Essai Valiant 690 Sport Black Carbon

Le juste milieu

Placé entre le 630 et le 750 Sport de cette série Black Carbon au look et à l’équipement ciblé pêche, le 690 fait à maints égards figure de « bonne pioche ». Son équipement sera apprécié des manieurs de cannes, comme son cockpit spacieux et ses qualités nautiques.

Texte et photos Philippe Leblond


 49 147 € avec Mercury V6 225 ch 4T
 6.9 m
 13
 43,8 nds
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Essai paru le 30/07/2020

Fiche technique

Longueur 6,9 m
Largeur 2,5 m
Diam. maxi des flotteurs 61 cm
Nbre de compartiments 5
Puissance maxi 225 ch (165,6 kW)
Puissance conseillée par Pneumag 175 ch – 225 ch
Poids sans moteur 750 kg
Rapport poids/puissance 4,3 kg/ch (avec le moteur de l’essai)
Nombre de personnes 13
Couchage 0
Charge utile 0 kg
Matériau flotteurs CR/CSM Orca 1 670 décitex
Capacité carburant 200 l
Catégorie CE B
Constructeur nc
Importateur Valiant Boats France (29 – Henvic)
Droits annuels sur la coque exonéré
Droits annuels sur le(s) moteur(s) exonéré



L’arrivée de ce semi-rigide, délibérément axé pêche, remonte à la présentation de la série « Black Carbon » au salon nautique de La Rochelle 2018, dans le cadre du concours de pêche Grand Pavois Fishing. Il fait partie des dernières nouveautés accordées par le groupe Brunswick (Mercury) à la marque Valiant, avant sa cession, l’automne dernier. Une page se tourne avec la reprise de cette marque née portugaise et sa distribution par l’alliance de trois revendeurs du réseau Mercury, sous la bannière « Valiant Boats France ». Pour l’instant pas de nouveaux modèles à se mettre sous la dent, mais en attendant, dégustons cet appétissant 690 Sport dont les flotteurs sont assemblés avec le tissu Orca Black Carbon qui lui vaut cette appellation.



 



Au ponton



Joueur central du trio Valiant, au « maillot » noir rehaussé de rouge, le 690 doté d’une carène différente de celle de son prédécesseur (V plus accentué) se signale aussi par ses nouveaux accessoires de pont. En premier lieu la console de pilotage, nettement plus imposante que la précédente et qui offre à cet effet un tableau de bord nettement plus spacieux. Un point important aux yeux des pêcheurs qui raffolent d’aides électroniques à la navigation aux écrans toujours plus grands. Même en présence du VesselView (l’ordinateur de bord de Mercury) 7 ou 9 pouces, il reste suffisamment de place pour intégrer un combiné Sondeur-GPS grand format ainsi que la VHF fixe Standard Horizon. Large et haute, cette console est à même d’assurer une excellente protection contre les éléments, et sera appréciée à sa juste valeur lors des sorties par temps frais. D’ailleurs, sur le 690 (contrairement au 750, plus large), il a fallu déporter la console sur tribord de manière à laisser un passavant décent, plutôt que deux passages symboliques. Le leaning-post aussi est nettement plus confortable que celui du précédent 690. Son assise mieux rembourrée et bien dessinée conviendra à tous les gabarits, en appui lombaire ou fessier, pour le pilotage debout. En revanche, son emprise au sol est plus importante, compte tenu du coffre qui donne un bon coup de main dans le domaine du rangement à un semi-rigide qui n’est pas très riche sur ce point. L’assise de pilotage bascule vers l’avant pour donner un accès vertical à ce rangement. Cette assise est dotée de deux poignées latérales et quatre porte-cannes en inox qui viennent en complément des deux fixés sur la main courante de la console. Puisqu’on est dans le domaine de l’accessoire de pêche, il convient surtout de signaler la présence d’un vivier (de série) intégré au plancher, en arrière du leaning-post. Notre bateau d’essai était équipé de la banquette arrière optionnelle qui, au-delà des deux places assises (trois pour des enfants) qu’elle dispense offre un coffre de belle contenance. Un élément de confort dont le revers de la médaille est qu’il restreint l’espace libre dévolu à l’action des pêcheurs. On ne peut pas tout avoir ! Cependant, objectivement il reste suffisamment de place pour pêcher à deux, mais pas sur le même bord. Un mot sur le mouillage, pour signaler le petit massif de proue en polyester porteur d’un davier et d’un taquet axial pour amarrer la ligne de l’ancre. Efficace. On notera aussi la présence, sur le bord du même coffre, du nable de réservoir d’essence avec son bouchon en inox, mais sans cuvette de débordement. Autre remarque, concernant les saisines : elles sont classiques, en cordelette tressée rouge, mais sont ininterrompues, les plongeurs préférant un passage libre pour se mettre à l’eau. Ces derniers se consoleront avec l’option rack à bouteilles supposé prendre place devant la console.



