Le plus grand des Zodiac jour la carte de la convivialité avec deux agréables salons de pont convertibles en solariums, sans oublier une petite cabine qui permettra de prolonger l’escapade au-delà du coucher du soleil. Son dynamisme, avec deux Mercury V8 de 250 ch, est appréciable et, à la barre, on savoure l’excellent cocktail performances/sécurité.
Texte et photos Philippe Leblond
Longueur | 8,9 m |
Largeur | 3,06 m |
Diam. maxi des flotteurs | 60 cm |
Nbre de compartiments | 7 |
Puissance maxi | 2 x 350 ch (515 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 1 x 350 à 2 x 250 ch |
Poids sans moteur | 1850 kg |
Rapport poids/puissance | 4,6 kg/ch (avec le moteur de l’essai) |
Nombre de personnes | 20 |
Couchage | 2 |
Charge utile | 0 kg |
Matériau flotteurs | CR/CSM Orca 1 670 décitex |
Capacité carburant | 400 l |
Catégorie CE | B |
Constructeur | Z Nautic (31 - Ayguesvives) |
Importateur | Réseau de concessionnaires |
Droits annuels sur la coque | 131 € |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | 1 302 € |
L’attente fut longue, mais récompensée par l’essai convaincant de ce grand semi-rigide destiné avant tout aux loisirs nautiques partagés en famille ou entre amis, bref un semi-rigide à usage collectif. Son plan de pont spacieux et bien organisé ne cache rien de ses intentions : apporter un maximum de confort et d’agrément à son équipage. Et dans ce domaine, le Medline 9 n’est avare ni de places assises, ni de surface pour le bain de soleil. Il vise également la croisière côtière avec sa petite cabine. De surcroît, il signe de belles performances avec près de 50 nœuds sans faire appel à la puissance maximale autorisée…
Alors, que lui manque-t-il ? A notre avis - et concernant l’esthétique il est forcément subjectif - son dessin manque de fluidité, d’un soupçon d’élégance et de dynamisme. Bref, on aurait aimé une plastique plus « sexy »… Pour le reste nous n’avons pu qu’apprécier les nombreuses qualités de ce bateau.
Au ponton
Le plus grand des Zodiac fait partie de la gamme Medline et vient se placer au-dessus du Medline 750 qui dominait jusque-là cette série. C’est aussi le plus long des Zodiac jamais construits, exceptions faites de l’Amphitrite de Cousteau, 19,50 m, et de quelques modèles destinés à l’armée. Il dépasse les ex-Pro 20 Man et Pro 850 Open, tous deux crédités de 8,50 m. Avec ses 8,90 m, il occupe un bon linéaire du ponton. Mais, en raison de sa carène en V profond, avec 3,06 m, il ne fait pas partie des plus larges de sa catégorie. Toutefois, le cockpit est assez spacieux et son agencement met le confort à l’honneur. Un confort qui vise surtout les heures passées au mouillage avec deux grands solariums, convertibles en autant de coin repas pour le pique-nique. Ainsi, il est possible de prendre place à sept autour de la table de l’arrière et à six autour de celle de l’avant. Voilà qui devrait suffire à « caser » adultes et enfants… La kitchenette adossée au siège de pilotage est à portée de main, offrant plan de travail avec possible réchaud (98 €), frigo (1 836 €), et petit évier. De quoi améliorer l’ordinaire… Et justement à ce propos, il ne faut pas oublier la cabine, pas suffisamment grande pour disposer d’un cabinet de toilette indépendant (les sanitaires se limite à un WC sous la couchette) mais assez habitable pour offrir une couchette double où passer quelques nuits en amoureux. Elle s’avère assez lumineuse grâce aux bandeaux transparents mais ne dispose que d’un seul hublot ouvrant pour assurer la ventilation.
Pour ce qui est des déplacements à bord, on remarque que le poste de pilotage a été décalé sur tribord pour ménager un passavant qui assure une circulation facile, de même que le portillon sous forme d’un élément mobile du dossier de la banquette arrière aide à accéder à la plateforme de bain. Un revêtement en mousse EVA pour toutes les parties planes, s’avère un antidérapant efficace. La capacité de rangement n’est pas en reste, la cabine pouvant également servir de stockage lorsqu’elle n’est pas utilisée, comme c’est souvent le cas. Elle vient s’ajouter aux coffres de la banquette arrière et à ceux situés sous le solarium avant. On notera aussi les nombreux supports de cannettes (façon US) pour garder les rafraîchissements à portée de main.
Terminons par le poste de pilotage d’où l’on peut commander le guideau électrique (standard). Le siège biplace comporte des assises individuelles avec une partie mobile pour piloter aussi confortablement assis que debout. Si le pilote dispose d’un cale-pied pour parfaire sa position assise, ce n’est pas le cas pour le copilote qui, par ailleurs, déplore que la main courante qui lui est destinée soit trop distante. On notera avec satisfaction la présence de vide-poches sous ces assises. De petits rangements souvent oubliés… Quant au tableau de bord, il est plutôt généreux malgré la présence de la porte de cabine. Les deux écrans du GPS-traceur-sondeur Garmin et du SmartCraft des Mercury trouvent facilement leur place offrant une parfaite lisibilité au pilote. Le poste stéréo Fusion est lui aussi en bonne place et les ports USB font également partie de l’équipement standard. En revanche, l’arceau polyester et ses deux biminis sont sur la liste des options.
