Essai Imar 572 & 674

Les deux frères

Même largeur, même console, même flotteur bicolore, même arceau design… Même leur prix relativement voisin permet d'hésiter entre ses deux sympathiques semi-rigides, taillés sur mesure pour les loisirs nautiques à vivre en famille. Esthétiques, fonctionnels et plaisant à piloter, ils sont de sérieux outsiders pour leurs concurrents italiens plus connus.

Texte & photos : Philippe Leblond


 35 000 € avec Honda 130 ch (Imar 572) 40 000 € avec Honda 150 ch (Imar 674) tarifs 2005
 5.8 m
 12
 37,5 nds
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Paru dans le Pneumag n° 47 Mai/Juin 2005




Bien que son plus grand modèle atteigne 6,74 m, la gamme du jeune chantier italien n'est pas encore très étoffée. Mais, avec l'ouverture d'une nouvelle usine qui va lui permettre de construire de grands semirigides (jusqu'à 12 m !), il devrait prendre place parmi les marques phares de la production transalpine. Car, pour ce qui est de la qualité de réalisation de ses bateaux, ainsi que la pertinence de leur conception, les bases sont déjà solides… L'essai des 572 et 674, que nous avons pu piloter sur le lac du Bourget, nous a apporté la preuve d'un savoir-faire indiscutable. Gel-coat lisse et brillant, rigidité de la carène et du pont témoignant d'un généreux échantillonnage de polyester, flotteur d'un dessin élégant et bénéficiant d'un assemblage soigné… Les deux modèles mis à notre disposition par Plein Sud Nautic, le distributeur Imar basé à Vif, près de Grenoble, nous ont agréablement surpris et cultivent une identité de gamme forte. Leur ressemblance, notamment avec cet étonnant arceau polyester en deux parties, est évidente, ce qui amène forcément à les comparer malgré une différence de longueur substantielle. Pour autant, leurs budgets, à l'achat (12,5 % d'écart seulement) et à l'utilisation, s'avèrent assez voisins. Tous deux possèdent un flotteur de même diamètre progressif (48 cm à l'avant et 55 à l'arrière) et bicolore, réalisé en Néoprène/Hypalon, collé manuellement à froid. Les découpes sont nettes et les collages propres. La sellerie des sièges est dotée d'une mousse ferme, recouverte d'un skaï de belle qualité. L'antidérapant du plancher du 674, manquant d'aspérité, est cependant moins efficace que celui du 572, traité en pointe de diamant. Signalons que les deux Imar sont dotés d'un pont contre-moulé, incorporant les coffres et remontant sur la face interne des flotteurs, contribuant à donner une bonne rigidité structurelle aux bateaux. Par contre, la console et les sièges sont vissés à même le plancher. C'est sur ce point qu'apparaissent les différences majeures entre les deux modèles. Bien qu'ayant la même largeur que celui du 572, le cockpit du 674 est sensiblement plus long, au bénéfice d'un aménagement de poupe plus confortable. Là où le 674 propose une banquette arrière, précédée d'un vrai leaning-post biplace, le 572 présente une proximité confuse entre l'arceau d'appui fessier pour le pilote (faussement biplace) et la banquette arrière. En effet, ce sommaire leaning-post est fixé directement sur la base de la banquette, compliquant l'accès à celle-ci. Pas pratique… Autre avantage en faveur du 674, son leaningpost comporte un rangement étanche dans sa base, et surtout une tablette de pique-nique escamotable à l'attention des passagers assis sur la banquette. Autre différence notable : la banquette du 674 est convertible en un petit solarium (146 cm x 96 cm) utilisable par de jeunes enfants. En revanche, l'assise mobile de cette banquette ne comporte pas de rangement. Une cale existe néanmoins dans le moulage arrière qui forme le bac moteur. Celle-ci abrite notamment la batterie, le filtre à carburant, la pompe et le ventilateur de cale. Cependant, pour ce qui est de la proue, nous donnerons l’avantage au 572 qui offre à la fois un volume de rangement nettement supérieur à celui du coffre unique du 674, et un