 



En mer



Voyons maintenant quelles sont les aptitudes de ce 690 Sport en mer. Disons-le tout de suite, le plan d’eau plutôt clément, au large de La Rochelle, n’a pas permis de valider totalement son tempérament marin. Sur un clapot de 30 à 50 centimètres, la carène en V profond du 690 ne s’est pas vue poussée dans ses retranchements. Mais, à quelque chose malheur est bon, nous avons pu profiter de ces conditions favorables pour apprécier son dynamisme. Le pilote prend un plaisir certain avec cette coque qui s’avère vivante même sans même avoir recours au trim. Le nouveau V6 de Mercury avec ses 225 ch et ses 3 400 cm3 pour seulement 216 kg, n’y est pas pour rien. Nerveux (plus que son grand frère à huit cylindres, nous semble-t-il), ce six cylindres atmosphérique fait largement le job, même si les chiffres ne lui rendent qu’un hommage mesuré (c’est le cas de le dire) avec 43,8 nœuds en pointe, 5’’2 pour passer de 0 à 20 nœuds, puis 6’’9 de 0 à 30 nœuds. L’impression de puissance et de vitesse est supérieure à ce que traduisent nos mesures. Même si la carène s’aère naturellement, il n’est pas interdit de se servir du trim, mais en se montrant économe car le nez apparaît léger. Toutefois, le bateau demeure assez stable au régime maxi grâce aussi au travail de l’hélice à quatre pales, une Revolution 4. En virage également, le Black Carbon se montre à son avantage avec une gîte intérieure marquée mais constante, un solide grip pour virer court sans déraper, tout en conservant une belle motricité en sortie. Notons à ce sujet que l’effet de couple imprimé par le V6 au Valiant 690 est moins important que celui du Mercury V8 300 ch sur le Valiant 750. Il est vrai que la cylindrée n’est pas la même (4 600 cm3)…



 



Autre paramètre d’importance : les consommations. Malgré sa forte cylindrée, le V6 américain se montre raisonnablement gourmand avec des rendements proches du mille au litre : 0,9 m/l à 4 500 tr/min, comme à 3 500 tr/min. Dans les deux cas, l’autonomie est satisfaisante : 137 milles à 30,4 nœuds (40 l/h) et 161 milles à 21,6 nœuds (24,2 l/h). Des vitesses de croisière respectables mais pas surprenantes… Notre impression, par contre, est que le V6 est plus sonore que le V8, ce qui sur les longues navigations pourrait inciter le capitaine à réduire un peu le régime moteur.



photo Valiant 690 Sport Black Carbon


photo Valiant 690 Sport Black Carbon


photo Valiant 690 Sport Black Carbon


photo Valiant 690 Sport Black Carbon


photo Valiant 690 Sport Black Carbon


photo Valiant 690 Sport Black Carbon


photo Valiant 690 Sport Black Carbon





Qualité de réalisation      

Comportement      

Performances      

Equipement        

Adéquation programme          

Rapport qualite/prix      

L’agrément de pilotage, le comportement vivant
La console et le leaning-post nettement améliorés
La surface utile dans le cockpit (sans la banquette)
La dotation pêche
L’accès à la baignade peu commode
L’unique passavant assez étroit
L’absence de poignée au tableau de bord pour le copilote
Le tissu noir des flotteurs qui peut être brûlant au soleil

Face a la concurrence…

Modéle Explorer 700 Tempest 700 Fish Manta 680 PC
Marque Bombard (France) Capelli (Italie) Pro Marine (France)
Imporlation Réseau de concessionnaires Yamaha Motor France (95 – Saint-Ouen l’Aumône) Réseau de concessionnaires
Longueur 7,00 x 2,54 m 6,92 x 2,85 m 6,80 x 2,53 m
Nb de personnes 16 16 14
Matériau flotteur CR/CSM CR/CSM CR/CSM
Prix 27 260 € (sans moteur) 52 580 € avec Yamaha 200 ch 36 900 € (sans moteur)
PERFORMANCES
Vitesse maxi 43,8 nds à 2 600 tr/min
Vitesse de croisière rapide 30,4 nds à 4 500 tr/min
Vitesse de croisière economique 21,6 nds à 3 500 tr/min
Temps de jaugeage 3’’4 secondes
Accélération de 0 a 20 nds 5’’2 secondes
Vitesse minimale d’hydroplanage 13,5 nds à 2 600 tr/min
Consommation en usage courant (estimation) 21 l/h
Autonomie en usage courant (estimation) 8 h 30 min
Hélice de l'essai Revolution 4 de 14’’5 x 17’’ inox 4 pales