Essai Zodiac Medline II

Un familial très classe

Sur la base du Medline II classique, Zodiac réussit un joli coup avec cette série limitée au look charmeur, qui marie le teck, l'inox et les selleries "camel". Une touche de classe qui, ajoutée à ses qualités marines reconnues, en fait un modèle très attrayant.

Texte et photos Jacques Anglès


 n'est plus au catalogue
 6.0 m
 11
 41 nds avec 150 ch Yamaha 4T
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Paru dans le Pneumag n° 66 Juillet/Août 2008




Lancé en 1999, le Medline II s'était alors fait remarquer par son cockpit très convivial et ses qualités marines rassurantes. En presque 9 ans de carrière, il est devenu un des modèles emblématiques du constructeur français. Pour fêter son 70ème anniversaire, Zodiac en livre une série limitée, dotée d'une présentation distinctive et d'un équipement complet. Un coup de baguette magique qui transforme ce familial grand public en un modèle très "classe" qui ferait bonne figure comme annexe de superyacht. Les éléments les plus visibles de cette opération séduction sont le pont en teck, les boudins bicolores gris pâle/gris foncé, soulignés par un triple liston ton sur ton, et la sellerie couleur camel, à fond dans la tendance du moment (à croire que tous les constructeurs se sont donnés le mot !). Autre progrès, à la fois esthétique et pratique, l'ancien arceau en polyester (qui entravait l'accès à l'échelle de bain) est remplacé par un mât de traction en inox qui sert également de support aux feux et aux éventuelles antennes GPS ou VHF. Les apports ne sont pas seulement cosmétiques, puisque ce modèle deuxième génération bénéficie d'un flotteur réalisé en Sharc Duotex, le nouveau tissu haute résistance de Zodiac, à base de polyuréthane, facile à entretenir et réparable à froid (avec garantie de 5 ans). Enfin, côté équipement, la dotation de série inclut le bain de soleil avant, dont l'allonge se convertit en table de cockpit grâce à un pied amovible. Pour le reste, l'excellent "châssis" d'origine reste inchangé, tant en ce qui concerne la carène que le moule de pont, et en redécouvrant ce modèle quelques années plus tard, force est de constater que sa conception très conviviale n'a pas pris une ride. Voyez par exemple le cockpit avant, une vraie réussite sur un bateau de cette taille : il peut tour à tour accueillir quatre à six personnes à table lors des pique-niques dans les criques, ou offrir une belle surface farniente avec l'allonge de solarium en place. Le cockpit arrière est tout aussi pratique, grâce à sa modularité : il suffit de basculer le dossier de la banquette pour passer de la configuration navigation, avec banquette à trois places, à la configuration bain de soleil. Dommage que le constructeur n'ait pas profité de l'occasion pour doter ce dossier d'un verrouillage qui améliorerait la sécurité. Les rangements, pratiques et volumineux méritent eux aussi des éloges, le matériel de sécurité et tous les accessoires de bord y trouvant place sans difficulté quand on rentre au port. Et il ne faut pas oublier quelques petits "plus" ingénieux, à l'exemple du nable de remplissage d'essence dissimulé sous le siège de console, avec cuvette d'évacuation en cas de débordement, du compartiment pour skis ou cannes à pêche dans la soute arrière, ou du logement pour extincteur à portée de main. Mais on se demande pourquoi un bateau si bien "pensé" néglige certains détails agaçants, comme la fixation absurde des coussins avant, qui oblige à ouvrir, en même temps, le grand coffre et la baille à mouillage, un détail à revoir impérativement. Il suffirait de pouvoir décrocher le coussin avant pour que tout devienne facile… Design ergonomique, finition alléchante, détails bien conçus, avouons que cette mouture moderne d'un grand classique a tout pour plaire, mais encore faut-il convaincre sur l'eau. Cette série limitée est proposée en package avec un 150 ch, Yamaha ou Suzuki (c'est le premier qui équipe notre modèle d'essai). Ceci correspond à la puissance maximale autorisée, que pour une fois nous conseillerons sans hésiter, compte tenu d'un poids au-dessus de la moyenne dans cette catégorie. Il faut cela pour tirer la quintessence de cette carène très bien née. Aux commandes, on se fait vraiment plaisir : facile à prendre en main, stable, doté d'une direction hydraulique douce et précise, ce Medline est un régal avec le 150 ch, en pilotage cool comme en pilotage sportif. Allons-y pour le style "sport" : manette dans le coin, le déjaugeage est ultra-rapide (2,6 secondes !), le bateau levant à peine le nez avant de reprendre une assiette presque horizontale, avec une tenue de cap sans reproche. Face aux vagues, avec des creux d'environ 80 cm, je progresse en sécurité à 30-35 nœuds (4 500-5 000 tr/mn) en modulant les gaz, avec quelques sauts de vagues et reprises de contact bien en ligne. C'est fun, mais les passagers préféreront sans aucun doute une allure de croisière confortable (18 à 22 nœuds dans ces conditions). Par mer de travers, on ressent quelques coups de raquette à cause du flotteur assez bas, ce qui induit une tendance à se dandiner, vite corrigée par un bon réglage du trim, auquel le Medline II réagit très efficacement. Attaquant des virages serrés à 4 000 tours, je redécouvre la bonne accroche de cette coque, qui vire avec une gîte modérée, sans décrocher ni provoquer de ventilation de l'hélice. En courbes longues à haute vitesse, le bateau reste presque à plat et révèle un tempérament à peine survireur, assez plaisant. Mais, même s'il se prête avec bonheur à un pilotage nerveux, rappelons que ce modèle a d'abord une vocation familiale. Dans ce cadre, il fait valoir son comportement franc, qui autorise de belles vitesses de croisière tout en restant confortable. .



photo Zodiac Medline II


photo Zodiac Medline II


photo Zodiac Medline II





CONCLUSION

Fort d'une carrière déjà longue, ce modèle reste une référence dans sa catégorie et la série limitée présentée ici lui donne un éclat nouveau, le teck et les selleries camel apportant une touche de luxe qui le démarque de ses concurrents les plus directs et attire les regards sur les pontons. Par ailleurs, côté technique, l'apport du tissu Sharc constitue une indéniable avancée. Enfin, les moteurs proposés en packages et les tarifs sont attrayants. Cette série risque donc d'être vite… épuisée.




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