solarium plus spacieux que celui de son grand frère (247 cm x 142 cm contre 180 cm x 125 cm). Cet immense bain de soleil du 572 recouvre en effet deux généreux coffres, celui situé dans la pointe servant de puits de mouillage. Le nez des deux semi-rigides est coiffé du même socle en polyester, discret et élégant, servant de support au davier et à une bitte avec taquet coinceur. Il est à signaler que les deux Imar sont dotés de la même console, large et haute, et d’un dessin élégant. La main courant en périphérie du pare-brise est solidement fixée. En revanche, les instruments moteur sont difficiles à lire car cachés derrière la jante du volant. La partie droite de la console, habillée d’un simili de carbone, est à même d’accueillir un GPS-sondeur, tandis qu’au centre, une « niche » reçoit le boîtier de commandes. En l’occurrence, le dernier modèle Honda fourni avec le récent 150 ch, monté sur le 674, s’insère moins bien que l’ancien levier dont est doté le 572 motorisé par le 130 ch, un moteur produit depuis plusieurs années. Moulé sur l’avant de la console, on trouve un petit siège biplace dont l’assise s’ouvre sur un nouveau rangement. Ici encore, les similitudes sont flagrantes… Mais compte tenu de la quiétude du plan d’eau – le superbe Lac du Bourget ! – difficile de formuler un avis définitif sur les qualités de passage des carènes des deux semi-rigides Italiens. Malgré le très pesant Honda 130 ch, le 572 révèle un tempérament vif et docile. Ses réactions progressives en font un bateau facile et sûr à prendre en main. Son comportement en virage est très sain, avec une gîte intérieure marquée, un bon « grip », une motricité intacte, et une précision de barre impeccable. Même chose en ligne droite, avec une tenue de cap rigoureuse, et l’absence de roulis sous l’action d’un trim nettement positif. Sur ce plan d’eau lisse, les seules indications quant au confort de la carène ont consisté à apprécier une certaine souplesse dans le croisement répété de nos sillages. Idem pour le 674. En revanche, en virage serré pris plein gaz, sa stabilité de trajectoire est prise en défaut. La faute au flotteur qui vient franchement au contact de l’eau à mi-longueur et qui force l’étrave et la quille à décrocher. Si l’on balance franchement le bateau, ce phénomène est flagrant, l’étrave ayant tendance à refuser de s’inscrire dans le virage, à sous-virer. Une réaction d’autant plus étonnante que le nez est très incisif en entrée de virage. Hormis ce point faible, le 674 forme avec le 150 ch Honda un ensemble homogène et plaisant à barrer. La carène s’avère vivante, avec une légère tendance au roulis à plein régime et nettement trimée, mais une bonne assiette longitudinale. Les sillages sont franchis avec une grande douceur, sans bruits parasites, témoignant d’une construction sérieuse.

Le niveau affiché par les deux bateaux tant en vitesse qu'en accélération est satisfaisant, sans pour autant surprendre. La puissance est là mais le poids aussi et les chiffres obtenus à plein régime sont somme toute logique. L'étonnante jupe arrière du 572, qui prolonge la flottaison au-delà du tableau arrière, lui confère une plus grande vivacité au déjaugeage malgré l'imposant 130 ch. Pour autant, le 674 n'est pas lent au déjaugeage. Question autonomie, le 572 prend un net avantage dans les moyens régimes avec 1h30 de marche supplémentaire..



photo Imar 572 & 674


photo Imar 572 & 674


photo Imar 572 & 674





Conclusion
Au final, l’impression laissée par ces deux jolis semi-rigides est très favorable. Le niveau de leur réalisation, leur silhouette séduisante, l’adéquation avec leur programme de bateaux destinés en priorité aux loisirs nautiques en famille, un comportement nautique sain et sécurisant, tout cela concourt à leur donner de réelle chance de succès sur un marché devenu pourtant très concurrentiel. à suivre de près…




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