arrière. Son leaning-post biplace, avec plaque de maintien latéral à tribord, main courante à l'arrière et supports de cannes est le même que sur le 580. Comme les grands modèles aussi, il dispose d'un coffre à mouillage avec ouverture verticale (pas très pratique et dénuée de passe-bout) et d'un coffre sec dans la console (celui du haut). Autre petite critique : les valves de gonflage, situées sur le dessus de flotteurs. Pas génial lorsqu'on veut s'y asseoir…