Ce Command 20 pieds a fait l'objet d'un travail poussé, dans lequel son propriétaire s'est investi sans compter. Le résultat est à la hauteur de ses espérances : un cockpit fonctionnel pour son activité dominante, à savoir la pêche, et des prestations nautiques de haut niveau.
Texte et photos Philippe Leblond
Après avoir lu cet essai, ne manquez pas de vous reporter à notre article concernant la livraison de ce bateau à son propriétaire (en page 88 de ce numéro). Marin professionnel, et grand amateur de pêche au leurre et de chasse sous-marine, Stéphane avait des idées bien arrêtées quant à son nouveau semi-rigide. Un Zeppelin, cela va de soit (son premier était un 18 V-Pro), plus grand, mais facile de manutention pour pouvoir changer souvent de zone de navigation. Présents lors de la livraison de ce Command 20V-Pro, nous avons profité de l'occasion pour en prendre la barre. Dès son arrivée sur la remorque, nous avons été séduits par l'impression de sérieux et de cohérence qui s'en dégage. La console, le leaning-post et le siège-coffre (deux places supplémentaires pour les enfants), sont savamment disposés, malgré la longueur aujourd'hui modeste, de 6,10 m. On peut circuler sans difficulté autour des éléments de cockpit, malgré des passavants un peu étroits, notamment à cause de la main courante de console débordante. Ce Zeppelin possède également quelques volumes de rangement : console, leaning-post, coffre-siège (malgré la batterie), soute au plancher (à l'avant), sans oublier le coffre de mouillage indépendant, les couvercles et capots étant tous garnis de joints de caoutchouc. D'ailleurs, la finition du bateau ne prête guère le flanc à la critique. Zeppelin a aussi évolué sur ce point, et le gel-coat des accessoires en polyester, comme la façon des flotteurs en tissu Orca, est impeccable.
Notre tour du propriétaire nous oblige aussi à parler des options que Stéphane a fait monter, comme les nombreux porte-cannes inox (deux au tableau arrière, six sur le leaning-post), l'éclairage de cockpit par LED (très chic le soir au mouillage !), la VHF fixe, la sono (Sonic Hub de Lowrance) et une bande molle grise (coordonnées à la couleur de la coque) pour protéger la quille lors des échouages. Sans oublier, bien sûr, les outils modernes du pêcheur en mer que sont les GPS-traceur et sondeur (tout en Lowrance) à grands écrans, trônant sur la console de part et d'autre du compas en position centrale. Stéphane ne manquera pas de souligner l'incorporation soignée des sondes des appareils dans les flaps fixes prolongeant la carène. Un beau travail, en effet.
Reste à savoir comment se comporte ce petit "bijou", sachant que son poids, au vu du matériel embarqué (il y a une deuxième batterie), est sans doute bien plus important que celui figurant sur la fiche constructeur (370 kg sans moteur). D'ailleurs, Stéphane n'a pas tergiversé, il a fait monter la puissance maxi, en l'occurrence un 150 ch Yamaha. Nous allons rapidement constater que le Command 20 pourrait très bien se satisfaire d'un 115 ch. Nous en voulons pour preuve qu'avec le F150, nous avons signé un retentissant 42,6 nds, alors que le plan d'eau n'était pas idéal et que le moteur sortait du carton. Cette performance devrait donc encore s'améliorer lorsque la mécanique se libérera… Capable de planer dès 2 200 tr/min, en dépit de son V profond, le Zeppelin réserve une belle plage d'utilisation à son pilote, entre 2 500 et 4 500 tr/min pour les régimes de croisière. Même à plein régime et copieusement trimé, il fait apprécier sa tenue de cap rigoureuse et son équilibre latéral (pas de roulis, pas de coups de raquette). Et pour ce qui est de son assiette longitudinale, nous avons pu effectuer quelques petits sauts face à la vague, en toute quiétude, même à des vitesses élevées. Les réceptions de sauts se font en souplesse, sur le tiers arrière, permettant une remise de gaz immédiate. Pas de problème de déflexion non plus (les embruns sont rabattus), le nez soulageant bien même avec mer par l'arrière. Accrocheur en virage rapide, il passe comme tous les Zeppelin presque à plat, obligeant l'équipage à bien se tenir. Et même en virage serré, la motricité reste intacte, permettant de se relancer sans avoir à redéjauger. Au final, on ne pense que du bien de ce Zeppelin rude au mal, mais raffiné.
AU PONTON
Le creux de cockpit est important dans la partie avant, une bonne chose pour les jeunes enfants embarqués. Le coffre à mouillage manque toutefois d'un passe-bout… Bardé de supports de cannes, le Command 20 de Stéphane est paré pour les sorties pêche ! Et l'électronique n'est pas en reste, avec un GPS-traceur et un sondeur dont les grands écrans offrent une belle précision de lecture. Notez, à la base de la console, les éclairages LED pour les escales nocturnes. Sans offrir un volume de rangement comparable à un semi-rigide familial, le Command 20 possède quelques précieux coffres secs.
EN MER
Les Zeppelin ont beau être marins, efficaces et souvent performants, ils ne donnent pas toujours beaucoup de "fun" à leur pilote. Or, aux commandes de ce Command 20 équipé du Yamaha F150, nous nous sommes fait plaisir ! Nous avons pu sortir un peu l'hélice de l'eau, et constater que ce Zeppelin avait du tempérament, avec remises de gaz dans le tempo grâce à quelques aptitudes sportives, tout en conservant une importante marge de sécurité. L'équilibre latéral et longitudinal est exemplaire, et la stabilité de cap s'est avérée, comme d'habitude, imperturbable. Validé !