Essai Zodiac Medline Sundream

Le petit frère modèle

Sa bouille sympathique, avec le contraste de son flotteur bicolore, n'est pas son seul atout. La surface de son cockpit, sa polyvalence grâce à des options bien ciblées, et une tenue à la mer irréprochable lui ouvrent les portes d'un avenir sans nuages. Jusqu'à concurrencer son aîné, le Medline I ? Pas impossible…

Texte et photos Philippe Leblond


 n'est plus au catalogue
 5.0 m
 10
 28,8 nds avec Yamaha 50 ch 4T
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Paru dans le Pneumag n° 59 Mai/Juin 2007



Dans la famille, pourtant gâtée, du numéro un mondial du pneumatique, le petit dernier a, quelque part, le profil de l'enfant prodige. Bien sous tout rapport, un futur « gendre idéal », quoi. Du Cherokee, auquel il est censé succéder, il reprend cet avant-pousseur ; comme une signature… Mais, pour le reste, le Sundream (un bien joli nom !) est nettement moins rustique, bien plus moderne que son prédécesseur. L'esthétique, avec des flotteurs bicolores - la sellerie est coordonnée - mariant un bleu vif et un gris élégant, se terminant par des cônes arrondis, doté d'un pont entièrement contre-moulé, est tout à fait actuelle avec une légère tendance « fun ». La conception du cockpit n'est pas sans faire penser à celle, très réussie, du Medline II Compact. Mais, par endroits, le bureau d'études en a fait un peu trop. En effet, le socle de la console, tout en courbes, n'est pas des plus rationnels. On en veut pour preuve la forme peu fonctionnelle du siège avant et, surtout, le retour intempestif du moulage à tribord, qui est une réelle gêne pour le pilotage debout, aggravée par un manque d'espace entre la console et le siège arrière. Puisque le ton est à la critique, ajoutons qu'il est regrettable que l'échelle de bain fasse partie des options. Par ailleurs, le sanglage de la batterie, située dans le bac moteur, paraît un peu « léger », cette dernière prenant quelque liberté lors des chocs dans la mer formée. Pour ce qui est de son emplacement, exposé, malgré son bac supposé étanche, on ne trouve pas trop à redire, car la hauteur importante du tableau la protège bien des retours de sillage, ou du flot lors des marches arrière. Mais c’est là peu de chose en regard de la sympathie qui émane du Sundream. Dès le premier coup d’œil, on se laisse séduire par son caractère simple mais coquet, grâce à une finition vraiment aboutie. Dans ce domaine, le flotteur, à l’assemblage exemplaire, le dispute aux coffres enduits d’un gel-coat brillant impeccable. Au sein de ce tableau flatteur, les poignées de portage, un peu « cheap », détonnent… Côté pratique, on apprécie à sa juste valeur le volume de rangement offert par les deux soutes auto videuses au sol (bien pour le matériel humide ou comme bac à poissons), le profond coffre avant (il n’y a pas de baille dédiée au mouillage), et celui vraiment vaste situé sous la banquette de pilotage. Sans compter le petit rangement sec de la console, fermé par une trappe étanche… Bref de quoi voir venir lorsque la famille veut sortir au complet ! Pas de place perdue à bord du Sundream qui dispose, en option, d’un solarium digne de ce nom (c’est rare sur un semi-rigide de 5 m) tirant profit de son avant carré. La console décalée sur tribord laisse un très confortable passage qui facilite les déplacements à bord, où l’antidérapant à pointe de diamant se montre efficace (attention au passage sur les couvercles de coffres en contreplaqué marine peint…).
Question confort, le Sundream qui se signale par une habitabilité hors pair (grande surface de pont, homologation 10 passagers) pour un semi-rigide polyvalent à la tendance familiale prononcée dispose des options « qui vont bien ». à commencer par un bain de soleil de 186 cm x 115 cm, une table de pique-nique utilisant la rallonge dudit solarium, un mât de ski, un roll-bar, et bien sûr… L’échelle de bain. D’un profil apte à convenir aux amateurs de pêche, voire de plongée, le Sundream peut ainsi se transformer en véritable bateau familial. Pour ce qui est de l’accastillage, il se limite à l’essentiel, mais on trouve quand même un petit massif de proue en polyester supportant un taquet et un petit davier en inox. La console est surmontée d’une discrète main courante en inox, elle aussi. Il manque cependant de quoi frapper des amarres à l'arrière… Sur les flotteurs, les saisines en corde vont de paires avec de longues sangles de tissu dont l'usage nous échappe encore. Aux commandes du Sundream, on se sent mieux assis que debout (pour les raisons invoquées plus haut). En quittant le port sur un filet de gaz, on apprécie le placide Suzuki DF50. Vibrations et décibels ne font pas encore partie de son vocabulaire. Ce qui n'est pas le cas, dès qu'on accélère franchement. En fait, le tricylindre japonais s'avère vite assez bruyant, émettant de surcroît un timbre peu plaisant. S'il se montre très économique en carburant, il manque de punch pour animer le pourtant léger Sundream. Le déjaugeage assez laborieux, pourrait cependant s'améliorer avec le réservoir fixe de 60 litres placé sous la console sur le modèle « Limited Edition ». Notre bateau était en effet pourvu de deux nourrices de 25 litres, sous la banquette, donc plus en arrière, entraînant un cabrage important. Une fois lancé, ce petit semi-rigide s'avère vivant à la barre, facile à maîtriser, et sécurisant par son équilibre et sa tenue de cap efficaces. Si le plan d'eau lisse, à l'intérieur de la baie de Quiberon nous a permis de réaliser les mesures de vitesse dans de bonnes conditions, une mer bien formée aux abords de Belle-Ile nous a donné l'occasion de mieux cerner les qualités marines du Sundream. Là non plus, nous n'avons pas été déçus. Très stable dans les sauts de vague malgré l'assiette positive (sans doute plus neutre avec le réservoir fixe), relativement souple dans les réceptions (merci le V à 24° !) et pas trop sensible au vent malgré sa proue carrée, le dernier-né de Zodiac nous a convaincus. Avec mer par le travers, pas de souci non plus… Par contre, nous aurions aimé disposer d'une poignée de chevaux supplémentaires, notamment en virages serrés, où le Suzuki avait du mal à relancer en sortie, malgré l'aisance de la carène. En fait, nous pensons que 60 ou 70 ch s'imposent pour vraiment profiter du potentiel de ce pneu, a fortiori lorsqu'on navigue en équipage, ou pour profiter du ski nautique. .



photo Zodiac Medline Sundream


photo Zodiac Medline Sundream


photo Zodiac Medline Sundream





CONCLUSION
Bilan largement positif donc, pour ce séduisant petit semi-rigide capable de se plier à de nombreux loisirs nautiques. La qualité de réalisation, compensant en partie l’utilisation de tissu PVC, tire ce modèle sans prétention vers le haut de gamme.
De plus, dans sa version Limited Édition, le Sundream est proposé en package à moins de 15 000 c avec un Suzuki 50 ch 4T, un réservoir fixe et une remorque Rocca. Difficile de résister !




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