En mer
Un mot tout d’abord sur la carène du Medline 9. Comme pour la plupart des Zodiac, celle-ci adopte un V profond avec 24 degrés au tableau arrière. Un angle qui a depuis longtemps fait école avec les offshores les plus réputés, tels Cigarette, Apache, Fountain ou Donzi… pour ne citer qu’eux. Une configuration qui fait encore ses preuves avec le plus grand des Zodiac, face à une houle d’environ un mètre sur laquelle s’est greffé un clapot désordonné de 50 à 70 cm, entretenu par un vent de force de 2 à 3. Bref, de quoi donner un bon aperçu du caractère marin de ce bateau. Et, dans la baie de Cannes, malgré ce plan d’eau peu favorable à l’obtention d’une vitesse maxi optimale, le Medline 9 a réussi à approcher les 50 nœuds ! Une marque à sa portée sur une mer plus calme. Une belle pointe de vitesse pour un « familial » ! Et encore, cette motorisation, à savoir deux Mercury 250 ch V8, est encore loin de la monte maxi : 2 x 350 ch. Sur ce point, nous réservons notre pronostic, même si Alexandre, le concessionnaire des Marines de Cogolin qui a mis ce bateau à notre disposition pour l’essai, assure que le Medline 9 supporte bien deux 300 ch.
Pour l’heure, on se contente très bien de nos deux V8 de 250 ch dont le punch fait merveille à la mise en action : 3’’5 pour déjauger, sans presque cabrer, et pour atteindre les 20 nœuds alors que nous étions cinq à bord avec 275 litres de carburant. Rapide, réactif, le Medline est aussi efficient dans le domaine énergétique. Preuve en est, les bons rendements qu’il signe, notamment à 3 500 tr/min, avec 0,43 mille par litre à 23,6 nœuds. Pas mal pour un bimoteur de 500 ch. A ce régime, il dispose de 156 nautiques d’autonomie, soit largement de quoi traverser du continent vers la Corse. Et si l’équipage est pressé d’aller déjeuner dans l’une des paillottes de Calvi, il sera possible de pousser jusqu’à 5 000 tr/min pour tenir 40 nœuds de moyenne et frapper les amarres seulement deux heures et demie après avoir doublé la jetée du port de Nice ! Si l’état de la mer le permet, bien entendu…
En parlant d’état de la mer, le Medline 9 nous a démontré son efficacité dans la vague avec des franchissements en souplesse, et quelques allègements sur les crêtes avec des réceptions bien en ligne et juste ce qu’il faut d’assiette positive pour repartir à l’assaut de la vague suivante, sans « bourrer » au fond des creux. L’étrave soulage bien et défléchit efficacement, évitant à l’équipage quelques salves d’embruns… Le confort des passagers est donc préservé au mieux grâce à une carène et des flotteurs bien associés. Et dans le même temps, le pilote prend plaisir à mener ce grand semi-rigide avec lequel il se sent rapidement en confiance. Par contre, V profond oblige, il convient de bien répartir les poids à bord, afin de respecter l’équilibre (notamment en latéral) de la carène. Enchaîner les virages rapides de différents rayons n’est qu’une formalité, le Medline 9 décrivant des trajectoires précises avec un grand naturel (gîte intérieure franche, grip régulier), même lorsqu’on rajoute du gaz sans ménagement. Bref, vous l’aurez compris, nous avons pris beaucoup de plaisir aux commandes du grand Medline. A notre avis, il devrait bien se comporter aussi en monomoteur, à condition d’opter pour une puissance de 400 ch. La vitesse devrait encore rester supérieure à 40 nœuds.
Qualité de réalisation
Comportement
Performances
Equipement
Adéquation programme
Rapport qualite/prix
Modéle | 87 Welldeck | Tempest 850 WA | Cayman 28 Executive |
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Marque | Zar (Italie) | Capelli (Italie) | Ranieri (Italie) |
Imporlation | Réseau de revendeurs | Yamaha Motor France (95 – Saint-Ouen l’Aumône) | Ranieri France (98 - Monaco) |
Longueur | 8,70 x 3,20 m | 8,85 x 3,28 m | 8,60 x 3,20 m |
Nb de personnes | 14 | 16 | 20 |
Matériau flotteur | CR/CSM | CR/CSM | CR/CSM |
Prix | 112 608 € (sans moteur) | 136 120 € avec 2 x Yamaha 200 ch | 108 921 € (sans moteur) |
Vitesse maxi | 48,9 nds à 5 800 tr/min |
Vitesse de croisière rapide | 33,8 nds à 4 500 tr/min |
Vitesse de croisière economique | 23,6 nds à 3 500 tr/min |
Temps de jaugeage | 3,5 secondes |
Accélération de 0 a 20 nds | 3,5 secondes |
Vitesse minimale d’hydroplanage | 15,5 nds à 2 500 tr/min |
Consommation en usage courant (estimation) | 46 l/h |
Autonomie en usage courant (estimation) | 7 h 50 min |
Hélice de l'essai | Enertia 19’’ inox trois pales |