Doté de sa puissance maxi, ce Commander s'adresse aux plaisanciers qui veulent garder la maîtrise du temps. En cas d'urgence, ce semi-rigide au rapport poids/puissance aiguisé, capable d'approcher les 50 nœuds, raccourcit les distances. Autre atout : sa polyvalence.
Texte et photos Philippe Leblond
Avec Zeppelin, on n'est pas dépaysé par le look de ses bateaux ! Les fervents de la marque au dirigeable ne s'en offusquent peut-être pas, mais on aimerait bien voir le chantier du Lude se mettre au goût du jour (un effort avait été fait avec le premier jet de l'IOD 550), sans pour autant donner dans le "too much" de certaines productions. Ainsi, le Commander 6.70 ressemble-t-il aux autres modèles de la gamme, sauf en ce qui concerne ses accessoires, en provenance de l'équipementier anglais Outhill. Notre bateau d'essai est donc un Zeppelin pur jus, avec son cockpit plutôt étroit mais laissant des espaces de circulation suffisants, les éléments étant décalés sur tribord pour favoriser un large passavant plutôt que deux étroits. La large console avec son massif leaning-post biplace, et la banquette-coffre arrière, biplace elle aussi, sont donc blottis contre le flotteur tribord. Bien qu'ils ne soient pas contremoulés avec le pont, ces trois éléments en polyester proposent des rangements secs. Le plancher, comme toujours chez Zeppelin (sauf sur l'IOD 550), est en contreplaqué stratifié sur les deux faces, et revêtu d'un antidérapant à la sillice. Deux solides équerres renforcent le tableau arrière percé d'un généreux vide-vite. Les câbles du moteur et de la direction sont dissimulés sous le plancher, sur lequel est fixé directement un robuste roll-bar, supportant les feux de navigation et, plus rare, le radôme du Broadband Radar de Lowrance, ainsi que la bouée fer à cheval. Dans la pointe avant, on trouve un coffre à mouillage, lui aussi rapporté sur le pont. Muni d'un taquet, il est secondé d'un petit socle polyester avec davier fixe, perché sur le nez du bateau. Le flotteur, de diamètre constant, est accessoirisé comme à l'accoutumé avec une ralingue ininterrompue, dans laquelle court une saisine en corde de Nylon tressé, de plusieurs poignées et d'une large bande de ragage. Pour ce qui est du tissu enduit, Zeppelin reste fidèle à l'Orca 1670 décitex, une référence…
Avant de quitter le ponton pour notre galop d'essai, au large de La Rochelle, un coup d'œil au poste de pilotage nous fait apprécier la place dévolue aux instruments moteur et surtout à la centrale de navigation, en l'occurrence très développée, puisque ce bateau est celui de démonstration de MC Technologies, importateur de Lowrance, entre autres petites merveilles électroniques. Un bon point aussi pour l'ergonomie de pilotage, avec une façade postérieure de console en retrait, un boîtier pupitre Yamaha placé au centre, à bonne hauteur, et un volant presque vertical (Outhill aurait-il tenu compte de nos doléances ?). Bien adossé au leaning-post, on jouit d'une position proche de la perfection, et les deux assises rabattables indépendamment permettent aux pilote et copilote de choisir entre rester debout ou s'asseoir. Que demander de plus ? Si, une poignée pour le copilote…
Doté de la puissance maxi – en l'occurrence l'excellent ex-F225 de Yamaha avec son bloc V6 de 3,3 l à admission variable, remplacé depuis peu le tout nouveau V6 4,2 l – le Commander 6.70 se devait de signer des performances de haut niveau. Et de ce point de vue, il ne nous a pas déçus, avec une pointe à plus de 47 nœuds, et un déjaugeage en moins de trois secondes ! Voilà deux beaux chiffres qui placent le Zeppelin parmi les semi-rigides les plus décoiffants de la catégorie, grâce aussi il est vrai, à un poids contenu. Son assiette quasi imperturbable n'est pas étrangère à cela, le Zeppelin sortant de l'eau presque sans se cabrer, et restant à plat jusqu'au régime maxi. Toutefois, en quête des 200-300 derniers tr/min, avec un trim très relevé, le Zeppelin a tendance à rouler, et sa barre hydraulique qui aurait mérité d'être purgée, demandait une certaine vigilance. Sinon, en usage normal, sa tenue de cap reste rigoureuse, quelle que soit l'allure. On goûte aussi sa précision en virage. Le Commander 6.70, bien guidé par sa quille, passe très fort en courbe sans rien lâcher et presque sans gîte intérieure, tout en se relançant avec punch grâce à sa motricité intacte. Voilà qui doit inciter l'équipage à bien se cramponner ! La mer étant plate, nous n'avons pu porter un jugement sur le confort dans la vague.
AU PONTON
Sans être à la pointe du design, l'équipementier anglais Outhill propose des banquettes confortables (avec accoudoirs SVP !) et des sièges de pilotage (leaning-post avec assises rabattables) bien étudiés, intégrant des coffres secs, d'un bon volume. Le poste de pilotage offre l'essentiel : une position de conduite agréable, bien à l'abri du haut pare-brise, et un tableau de bord spacieux permettant d'intégrer facilement les options électroniques.
EN MER
A la barre du Commander 6.70 on retrouve les particularités dynamiques des bateaux de la marque : une carène très près de l'eau, qui mérite d'être sévèrement trimée pour atteindre la vitesse maxi, et un grip en virage phénoménal, avec peu de gîte intérieure, imposant à l'équipage de se cramponner fortement pour résister à la force centrifuge. La console décalée, vers le flotteur tribord, laisse un large passage pour circuler de l'avant à l'arrière sans encombre. Le siège moulé sur l'avant de celle-ci peut accueillir un adulte ou deux enfants.