Tout nouveau tout beau, tel est le nouveau 58 Classic Line du constructeur transalpin, né sous le signe de la séduction. Doté d'une carène en V profond, performant et facile à piloter, il se pare d'un cockpit convivial qui le destine en priorité aux balades en famille, sous le soleil de préférence...
Texte et photos : Jacques Anglès
Avec ses flotteurs gris pâle soulignés de bandes bordeaux, sa belle sellerie déclinée dans les mêmes tons et son design de cockpit tout en formes fluides, ce nouvel ASSO affiche une élégance qui le distingue au premier coup d'œil de la troupe des pneus "ordinaires". à L'évidence, nous sommes en présence d'un séducteur, ce que confirment les commentaires admiratifs des promeneurs qui s'arrêtent sur le quai alors que nous nous préparons à sortir en mer. Mais qu'on ne s'y trompe pas, cette apparence flatteuse n'a rien à voir avec de la frime, et un œil exercé repère vite les indices d'une authentique qualité. Premier point fort, le flotteur à six compartiments, impeccablement réalisé en néoprène-Hypalon 1100 décitex (1300 g/m2), avec des extrémités arrière hémisphériques et des collages renforcés par de larges bandes, sans le moindre faux pli d'assemblage comme on en voit parfois sur certains modèles. Intégralement protégé par un double liston en caoutchouc ultra-large (rien à craindre en arrivant sur un quai un peu râpeux), ce flotteur comporte huit grosses poignées extérieures et pas moins de seize poignées de maintien sur le dessus (en sangle semi-souple, plus nettes d'aspect mais moins agréables au toucher que les saisines en nylon souple de la gamme Easy Line). Second point, la partie rigide en polyester, c'est-à-dire la coque proprement dite et le cockpit. Là encore, la qualité est au rendez-vous avec un gel-coat irréprochable, un antidérapant efficace moulé dans la masse et de solides renforts structurels assurant la rigidité de la carène. En outre, comme sur tous les modèles Classic, le mobilier de cockpit (console, coffre solarium avant, banquette coffre arrière) est moulé d'une seule pièce avec le pont, ce qui contribue aussi à la rigidité et garantit l'étanchéité des coffres. Ces atouts sont les fruits d'une longue expérience et d'une constante exigence de qualité. Asso fut en effet le premier constructeur italien à produire un semi-rigide (le 54, en 1977) et fournit depuis, outre le grand public, des clients d'état très exigeants sur la fiabilité, tels que la marine nationale, les sauveteurs de l'aéronavale ou les marins pompiers. à cette qualité de fabrication, le nouveau 58 Classic Line ajoute un design raffiné, tout en courbes douces. La conception "méditerranéenne" du cockpit vise clairement un programme de balade et de farniente dans les criques, comme en témoigne le grand solarium avant de 2 m x 1,25 m ou la banquette arrière, elle aussi transformable en bain de soleil. Huit à neuf personnes peuvent s'asseoir dans ce cockpit sans utiliser les boudins mais il faudra vraiment se serrer si l'on veut exploiter la capacité maximale autorisée (12 personnes). Comme tous les Asso, celui-ci favorise le pilotage debout (ce dont personne ne se plaindra) grâce à une banquette relevable formant appui fessier, à laquelle on reprochera toutefois son format un peu "bâtard" : large pour un, étroit pour deux. En revanche, on apprécie les vastes volumes de rangement, où l'on stockera aisément le matériel de bord et les effets personnels. Bon point également pour le large marchepied de proue et pour la baille à mouillage, complètement indépendante de la soute avant. à l'image du reste, les détails sont soignés : le dossier arrière est amovible pour faciliter l'accès à l'échelle de bain, le capot de soute avant est équipé d'un vérin pneumatique pour une ouverture sans effort. Seul regret, le chantier n'a prévu aucune table de pique-nique (même pas en option) pour compléter cet inventaire élogieux, ce qui serait pourtant facile en utilisant l'allonge de bain de soleil équipée d'un pied amovible.
Sur l'eau, l'Asso 58 confirme les bonnes impressions de cette visite détaillée. équipé d'un 140 ch Johnson, soit presque la puissance maximale autorisée (150 ch), il révèle tout son potentiel et ceci avec une totale sensation de sécurité. Sa carène en V profond, avec 21° de dièdre au tableau arrière et une étrave affûtée, est un vrai plaisir pour le pilote et elle est pratiquement impossible à prendre en défaut, même en la poussant dans ses ultimes retranchements. Par exemple, elle reste imperturbable et ne provoque aucune ventilation de l'hélice quand on attaque un virage "à bloc" à 35 nœuds (une figure en principe déconseillée). Même tranquillité en ligne droite, où la stabilité latérale et la stabilité de route sont optimales : on peut lâcher le volant, le bateau continue tout droit, tout simplement. Si la prise en main est rapide et facile, cet Asso n'a pourtant rien d'un "camion", bien au contraire. Il se prête même fort bien à un pilotage sportif, avec une sensibilité au trim qui permet d'adapter l'assiette à l'état de la mer et de bien aérer la carène quand on va chercher la vitesse de pointe. Et avec 43 nœuds au GPS, manette de gaz "dans le coin", il n'y a pas lieu de se plaindre ! Bref, aucun secteur du pilotage ne lui échappe et même son poids, plutôt supérieur à la moyenne, est un facteur de confort dans la mer formée..
Conclusion
Une construction et une finition au top, une allure très "classe", un réservoir fixe en standard, une carène qui conjugue plaisir de pilotage et confort...on a du mal à trouver des défauts à ce modèle, qui se place dans le peloton de tête de sa catégorie aussi bien par ses performances que par son confort. Il faut bien sûr adhérer au programme "familial" que propose son cockpit structuré, avec banquettes et bains de soleil pour tout le monde, mais pour les baroudeurs, Asso décline la même carène avec un cockpit modulable à la carte dans sa gamme Easy Line.