Bon millésime chez Zodiac avec trois Medline entièrement inédits, qui donnent un sacré coup de jeune à la gamme “Comfort Cruising“ de la marque française. Style modernisé, cockpits fonctionnels, comportement franc, pilotage facile, ils ont quoi séduire les néophytes et les plaisanciers confirmés.
Texte et photos Jacques Anglès
Après quelques années de flou stratégique, Zodiac attaque l'exercice 2012 avec vigueur, en présentant trois Medline totalement inédits qui apparaissent déjà comme une réussite. Ces nouveautés s'accompagnent d'un travail de fond de la marque. Premier point, une réorganisation plus lisible de son catalogue plaisance, avec trois têtes de listes : les Comfort Cruising (réunion des séries Medline et Nzo) pour le programme “balades“, les Sport Cruising (séries Pro et SeaHawk) pour le style baroudeur (plongée, pêche…) et la série Futura, inusable représentante des pneus démontables classiques. Sans oublier les annexes, classiques ou Yachtline, pratiquement sans changement. Deuxième point, le constructeur français, traditionnellement spécialisé dans la fabrication des flotteurs en PVC, généralise le choix entre le PVC et le néoprène-Hypalon (CR/CSM), matériau jusque là réservé aux applications spéciales (militaires, sauvetage, expéditions, etc). Voilà qui peut faire revenir vers la marque les pratiquants intensifs, souvent réticents au PVC. Enfin, la production, en partie délocalisée dans l'usine tunisienne d'Enfidha, a été largement rationnalisée, notamment par la standardisation de nombreux éléments. Tous les bateaux produits là-bas passent néanmoins par le contrôle qualité de l'usine de Toulouse avant distribution dans le réseau.
Les trois nouveaux Medline témoignent de ce dynamisme. Finis les flotteurs anguleux “à la française", les bains de soleil avant façon puzzle et les poignées en inox sur les flotteurs ! Les nouveaux Medline sont à la fois plus modernes (coupe des flotteurs notamment), plus sobres (gris clair et blanc, avec juste une touche d'ocre soulignant le liston, et plus fonctionnels au regard d'un programme “vacances et balades“ clairement affiché (nombre de place assises, circulation, rangements, bains de soleil, etc). Et Zodiac conserve bien sûr son atout maître : le flotteur amovible sur glissière, démontable en quelques minutes. Pratique pour les réparations en atelier (on n'a que le flotteur à transporter) ou le remplacement total, plus rapide et moins cher qu'avec un flotteur collé.
Une présentation soignée, un équipement standard correct (avec réservoir fixe inclus) et des packages motorisés attractifs viennent parachever ce travail de fond. Ainsi relancée, la marque française semble bien armée face à des concurrents transalpins toujours actifs, au premier rang desquels pointent Capelli, Selva et Lomac.
Coté coques, les trois modèles ont en commun un V profond (24° au tableau arrière pour les 500 et 540, 22,5° pour le 580) et une longueur de carène généreuse favorisant la stabilité longitudinale. Les trois carènes sont soulignées de virures de fond et les flotteurs s'appuient sur l'eau à l'arrêt, garantissant la stabilité au mouillage.
Côtés cockpits, la parenté entre les trois modèles saute aux yeux. Pas étonnant, vu le nombre d'éléments communs : porte-davier et daviers, capots de coffres avant. La ressemblance est renforcée par l'agencement des trois cockpits, pratiquement identiques de la proue au poste de pilotage. Seules les partie arrière diffèrent (banquette simple sur le 500, banquette-solarium sur le 50 et deux banquettes sur le 580).
Bref voilà trois nouveautés à regarder avec attention, dans le segment le plus disputé du marché du semi-rigide. Jugez-en “sur pièces“ dans les pages suivantes.
Medline 500 bonne entrée en scène
Facile à transporter, facile à prendre en main, et assez grand pour emporter la famille en sécurité, le benjamin de la série est un bon choix pour les néophytes ou les pratiquants à budget limité.
Dès l'embarquement, on apprécie l'agencement pratique du cockpit, avec une circulation facile grâce au large passavant bâbord (37 cm) et quatre à cinq places assises dans le sens de la marche : deux à trois sur la banquette arrière (126 cm), une ou deux sur le siège devant la console (74 cm), sans compter les flotteurs. Bien proportionnée, la partie avant peut se convertir en bain de soleil (185 x 118 cm) ou en coin repas. La rallonge du bain de soleil et la table amovible, en option, se rangent facilement dans le coffre avant. Côté rangements, le M-500 offre trois coffres (à l'avant, sous la console et à l'arrière), suffisants pour caser tout le nécessaire (matériel de sécurité, accessoires et effets personnels) mais guère plus.
En mer, le pilotage assis est privilégié, avec un siège confortable, un pare-brise assez protecteur et une direction précise. Un bémol pour la position de la commande de gaz, un peu à bout de bras. Avec un 60 ch, ce 5 m est facile à piloter et même assez ludique dans un gros clapot (50 cm), où la carène en V profond est à la fête. Stable en ligne droite, la coque accepte volontiers d'être trimée sans perdre sa stabilité. En virages, l'accroche est bonne et la ventilation de l'hélice ne survient que si l'on serre trop le rayon de giration. Lors de l'essai, une tendance à tirer à droite révélait un montage un peu bas du moteur ou un angle insuffisant de la dérive anti-couple, deux réglages faciles à corriger. Le 60 ch manque un peu de nerf au déjaugeage et le chrono maxi reste inférieur à 30 nœuds. Le package avec 70 chevaux sera notre préféré.
BILAN
Vivant et marin à budget minimal, le Medline 500 est un bon modèle pour se faire la main avant de passer à plus grand. Avec la promesse de belles balades en famille ou entre amis, sans exclure les sorties de pêche ou de plongée. Attractif en prix, le package avec 50 ch suffit si l'on ne surcharge pas le bateau et si l'on se contente de performances modestes. Le package avec 70 ch permettra de tirer la quintessence de cette coque franche et sûre. C'est celui que nous conseillons.