Transportable flotteurs gonflés, autovideur à l’arrêt, tubes Hypalon amovibles, aménageable (presque) à la carte, exempté de droits de navigation… le nouveau Zodiac cumule les avantages. Sa conception polyvalente, fruit d’une réflexion poussée, impressionne et son esthétique de techno-baroudeur renforce son identité.
Texte et photos Philippe Leblond
Le modèle qu’il nous a été donné d’essayer sur la Seine est le numéro zéro, et à ce titre, quelques modifications seront apportées pour les exemplaires suivants. Cet Open 7 n’en demeure pas moins séduisant. A l’évidence, sa conception a fait appel à une belle ouverture d’esprit et à un savoir-faire éprouvé. Après l’étonnant Pro 5.5, dévoilé au dernier Nautic de Paris, l’Open 7 semble, à son tour, confirmer le renouveau de la grande marque française.
*Au ponton*
Dès le premier coup d’œil on est frappé par la personnalité que dégage ce nouveau Zodiac, bien évoluée en rapport du dessin proposé par les « vieux » Pro Open, desquels l’Open 7 est extrapolé. La modernité s’invite à l’aune de plusieurs détails, en premier lieu desquels les accessoires de pont, que ce soit la console, le bolster ou le roll-bar, tous « maquillés » d’une peinture noir mat connotée « baroudeur ». Un look viril, où le gel-coat et les selleries sont coordonnés aux flotteurs gris pale et noir. Une livrée sportive et élégante, bien en phase avec la destination de l’Open 7 qui se veut hyper polyvalent, avec une collection d’accessoires qui entrent en jeu en fonction des activités envisagées : balade sportive (bolster biplace avec dossier enveloppant et repose-pieds, console haute et protectrice), pêche (supports de cannes qui apparaissent lorsqu’on démonte les dossiers de la banquette arrière), ski ou wakeboard (grâce au roll-bar qui sert de point de traction haut placé), pique-nique (une glacière de 54 litres fait partie des options), farniente (solarium avant avec extension, système audio Fusion, bimini)… Ce cockpit truffé de bonnes idées n’oublie pas les « fondamentaux » de l’accastillage, avec un dispositif de mouillage bien équipé (delphinière en polyester avec chaumards, davier basculant et sur le coffre avant servant de puits à chaîne, bitte d’amarrage), double saisine tout le long des flotteurs, plates-formes de bain avec échelle perroquet permettant de remonter palmes aux pieds (les plongeurs ne sont pas oubliés !), coffrets à amarres sous les assises latérales de la banquette de poupe, quatre vide-vite de grand diamètre… Ne manque que les taquets arrière, mais lorsque le roll-bar est de la partie, on peut amarrer sur cette robuste structure.
Autres bons points : la position de pilotage à l’ergonomie efficace que ce soit assis ou debout, avec un maintien par le dossier enveloppant, la grande surface de tableau de bord permettant d’intégrer toutes les aides électroniques à la navigation désirées, la console basculante, également pourvue d’une ouverture frontale à pantographe, ne nécessitant aucun débattement (la porte s’ouvre en s’élevant sans changer de plan), les vide-poches, la sellerie amovible fixée par Velcro, les soutes de rangement sous plancher qui compensent en partie l’absence de grand coffre avant et de coffre de banquette arrière, le bac de débordement pour le nable de carburant, une banquette biplace optionnelle pour porter le nombre de vraies places assises à sept… Bref, une conception dans laquelle la matière grise a été sollicitée. Cela n’empêche pas quelques approximations : dossiers latéraux de banquette arrière trop souples, sellerie du bolster mal ajustée, plis de pare-brise troublant la vision du pilote, mais courante de console trop épaisse pour assurer une bonne prise… autant de détails que Zodiac est en train de corriger pour les exemplaires qui suivent.
*En mer*
Pourquoi aller chercher midi à quatorze heures lorsqu’on dispose déjà d’une excellente carène, à savoir celle du Bombard Explorer 690 (c’est la même « maison »). Cette dernière que l’on retrouve sur l’Open 7 équipe également le nouveau Bombard Sunrider 700. Son V accuse 24° au tableau arrière (une valeur adoptée sur la plupart des offshores monocoques), ce qui impose le choix d’une mécanique coupleuse, car les coque en V profond absorbent de la puissance pour hydroplaner. Cet inconvénient étant largement compensé par la souplesse et le confort qu’elle apporte en mer formée. Le plan d’eau, plutôt calme le jour de notre essai, nous a permis de relever les mesures de vitesse dans de bonnes conditions, à savoir 42,7 nœuds au plein régime du Mercury Verado 200 ch (6 400 tr/min). Une marque qui sera légèrement supérieure en mer. On notera aussi, comme souvent, un petit délai de mise en action du Verado (compresseur) qui explique le chrono de déjaugeage assez modeste (4’’2). Mais une fois en route, le quatre cylindres en ligne américain pousse vraiment fort, comme en témoigne ses 4’’6 pour franchir les 20 nœuds, départ arrêté. Vif à la barre, malgré son poids assez élevé, l’Open 7 donne rapidement le sourire à son pilote. Réactif, mais très stable, que ce soit à pleine vitesse même copieusement trimé, ou en virage sportif, il met vite en confiance, témoignant de sa réelle capacité à supporter une puissance supérieure. Les 250 chevaux autorisés par le constructeur ne devraient donc poser aucune difficulté à cette carène efficiente et sûre. Seule remarque à son débit, une perte de motricité de l’hélice dans les virages serrés, lorsqu’on remet les gaz sans ménagement. Cela n’empêche pas le Zodiac de faire apprécier son assiette constante en courbe, avec une étrave au guidage précis et un grip ferme, mais sans effet « coups de carres ». Très discret au plan sonore entre 3 500 et 4 500 tr/min, le Verado contribue au bien-être des passagers en vitesse de croisière, l’Open 7 amortissant le clapot et les sillages avec aisance pour préserver leur confort.