Essai Marvel 620 L

Fiable et marin

Dernier-né de la jeune marque Marvel, issue de la collaboration entre Zodiac, premier constructeur mondial de pneumatiques, et Yamaha, premier motoriste hors-bord, le nouveau 620 L est proposé en package avec trois puissances au choix. Marin et facile à piloter, il s'adresse d'abord à une clientèle familiale.

Texte et photos Jacques Anglès


 26 160 € avec Yamaha 100 ch 4T (tarif 2006)
 6.35 m
 13
 35,9 nds
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Paru dans le Pneumag n° 54 Juillet/Août 2006




Avec ce nouveau 620, qui s'ajoute aux 480 et 530 lancés ses deux dernières années, la jeune marque Marvel-Yamaha dispose aujourd'hui de trois pointures grand public qui permettent au motoriste japonais de «vendre» ses moteurs de milieu de gamme (40 à 100 ch). En confiant à Zodiac la construction des Marvel, Yamaha Motor France s'est assuré de la présence sur ses modèles d'un blason de réputation mondiale, avec une qualité suivie et une garantie de cinq ans sur le flotteur, bref de quoi rassurer une clientèle familiale, pas nécessairement spécialiste du semi-rigide. Pas de risque non plus côté carènes, puisque tous les Marvel exploitent des coques qui ont fait leurs preuves au sein du groupe Zodiac, issues en l'occurrence des séries Explorer de Bombard, avec des cockpits redessinés et une finition personnalisée. Le motoriste peut ainsi proposer des packages «d'usine» cohérents, bénéficiant de l'assistance de son réseau commercial, très implanté dans l'Hexagone.Nouvel amiral de la marque, le Marvel 620 est un grand familial tout simple, doté d'un cockpit qui privilégie l'espace plutôt que le nombre de places assises, le seul vrai siège étant celui situé à l'avant de la console. L'agencement se limite à un coffre de proue, une console de pilotage avec leaning-post pour piloter debout (c'est plus agréable et plus efficace que le pilotage assis), et un petit coffre de poupe qui abrite la batterie. Les passagers adoptent donc la position de navigation traditionnelle en pneu, à savoir assis sur le boudin, doté à cet effet de solides mains-courantes en sangles, avec six grosses poignées rembourrées pour se tenir sans fatigue. Ce flotteur est réalisé par thermobandage à chaud suivant la technique Zodiac, avec un tissu 1100 décitex à enduction de PVC. La finition est propre, avec protection du pourtour par un liston en caoutchouc, cônes arrière dotés de renforts anti-ragage, et quatre poignées latérales (une ou deux de plus à la proue seraient bienvenues). L’équipement comporte en outre un davier d’ancre avec taquet inox sur socle polyester (simple et pratique) et trois anneaux inox pour le remorquage et l’amarrage. Terminons par un bon point pour le réservoir fixe de 75 litres installé en standard sous le coffre avant. Reste que si l’essentiel y est, le confort reste relativement spartiate et la capacité des rangements assez limitée : on peut «caser» sans problème le matériel de sécurité et les effets personnels, mais aucun coffre n’est assez vaste pour les skis, le matériel de plongée ou une glacière de bonne taille.

Pour cet essai, notre Marvel 620 était doté du classique Yamaha F100 4 temps, une mécanique sans souci correspondant à la puissance recommandée, dont la discrétion de fonctionnement est un facteur de confort. à l’arrêt, les flotteurs assez bas, bien en appui sur l’eau, procurent une excellente stabilité, que l’on appréciera lors des séjours dans les criques ou en pêche. Contact ! Cap sur les eaux dégagées de la rade d’Hyères, où le mistral lève un gros clapot. La position de pilotage, debout en appui fessier, est agréable, tout au moins pour les pilotes de taille moyenne (les grands jugeront peut-être que le leaning-post est un peu près du volant), avec volant à bonne hauteur et poignée de gaz juste à droite.

Une pression sur la manette des gaz et, hop ! Le bateau déjauge en moins de temps qu’il ne faut pour le dire : 2,4 secondes ! Vraiment bien pour un moteur de « seulement » 100 ch, qui signe en prime un chrono de presque 36 nœuds en pointe.

Je retrouve ici les excellentes sensations de cette carène bien connue, héritée du Bombard Explorer 620, avec un avantage de légèreté dû à un cockpit moins aménagé. Au déjaugeage comme en ligne droite, le Marvel 620 reste bien en ligne et fait preuve d'une stabilité sans reproche, en longitudinal comme en latéral. Un test : à 30 nœuds, volant lâché, on peut faire virer doucement le bateau à droite ou à gauche en jouant juste sur le réglage de trim. Autant dire que la tenue de cap est bonne. De plus, la sensibilité au trim permet d'adapter l'assiette à toutes les situations, tout en montrant une grande tolérance sur le réglage. En courbes longues rapides, cette carène assez porteuse prend peu de gîte et révèle un tempérament légèrement survireur qui pimente le pilotage, sans velléité de décrochage intempestif. En virage serré, le flotteur, placé assez bas, vient prendre appui sur l'eau en limitant la gîte, la carène restant néanmoins bien accrochée à sa trajectoire, avec une tendance à la ventilation de l'hélice quand on la pousse dans ses retranchements. Avantageuse en termes de stabilité, la configuration à flotteur bas trouve sa limite de confort dans la mer formée, où les coups de raquette incitent à réduire l'allure. à cette réserve près, le Marvel 620 s'est montré parfaitement sûr dans des creux d'environ 1,50 m, avec un fort vent de face, passant presque sans mouiller et, surtout sans crainte de voir le nez s'envoler, grâce à une bonne répartition des poids. Globalement, son comportement est donc digne d'éloges. Sa facilité de prise en main est aussi un atout pour s'initier aux subtilités du pilotage. .



photo Marvel 620 L


photo Marvel 620 L


photo Marvel 620 L





Conclusion
Un «package» intéressant qui réunit une coque très sûre, avec fabrication label lisée Zodiac, et un moteur à la fois suffisamment puissant, discret et économique à l’usage.
Avec le 100 ch Yamaha, le 620 L offre de bonnes prestations de pilotage, et peut néanmoins être mis entre toutes les mains, les autres motorisations (80 ch 4Tet 90 ch 2T) paraissant moins séduisantes.
On soulignera les performances élevées et l’espace dans le cockpit, propres à séduire les pêcheurs et plongeurs. Les amateurs de farniente regretteront quant à eux l’absence de bain de soleil ou de table de pique-nique.




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