Le vénérable constructeur sarthois semble pris d'un souffle nouveau avec le lancement de l'IOD 550. En témoigne le choix d'une console et un siège plus design, du système Tallon Marine pour la fixation d'accessoires interchangeables, et surtout, d'une nouvelle mousse de sandwich pour une réalisation 100 % composites. Avec l'IOD, Zeppelin se lâche !
Texte et photos Philippe Leblond
Alors, tout nouveau tout beau l'IOD 550 ? Pas tout à fait nouveau, puisque sa carène n'est autre que celle du 18 V-Pro. Quant à être beau, ne boudons pas notre plaisir, la dernière création des ateliers Zeppelin arbore une présentation plutôt flatteuse… Pour autant, cet effort d'esthétique ne trahit pas l'identité de la marque. Dans ce domaine, on note l'apport d'une console et d'un bolster au design plus recherché que celui des accessoires maison. Deux éléments qui proviennent de l'équipementier français Lismar. On remarque aussi le travail effectué sur les flotteurs, avec un assemblage plus fluide et le remplacement des traditionnelles saisines en corde tressée par des brides d'Hypalon. Même si, chez Pneu Mag, nous ne sommes pas pour, reconnaissons que le look y gagne… Toutefois, la principale évolution est surtout d'ordre structurel, et concerne l'adoption d'un sandwich en Corecell, une mousse de haute densité dont l'apport se traduit à la fois par une plus grande rigidité, et une économie de poids significative. Ainsi, grâce à ce matériau d'âme ultra-léger, ce sont 70 kilos qui ont été gagnés par rapport au plancher en contre-plaqué marine, utilisé jusque-là par le chantier du Lude. Plus de bois dans les Zeppelin, autant dire que ce passage au "tout-composite" est une petite révolution ! Conséquence de l'usage du Corecell, les deux coffrets à la poupe (batterie dans celui de tribord, amarres dans celui bâbord) et la grande baille à mouillage sont contremoulés avec le pont. Mais, l'essentiel du rangement se fait dans la console et la banquette-coffre biplace, toutes deux rapportées, comme le bolster individuel, dépourvu d'équipet, lui. Le réservoir fixe en Polyéthylène de 90 litres se trouve sous le pont, recouvert d'un antidérapant à la silice, efficace et propre. Pour rester dans la nouveauté, il s'agit du premier Zeppelin vendu équipé, sans options et sans choix, l'intention étant de proposer, en package et à prix attractif, un semi-rigide polyvalent à même de séduire une petite famille, dont le père n'aurait pas l'intention de renoncer à la plongée ou à la pêche. De ce point de vue, c'est assez convaincant, avec une circulation à bord aisée (larges passavants, accès latéraux au tableau arrière), et trois vraies places (la banquette et le bolster), auxquelles on peut ajouter deux à quatre bons emplacements sur les flotteurs, les poignées latérales de console et de bolster étant à portée de main. Autres motifs de séduction : les accessoires Tallon Marine, élégants et pratiques. L'IOD 550 est équipé de cinq paires de receveurs standards ou électriques, pour la fixation d'objets aussi divers qu'une échelle de bain, une tablette de pique-nique, un râtelier pour blocs de plongée, des supports pour cannes à pêche, une lampe de lecture pour les cartes…
Par contre, s'il est une chose qui ne change pas avec le dernier Zeppelin, c'est bien le comportement marin. Sa carène, typique des semi-rigides sarthois, est caractérisée par un V très ouvert au tableau arrière. De fait, Zeppelin joue la carte de la stabilité. Du coup, on pourrait s'inquiéter d'un certain manque de souplesse dans la vague… Par bonheur, l'étrave fine et profonde fend bien la mer, et le confort s'avère plutôt satisfaisant dans du petit clapot. Précisons néanmoins que la mer était bien calme lors de notre essai… Le comportement, donc, reste 100 % Zeppelin : très marin, mais pas très fun. L'IOD déjauge vite et presque sans se cabrer, vire fort et court, presque à plat, mais le plaisir à la barre n'est pas intense. Plaquée sur l'eau, épousant la mer, la carène du Zeppelin possède une tenue de cap excellente, une stabilité latérale imperturbable, mais elle se montre assez peu réactive au trim. La raison ? Une poupe très porteuse, qui devrait bien aller au ski, un poste de pilotage en position avancé (donc un poids majoritairement sur la moitié avant) et cette carène qui, même avec un moteur très trimé, conserve une surface mouillée supérieure à la moyenne. L'équilibre longitudinal devrait en tirer parti, mais l'absence de vagues suffisantes ne nous a pas permis de décoller pour le vérifier. Malgré cela, la vitesse maxi (35,6 nds) s'avère correcte, grâce à l'excellent Honda BF90 qui n'est, il est vrai, pas éloigné de la puissance maxi autorisée sur l'IOD (100 ch). Si le quatre-cylindres japonais lui convient très bien, on a vraiment l'impression qu'on pourrait monter du 115 ch sur ce bateau, tant la marge de sécurité semble élevée. Tout juste note-t-on un petit dandinement latéral quand on cherche à abuser du trim… Quant aux reprises en sortie de virage, elles bénéficient d'une motricité sans faille (pas de ventilation). Maniable, stable et relativement performant, l'IOD 550, par sa manière de naviguer rappelle son aîné, le 18 V-Pro. En allure de promenade, nous retiendrons les 23,6 nds à 2 000 tr/min (affichage compte-tours erroné – voir explication en bas de tableau), un rythme naturel pour le Zeppelin, avec un volume sonore très contenu et une consommation qui devrait avoisiner les 12 l/h. .
CONCLUSION
Ce nouveau modèle donne un coup de fouet à l'image traditionaliste et austère de Zeppelin, mais sans se départir du sérieux qui fait la renommée de la marque : caractère marin, robustesse du gros œuvre (encore plus vrai avec l'utilisation du Corecell), insubmersibilité. Polyvalent par son concept, l'IOD 550 devrait séduire les familles à tendance sportives. à suivre…