Design séduisant, convivialité du cockpit et confort en navigation sont les points forts du N-Zo 760, avec en contrepartie un poids au-dessus de la moyenne. Il lui faut donc un moteur puissant pour faire valoir ses qualités marines.
Texte et photos Jacques Anglès
Avec sa proue remontante, son franc-bord avant généreux et son tube de fort diamètre, le N-Zo 760 affiche un look de baroudeur costaud que viennent adoucir sa finition élégante et son cockpit particulièrement accueillant. Il joue ainsi sur deux tableaux pour séduire aussi bien les hommes de mer que leurs dames et leurs enfants.
Dès que l'on embarque, on constate la facilité de circulation de l'avant à l'arrière, et ceci bien que la large console de pilotage disposée sur tribord ne ménage, à bâbord, qu'un seul passavant. Heureusement, ce passavant est assez large et il se prolonge par une coursive vers la plate-forme arrière qui s'avère aussi pratique pour la baignade dans les criques que pour embarquer par l'arrière lorsqu'on est amarré à quai. Deuxième bon point pour la distribution équilibrée des espaces du cockpit en trois zones. À l'avant, on trouve un grand cockpit convertible tour à tour en vaste bain de soleil ou en carré offrant cinq bonnes places autour d'une table amovible (en option) ou trois places dans le "bon" sens en navigation. Au centre, le poste de pilotage offre une large assise biplace à l'abri d'un haut pare-brise enveloppant. Enfin, à l'arrière on dispose d'un second cockpit lui aussi convertible en solarium ou en carré (cinq à six places), avec un bloc cuisine intégré sous l'assise de pilotage. En outre, le cabinet de toilette, assez spacieux et facile d'accès, qui prend place sous la console vient compléter le confort, optimal pour un 7,60 m open. L'équipement standard est de bonne qualité, mais il faut lui ajouter un bon nombre d'options qui augmentent la note pour l'adapter au programme familial de ce modèle : kits bains de soleil et table(s) pour les deux cockpits, douche de pont, équipement de la cuisine, guindeau électrique (pas indispensable mais pratique), taud de soleil, etc. Ainsi "fini", le N-Zo 760 sera sans aucun doute très agréable à vivre.
Venons-en à la partie dynamique, en commençant par un coup d'œil aux caractéristiques. La largeur est dans la moyenne de la catégorie, le V généreux de la carène (environ 22° au tableau arrière) offre l'assurance d'un bon passage dans la mer et la proue surélevée semble conjurer tout risque d'enfournement. Par ailleurs, le poids du N-Zo 760, bien au-dessus de la plupart de ses concurrents (à l'exception des Zar et Solemar, eux aussi très lourds) exige une motorisation puissante. Les 300 chevaux du gros V6 Suzuki ne semblent donc pas de trop pour propulser efficacement les deux tonnes en charge de ce modèle, ce que nos mesures vont rapidement confirmer. Contact, pour voir ce qu'il en est en navigation réelle…. Premier constat, si le V6 nippon, doté d'un couple surpuissant, délivre des performances honorables, celles-ci restent néanmoins en deçà de ce que nous relevons sur la plupart des coques de même taille dotées d'une puissance égale voire inférieure, tant en accélérations qu'en vitesse maximale. À l'évidence, le poids est la première cause de ces résultats en demi-teinte, la carène semble tout à fait apte à aller plus vite si l'on pouvait lui offrir plus de puissance. Et si l'on dépasse les 40 nœuds avec deux personnes à bord et en jouant du trim, cette V-max sera difficile à atteindre avec une famille à bord.
À défaut de performances enthousiasmantes, le N-Zo fait valoir un confort en navigation qu'apprécieront tout particulièrement les passagers, le poids devenant alors un avantage pour passer en douceur dans les vagues. Bon point également pour le poste de pilotage : deux larges places pour pilote et copilote sur un leaning-post à bonne hauteur, un grand pare-brise très protecteur, des commandes et un volant bien placés. Seul bémol, la direction hydraulique de série est trop dure (on aimerait une direction assistée).
Sûr par mer formée, facile à prendre en main et à piloter, le N-Zo est bien adapté à la balade en famille, avec un confort en navigation et au mouillage qui fait oublier des performance sans panache.
AU PONTON : L'ergonomie du cockpit mérite une excellente note, avec une remarquable organisation de l'espace en trois zones (farniente ou carré à l'avant, pilotage au centre et carré à l'arrière). On appréciera aussi les rangements volumineux, le bon nombre de places assises en navigation (neuf à dix, dans le sens de la marche ou latérales) sans oublier les solutions pratiques, à l'instar du bain de soleil avant "reverse and sun", dépliable en un tour de main, mais hélas en option. L'équipement, lui aussi de bonne facture (taquets, feux de navigation, échelle de bain, selleries, direction hydraulique, etc.) est rehaussé par quelques touches de luxe, telles que l'éclairage de pont à LED ou le volant sport cuir et chrome.
EN MER : Globalement, la carène est franche et bien équilibrée en latéral comme en longitudinal, et la stabilité de route est bonne. L'accroche en grandes courbes rapides ou virages serrés est sans reproche, l'hélice tendant à ventiler sans décrochage brusque si l'on réduit trop le rayon. Un trim un peu trop positif à haute vitesse sur de la houle révèle une légère tendance à marsouiner, donc ne forcez pas sur ce réglage. Côté performances, on reste un peu sur sa faim, même avec la puissance maximale autorisée. Dommage, car cette carène serait sans doute très amusante à piloter avec une cinquantaine de chevaux supplémentaires.